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Réflexions

Les Civic Tech survivront-elles aux élections présidentielles de 2017 ?

22 décembre 2016 • By

Ce post est le dernier d’une série de 4 billets dédiés aux impasses de la CivicTech. Cette fois, les acteurs de la Civic Tech partagent leurs visions sur l’avenir de cet écosystème : survivra-t’il aux élections présidentielles de 2017.

La Civic Tech survivra t'elle aux élections présidentielles de 2017

Clara Boudehen – Chargée de mission au cabinet d’Axelle Lemaire

J’espère bien que les Civic Tech survivront à l’élection de 2017 et qu’elles ne sont pas dépendantes du gouvernement actuel. La présidentielle de 2017 est l’occasion pour beaucoup d’entre-elles de se développer et de prouver leur pertinence par des actions concrètes. Par exemple, ‪Voxe.org mène le projet Hello2017 pour informer les citoyens tout au long de l’année, ‪Change.org à lancé Changez 2017 qui propose aux citoyens de faire remonter leurs idées pour la présidentielle. 2017 n’est qu’une échéance mais le mouvement est lancé pour que participation ne se résume plus seulement à l’élection.

Les présidentielles de 2017 ne sont qu'une échéance pour les CivicTech

L’un des défis pour la survie des Civic Tech est son financement. Quelques unes ont déjà trouvé leur modèle économique, mais ce n’est pas le cas de toutes. Pour garantir leur indépendance politique et financière, ces initiatives n’ont pas intérêt à vivre uniquement grâce aux subventions publiques. Aux Etats-Unis, l’écosystème Civic Tech est très développé grâce au investissements de grandes entreprises et à la philanthropie, ce qui est moins commun en France. Axelle Lemaire a choisi de marrainer le projet d’incubateur Civic Tech porté par Démocratie Ouverte et financé par des acteurs privés et para-publics, dans l’optique d’accompagner l’émergence des futures innovations démocratiques et ainsi pérenniser cet écosystème.

Selon moi, les Civic tech survivront à l’échéance présidentielle car leur champ d’application le plus naturel est la démocratie locale en France. De nombreux élus locaux se sont engagés à instaurer un nouveau rapport avec les citoyens, en mettant en plaça des budgets participatifs, des consultations sur les projets d’aménagement ou sur l’avenir de leur ville.

 

Jérôme Richez – Liberté Living Lab

Les civic tech assureront-elles la distraction de la présidentielle ? L’appétence actuelle peut le faire craindre. Pour autant, cette présidentielle et les législatives dans la foulée seront peut-être les dernières élections sans véritable rapport de force citoyen. Ce qui est pointé du doigt aujourd’hui, c’est à la fois un fonctionnement politique et médiatique.

Avec les civic tech, les citoyens deviennent non seulement porteurs de solution, ils se transforment collectivement en « médias », une des composantes essentielles à la démocratie : vérification des informations, attachement pour le fond, capacité à imposer des sujets, à faire émerger des voies progressistes, à faire dialoguer… Ces « citoyens-médias » devraient être actifs dès 2017. Quelle sera la prise de conscience collective ?

 

Valentin Chaput – DemocracyOS

Oui car beaucoup de projets civic-tech ne cherchent pas à entrer dans le jeu électoral qui obnubile le pays pendant un an, mais cherchent au contraire à accompagner la transition vers une société où toutes les décisions sont prises de manière plus collective et plus horizontale.

Florent Guignard – Le Drenche

Cela dépend de la nature de l’initiative. Je n’ai aucun doute que des initiatives comme Parlement et Citoyens, Voxe.org (présent dans 17 pays), Fluicity, Le Drenche ou d’autres survivront à 2017, car soit elles existent depuis plusieurs années ou dans plusieurs pays, soit elles ne sont pas liées à 2017.
En revanche, une partie des initiatives disparaîtra après les élections ; les primaires citoyennes, ou plus généralement toutes celles montées cette année dans le but d’influer l’élection présidentielle auront beaucoup de difficultés à se réinventer une fois cette échéance passée… mais une partie d’entre elles renaîtront 5 ans plus tard, car il y a peu de chances que les choses aient fondamentalement changé d’ici là. C’est une forme de darwinisme des initiatives qui n’est pas forcément malsaine ; à la fin, seules les initiatives qui répondent à un besoin de fond survivront, sous une forme ou sous une autre, et c’est la société qui en sortira gagnante.

 

Vincent Moncenis – DigitaleBox

L’industrie des CivicTech n’est pas née avec la présidentielle française de 2017, cette échéance contribue d’ailleurs à la notoriété et à l’adoption des civictech sans lui nuire, donc elles survivront aux élections présidentielles 2017.

Si certaines CivicTech voient la fin des élections présidentielles comme une date butoir ou la fin de leur projet, c’est qu’elles ont structurellement un problème, une absence de business model, une carence dans leur offre produit ou de service.

C’est le point faible de la scène CivicTech française jusqu’à présent, trop de structures n’ont pas encore passé le cap économique. Structuré en association, parfois dépourvu de business model, avec parfois une approche purement militante les plaçant sur une audience limitée, ces projets peuvent être rattrapés par la réalité une fois l’élection terminé.

Sans raison d’être, sans valeur ajoutée pour l’utilisateur une fois l’élection passé, il y a un vrai risque pour ces projets de disparaitre, c’est dramatique pour eux mêmes, mais c’est aussi dommageable pour la CivicTech toute entière. L’énergie nécessaire, la réalisation du projet, les financements engagés, le temps investit ne doivent pas être perdus ! Cela revient à revenir à l’an 0 pour toutes les parties prenantes du projet et cela ralentit la CivicTech française.

Tous les projets CIvicTech se doivent réfléchir à leur business model et leur pérennité, se structurer en entreprise, intégrer une vision entrepreneuriale et industrielle pour investir des bénéfices dans la recherche et développement pour continuer à developper les meilleurs produits au meilleur prix.

La santé et les performances de cet écosystème en dépendent en France. Nous ne sommes pas seuls, la scène CivicTech est globale. Si nous souhaitons exister, nous devons nous battre à armes égales avec nos concurrents étrangers. Ils sont nombreux, très avancés, très bien structurés et très bien financés, adossés à des fonds d’investissements.

Une fois ce constat fait, aidons nous les uns les autres et avançons.

 

Thomas Champion – Politizr

Difficile de répondre sans faire de civictech fiction… Les mouvements citoyens type “Nuit Debout” risquent d’être réactivés en cas de victoire de l’extrême droite. Certaines startups ou entreprises civictech fortement marquées à gauche et dépendantes d’un financement gouvernemental risquent de disparaître si elles ne pivotent pas. Et en dehors des résultats électoraux : quel avenir pour des initiatives comme laprimaire.org qui par définition devraient disparaitre après les élections ? Une transformation en “parti” politique pour les prochaines échéances électorales peut-être ? Un peu comme Ma Voix ?

Fin de la Civic Tech de gauche ?

En ce qui concerne Politizr, les élections prochaines sont un excellent moyen de faire la promotion de la plateforme mais ne sont en aucun cas une fin en soit. Nous poursuivrons notre développement après les élections présidentielles et législatives.

 

Julie de Pimodan – Fluicity

Une civic tech ne pourra avoir un réel poids que si elle est capable de reproduire le rapport de force qui existe entre les élus et les citoyens. Répondre à une commande publique est donc un non sens, puisque cela revient à créer un outil qui représente le gouvernement et non les citoyens.

 

Maxime Barbier – Bluenove / Assembl

On peut imaginer un éventuel rapprochement de certaines solutions complémentaires. Ira-t-on vers une convergence des acteurs ? En tout cas, je pense que des coopérations sont à monter entre les différents acteurs pour adresser globalement des problématiques.
Je pense aussi que de nouvelles technologies civiques sont à inventer post élection, notamment dans le suivi de programmes, dans la co-définition de nouveaux dispositifs publics, dans la mobilisation collective dans la mise en œuvre d’actions locales, dans la co-évaluation des politiques publiques…


Réflexions

Incapable d’outiller la société civile, et si la Civic Tech était vouée à l’échec ? 2/4

18 décembre 2016 • By

Ce post est le second d’une série de 4 billets dédiés aux impasses de la CivicTech.

J’ai proposé aux acteurs de cet écosystème de partager leurs visions sur les 4 grands freins qui, selon moi, entravent le développement en France des technologies civiques.

Impasses de la civic tech : droit dans le mur ?

Aujourd’hui, nouveau thème abordé : est ce une utopie que de pouvoir outiller et donner du pouvoir à la société civile, impliquer les citoyens dans la vie politique et publique ?

Comment les acteurs de la CivicTech peuvent donner du pouvoir à ces publics pour leur permettre d’apporter des solutions et de peser sur la vie publique ? Peuvent ils être les seuls moteurs du changement et du renouveau démocratique ?

Jérôme Richez – Co-fondateur du Liberté Living Lab

Les civic tech assureront-elles la distraction de la présidentielle ? L’appétence actuelle peut le faire craindre. Pour autant, cette présidentielle et les législatives dans la foulée seront peut-être les dernières élections sans véritable rapport de force citoyen. Ce qui est pointé du doigt aujourd’hui, c’est à la fois un fonctionnement politique et médiatique.

Avec les civic tech, les citoyens deviennent non seulement porteurs de solution, ils se transforment collectivement en « médias », une des composantes essentielles à la démocratie : vérification des informations, attachement pour le fond, capacité à imposer des sujets, à faire émerger des voies progressistes, à faire dialoguer…
Ces « citoyens-médias » devraient être actifs dès 2017. Quelle sera la prise de conscience collective ?

 

Nicolas Patte – Cap Collectif

Il faut pivoter, penser “hors de la boîte”, comprendre que la solution n’est pas de fournir aux citoyens magiciens des outils pour “faire système” à la place du cadre démocratique rouillé. Nous ne voulons pas “outiller le public” : nous voulons “outiller le système”.

Une fois qu’on a pivoté, et qu’on a offert une solution aux pouvoirs publics pour améliorer l’outil, il “suffit” d’apporter la méthodologie qui permet à l’outil de fonctionner efficacement. Imaginez qu’on veuille remplacer tout le parc automobile d’une communauté par des vélos. Supprimer les voitures  et livrer des vélos en laissant tout le monde en plan serait contre-productif : il faut accompagner la démarche, fournir des pièces détachées de rechange, aider à l’organisation du nouveau plan général de circulation et même expliquer le fonctionnement du vélo aux plus jeunes, désormais concernés.

Les outils, seuls, ne servent à rien. Ils ont besoin d’un cadre d’utilisation légitime (le système démocratique et républicain actuel), de volonté politique (faire comprendre au système en quoi consiste la participation citoyenne et les bénéfices attendus à cette participation), de méthodologie (convaincre l’ensemble des parties des avantages du travail collaboratif grâce à une règle du jeu claire et approuvée de tous). Et aussi de bonne foi, d’un esprit positif et éclairé qui pense “réflexions, actions et inclusions” plutôt que “discussions, réactions et exclusions”.

 

Florent Guignard – Le Drenche

Le premier cercle qui commencera à pouvoir influer sur la vie publique et politique sera fait d’initiés ; un public déjà sensibilisé et éduqué, qui agissait déjà avant, et qui verra dans ces outils un moyen d’agir plus efficacement. C’est à la fois un danger et une opportunité, mais c’est inévitable. Tout l’enjeu sera ensuite de dépasser ce premier cercle.

Le reste dépend beaucoup de la nature des initiatives ; certains resteront cantonnés à un rôle de prestataire de l’administration, d’autres ne le seront jamais. Des initiatives comme Le Drenche, Accropolis, ou comme Voxe.org sont par nature destinées au « grand public », et ne dépendent donc pas de la commande publique.

La valeur ajoutée vient de la cohésion de cet écosystème ; plus il y aura de passerelles efficaces entres les outils ou médias grands public et les moyens de consultation, plus institutionnels, et plus le système sera cohérent et efficace.

Le travail réalisé par un groupement comme Démocratie Ouverte est en cela extrêmement bénéfique, et commence à porter ses fruits.

Néanmoins, les civic tech seules ne changeront jamais les choses. Par contre, le secteur grandissant pousse les grands médias, les collectivités et le gouvernement à s’y intéresser et à les inclure ; à terme, l’ensemble de ces acteurs travaillant (plus ou moins efficacement) ensemble peut amener de grands changements.

 

Jérémie Paret – STIG

La civic tech pour réussir a besoin d’améliorer les connaissances des citoyens sur les institutions et leur fonctionnement. Fournir des outils ne suffit pas, il faut former et informer. Il est également nécessaire de créer des passerelles entre le numérique et le physique afin d’impliquer un maximum de citoyens.

 

Thomas Champion – Politizr

Il faut une innovation sociétale reposant sur un modèle économique garantissant la constitution d’un tiers de confiance entre les élu-e-s et les citoyen-ne-s.  Il s’agit bien d’un modèle différent des autres civictech, indépendant du financement des partis, des annonceurs, et des institutions.

Notre système démocratique est aujourd’hui toujours construit autour d’une démocratie représentative invitant les citoyen­-ne­-s à s’exprimer uniquement par le biais de votes sporadiques. Or, l’émergence des initiatives citoyennes comme dernièrement le mouvement “Nuit Debout” démontre que les citoyen­-ne-­s réclament d’autres modes de gouvernances et d’implications citoyennes pour construire une démocratie plus directe et participative.

Politizr est le chaînon manquant qui permet de réduire la tension croissante entre ces deux formes de démocratie, en légitimant le rôle des élu-e-s pour leur permettre de faire valoir leurs idées et leurs actions en toute transparence mais aussi pour permettre aux citoyen-ne-­s de s’exprimer de façon directe et régulière avec eux.

 

Chloé Pahud – Civocracy

Il y a un double travail à mener pour outiller la société civile et apporter des solutions pour qu’elle pèse sur la vie publique : il faut outiller avec les technologies et faire de l’éducation avec des partages d’expérience, des ateliers, …

Les acteurs Civic Tech ne peuvent pas être seuls pour réussir dans cette démarche, c’est tout l’éco-système qui doit se mettre en marche : citoyens, acteurs économiques, politiques, associations, experts.

Seule une approche bottom-up permettra de dépasser le simple stade de la consultation ! L’idée est de mettre ses outils au service de la société civile pour s’en emparer de la même manière que ces outils sont mis á dispositions des pouvoirs publics.

 

Julie de Pimodan – Fluicity

Une civic tech ne pourra avoir un réel poids que si elle est capable de reproduire le rapport de force qui existe entre les élus et les citoyens. Répondre à une commande publique est donc un non sens, puisque cela revient à créer un outil qui représente le gouvernement et non les citoyens.

 

Maxime Barbier – BlueNove / Assembl

Nous sommes dans la phase des early adopter ! Pour moi, l’avenir de la CivicTech repose autant sur la capacité à outiller les citoyens (et aussi les acteurs économiques) pour participer autrement à la décision et à l’action publique, que sur la capacité à outiller et faire monter en compétences les ministères, collectivités et opérateurs pour changer radicalement les façons traditionnelles de concevoir, délivrer et évaluer les politiques publiques. Les acteurs publics et les partis politiques sont pour moi cruciaux dans la rénovation des pratiques démocratiques. La pression ne peut pas venir que de l’extérieur.

Ce qui doit évoluer rapidement, c’est l’accès à la commande publique. Les acteurs de la Civic Tech ne décolleront jamais s’ils doivent se contenter de marchés publics cachés en dessous des seuils de mise en concurrence élargie (-25K€). Des facilités de marché doivent être mises en place. Je salue volontiers l’initiative d’Etalab, avec l’OGP Toolbox et surtout la labellisation de quelques plateformes pour outiller les processus de consultation des ministères.


Réflexions

Et si la Civic Tech était vouée à l’échec ? 1/4

17 décembre 2016 • By

Ce post est le premier d’une série de 4 billets dédiés aux impasses de la Civic Tech.

J’ai proposé aux acteurs de cet écosystème et au cabinet d’un ministère en charge de ces sujets (qui a beaucoup retardé la publication de ce post et n’a finalement jamais répondu), de partager leurs visions sur les 4 grands freins qui, selon moi, entravent le développement en France des technologies civiques.

Impasses Civic Tech : droit dans le mur ? CivicTech 1/4

Premier thème abordé aujourd’hui ==> Quels publics et quels apports de la CivicTech : est- ce un terme « gadget » pour donner du sens aux consultations publiques, comment ces outils peuvent toucher une part représentative de la population ou au contraire sont-ils excluant pour une grande part de la population française ? 

 

Florent Guignard – Le Drenche

Très peu de gens connaissent la Civic tech, c’est un des principaux défis, une poignée sont conscients de l’apport que cela peut représenter.

Néanmoins, une majorité de citoyens partagent les constats de base ; donc la situation peut évoluer assez rapidement. Certains signaux montrent que les choses vont rapidement évoluer ; le début de l’intérêt des médias pour le secteur, l’arrivée de futurs poids lourds (entreprises arrivant avec de grosses mises de départ). Dès que les grands médias auront véritablement intégré une partie de ces outils, une majorité de personnes sera au courant et consciente de ce que cela peut représenter.

Eviter l’exclusion, c’est difficile ; les citoyens déjà exclus du système auront peu de chances d’être ré-intégrer grâce aux civic tech. De fait, si l’on veut corriger ce problème, cela passe par une culture d’inclusion et de participation citoyenne, qui mettra plusieurs années, voire dizaines d’années à avoir des effets.

 

Jérôme Richez – Co-fondateur du Liberté Living Lab

Combien de français sont connectés à internet ? Voilà le « pour qui » des civic tech. Le « pour qui » est plus une question d’infrastructure que de culture.
La question sous-jacente est « par qui » ? Par qui sont créées les civic tech et quelles sont les questions posées en terme de gouvernance, d’indépendance (financière, politique, technologique) et de transparence ? Par qui seront-elles régulées, s’auto-réguleront-elles, leur faudra t-il un contre-pouvoir, un organe de réflexion critique, un « conseil constitutionnel des civic tech » ?
L’autre question sous-jacente est « pour quand » ? Des interfaces utilisateurs grand public ? Des formes hybrides digitales et physiques ? Une relation démocratique en continu inscrite dans la constitution.

 

 

Valentin Chaput – DemocracyOS

Comme toute phase d’innovation, elle part des early adopters qui sont forcément les plus intéressés et les plus connectés, avant de toucher le grand public. Dans le cas des civic-tech il y a en plus un cas particulier : les premiers clients qui doivent investir dans ces projets pour les financer et les crédibiliser – les dirigeants politiques – ne sont pas tous des early adopters naturels, par méconnaissance ou par peur du phénomène. C’est par l’évolution de leurs demandes qu’ils vont permettre de dépasser le stade de la simple consultation (et c’est à nous de faire pression pour qu’ils avancent). Le jour où une décision est réellement prise sur une plateforme civic-tech, les participants affluent – le budget participatif est un bon exemple. Les porteurs de projet civic-tech ont évidemment une responsabilité énorme, d’abord dans la tenue d’un discours plus mature et plus modeste que le déjà ressassé « on uberise la politique » et ensuite dans la création d’outils adaptés à la résolution de problèmes concrets.

 

 

Nicolas Patte – Cap Collectif

Aujourd’hui, on doit dire honnêtement qu’une majorité des Français est sans doute mitigée quant à l’apport supposé exercé par la technologie, en particulier d’internet, sur la vie démocratique. C’est en tout cas ce qui ressort en filigrane d’une étude de 2014 commanditée par la Commission nationale du débat public à TNS Sofres. Ce chiffre, nous avons envie de croire qu’il évolue positivement, puisque depuis 2 ans de très nombreuses initiatives numériques ont vu le jour. Mais cela reste à démontrer.

Dépasser le stade de la consultation n’est pas qu’un voeu pieux, c’est également un objectif assumé. La philosophie de la “CivicTech” ne vient pas de nulle part, elle est largement inspiré par le courant “OpenGov”, qui vise à inventer de nouvelles manières de faire (de) la démocratie en s’appuyant sur les trois grands piliers de ce que nous avons traduit en France par “démocratie ouverte” : plus de transparence, plus de participation (co-décision), plus de collaboration (co-construction). Jusqu’à présent, la culture de la participation s’est largement cantonnée à offrir à la population un formulaire aveugle : remplir une case et cliquer sur le bouton “envoyer”, c’est de la “démocratie participative”.

Évidemment nous ne partageons pas ce point de vue et pensons que la prochaine étape c’est la participation transparente des citoyens à des questions de politique publique, aux budgets locaux, à la fabrication des lois, aux échanges d’arguments des différentes parties, et ainsi de suite.

Après, “toucher l’ensemble de la population” n’est pas un but en soi. On ne peut pas forcer les gens à participer à la vie démocratique. L’exhaustivité est un objectif louable mais elle n’a aucune valeur intrinsèque si elle n’est pas associée à une grande diversité de participants. Or pour toucher un maximum de gens et s’assurer de cette diversité des opinions, il est nécessaire qu’un sentiment global de confiance refasse surface dans la population. C’est-à-dire un engagement très fort du politique dans la tentative de rafraîchissement de la démocratie. Et donc un travail de longue haleine pour convaincre nos décideurs politiques et nos élites que la participation des citoyens aux décisions publiques n’est ni une perte de temps ni une perte d’argent, mais un gain colossal en matière d’intelligence collective. C’est une plus-value extraordinaire qui améliore à terme la productivité de l’Etat, multiplie sa force de travail, augmente la diversité de ses données-sources et remet la confiance dans le “système” au coeur des débats.

 

Thomas Champion – Politizr

Pour le plus grand nombre, sans pour autant tomber dans l’angélisme : nous savons très bien qu’une part de la population n’est ni intéressé par la politique, ni disponible pour s’impliquer, ni « connecté ». L’ambition de Politizr est d’être un relais numérique pour les élus et les citoyens, un moyen de poursuivre des discussions entamées dans le cadre de rencontres physiques que la plateforme permet de rendre accessible à tous.

Impasse

 

Chloé Pahud – Civocracy

Qui est conscient aujourd’hui de l’apport potentiel de la technologie sur la vie publique et démocratique ?

Les élus commencent à s’intéresser à l’apport de la technologie sur la vie publique mais aussi les agents dans les collectivités, pour nous, ils ont été nos meilleurs ambassadeurs.

Nous pouvons dépasser le stade de la simple consultation en étant très clair sur les résultats d’une discussion, mais aussi en intervenant pendant la discussion, en réagissant aux idées, en expliquant ce qui est faisable et pourquoi, en invitant les personnes concernées ou les experts, … ?

Pour toucher l’ensemble de la population ou pour le moins une part représentative de celle-ci, il y a 3 étapes indispensables : bien cibler son audience en lançant une discussion pour savoir à qui on veut parler, lancer une bonne campagne et choisir des sujets appropriés.

Enfin, pour éviter l’exclusion et intégrer l’ensemble des citoyens dans la vie politique et publique, nous devons combiner la technologie et le terrain, en multipliant les efforts et les expérimentations, en étant ouvert sur une approche bottom-up.

 


Jeremie Paret – STIG

Il faut impliquer les élus dans les solutions et ne surtout pas les exclure ; il faut qu’ils soient valorisés pour avoir envie de participer. Il est également nécessaire de concevoir des outils qui soient ultra-simples à utiliser, pas dans ce qu’ils permettent de faire, mais plutôt comment ils permettent de le faire, et beaux. Mettre l’accent sur le mobile est aussi une piste puisque les smartphones sont plus simples d’utilisation que les ordinateurs.

 


Julie de Pimodan – Fluicity

Je pense que l’obsession d’aller toucher l’ensemble des citoyens va à l’encontre du développement rapide des civic tech. La démocratie est une notion vivante, qui doit sans cesse s’expérimenter et évoluer avec les mouvements de notre société. On vit dans un monde hyper fragmenté: un grand nombre de médias touchent un grand nombre d’audiences qui sont sensibles à un grand nombre de sujets. Aujourd’hui les personnes les plus actives en démocratie sont les plus de 55 ans. La civic tech (comme la démocratie) peut difficilement toucher l’ensemble de la population. Aujourd’hui on a besoin de faciliter l’accès à la citoyenneté à la majorité silencieuse et le numérique est le moyen le plus évident pour atteindre cet objectif. Il faut encourager le développement de la civic tech, même avec ses imperfections si on souhaite qu’elle puisse avoir un jour un impact important.

 

Maxime Barbier – BlueNove / Assembl

Aujourd’hui, la Civic tech ne rencontre que des pionniers dans les organisations publiques. Principalement parce qu’elle remet en cause des approches traditionnelles d’élaboration des politiques publiques. La mobilisation citoyenne n’est pas aujourd’hui un réflexe pour les décideurs politiques et acteurs publics.

L’objectif n’est pas d’intégrer l’ensemble des citoyens, mais de faciliter l’engagement de ceux qui veulent s’investir pour apporter leur contribution à la conception et mise en œuvre des politiques publiques. Il s’agit d’activer des communautés éphémères, en fonction des sujets, et de les mobiliser dans des démarches d’intelligence et d’action collective.

Aujourd’hui, il est encore difficile d’aller au-delà des approches de consultation. On arrive à proposer des dispositifs d’aide à la décision (budget participatifs, priorisation collective de projets), mais on ne dispose pas d’outils et de méthodologies pour faciliter le passage à l’action. L’une des résistances est la capacité des collectivités et ministères à expérimenter des idées et projets recommandés par les citoyens.

 


Liens de la semaine

Les liens CivicTech de la semaine #27

20 novembre 2016 • By

Vous pouviez habituellement retrouver ici chaque dimanche les liens Civic Tech de la semaine : cette revue de liens a pris, encore une fois, un peu de retard. Cette rubrique va probablement passer à un rythme mensuel pour assurer une meilleure régularité. 

Pour cette fois, ce sera donc les liens Civic Tech des dernières semaines 😉

Les liens civic tech de la semaine 27 civictech

 

Primaire à droite : comment les candidats ont géré leur campagne numérique – France Inter

Mais le fait le plus notable – et le plus nouveau – de cette campagne numérique, qui devrait aller en augmentant d’ici l’élection présidentielle fin 2017, c’est que les candidats se sentent de plus en plus prêts à contourner les médias “traditionnels” que sont la presse écrite, la radio et la télé au profit d’une confrontation directe avec leur audience.

Reste pour les candidats à attirer les jeunes : et pour cela ils se rendent directement sur leur terrain. Le réseau social Snapchat, le plus populaire chez les 15-24 ans, a été expérimenté par un seul des candidats : Bruno Le Maire, par l’intermédiaire de son équipe “Les jeunes avec BLM”. C’est peut-être sur ce terrain que les candidats sont le plus en retard, alors qu’aux Etats-Unis, Hillary Clinton comme Donald Trump avaient largement investi ce terrain.

 

Enquête sur la Civic Tech : comment des plates-formes citoyennes comptent sauver la démocratie – Les Inrocks

“On s’est rendu compte que les gens se plient à l’exercice et répondent très sérieusement à la question posée, parce qu’il y a derrière un véritable enjeu. Tous les participants ont saisi l’importance qu’allaient avoir leurs commentaires ou leurs publications, qu’ils n’étaient pas sur Facebook entre amis”, expliquent Clara Boudehen et Florent de Bodman. Les haters se font donc rares quand il s’agit de changer la société et d’impacter la chose publique. Bon à savoir.

Selon Axelle Lemaire, le rôle du peuple n’a jamais été fondamentalement repensé depuis la Révolution française et c’est précisément ce sur quoi devraient réfléchir les différentes Civic Tech. “En France, on est en république et on aime le répéter, mais la réalité, c’est que dans les pratiques institutionnelles et politiques on a plus l’impression d’être dans une république monarchique”, expose la secrétaire d’Etat.

 

Vidéo : Au Liberté Living Lab la Tech sert l’intérêt général – The Good Life

Lieu d’hybridation entre social et business, le Liberté Living Lab fait figure d’OVNI dans le paysage des startups françaises. En plein cœur de Paris, le site de 2 000 m2 héberge 200 résidents pluridisciplinaires avec un objectif commun : innover en faveur de l’intérêt général. Reportage dans le premier hub de la Civic Tech en France.

 

Civic Tech – Le journal des idées / France Culture 

Il y a enfin les Civic Tech de lobbying citoyen, comme make.org, dont le fondateur exprime dans l’hebdomadaire son ambition de « créer une intelligence collective ». Il fait le constat d’une « décomposition citoyenne » causée par « le corporatisme, le communautarisme, l’individualisme ». Face à cela la plate-forme entend relayer les propositions des internautes, confronter les plus fortes d’entre elles aux élus et décideurs, et obtenir en cas d’accueil favorable un engagement concret de leur part. Face au « décalage immense entre les aspirations de la société et la capacité du système à y répondre », selon les termes de notre secrétaire d’Etat au numérique, les Civic Tech proposent un arsenal d’outils pour faire de la médiation citoyenne, ainsi qu’un « début de réponse au malaise démocratique ».

 

La révolution numérique doit remettre les citoyens au centre de notre démocratie – Emmanuel Grégoire / HuffPost

Si le numérique permet aux institutions de s’ouvrir davantage à ses citoyens, il permet également à ces derniers de développer d’eux même des outils visant à s’approprier la chose publique. Plate forme de pétition en ligne, espace numérique de dialogue et de réflexions en ligne, comparateurs de programmes politiques… Une multitude d’outils sont créés chaque jours par des citoyens engagés désireux de mettre les technologies au service du bien commun. Le développement des « civic tech » témoigne de l’appétence renouvelée des citoyens pour s’investir dans la vie publique. C’est également une possibilité de renouveler l’offre démocratique classique en s’inspirant de son modèle horizontal, ouvert et innovant. La Ville de Paris travaille d’ailleurs à la création d’un « Civic Hall » pour apporter sa pierre à cet de cet écosystème riche d’une multitude d’acteurs.

Explique moi… le Partenariat pour un Gouvernement ouvert – Le Drenche

L’Open Government Partnership – OGP – ou Partenariat pour un Gouvernement Ouvert – PGO – a été lancé en septembre 2011 par huit pays fondateurs (Brésil, Indonésie, Mexique, Norvège, Philippines, Afrique du Sud, Royaume-Uni et États-Unis). Il compte aujourd’hui 70 pays membres, ainsi que des ONG et représentants de la société civile.

#hello2017 : pour mieux se préparer aux élections de 2017 – GeekZone

Initialement lancée en 2012, au moment de l’élection présidentielle, Voxe.org est une association loi 1901 qui vise à utiliser les outils numériques pour tenter de redonner aux jeunes le goût de la politique. En partenariat avec Curious (une plateforme de communication entre citoyens et personnalités influentes) et Kawaa (un outil pour faciliter les rencontres entre personnes partageant les mêmes centres d’intérêts), Voxe.org vient de lancer #hello2017, un site qui offre aux internautes un espace de débat et d’engagement plutôt inédit, articulé autour de quatre axes principaux : information, comparaison (entre les programmes de différents candidats), interpellation (pour interagir directement avec eux) et rencontre (pour constituer des groupes citoyens de discussion et d’action).

Quels bénéfices attendez-vous des technologies civiques (plateformes et applications citoyennes) ? – Enquête réalisée du 9 au 16 septembre auprès de 478 maires, adjoints au maire, DGS et responsables communication de municipalités.

Quels bénéfices attendez-vous des technologies civiques (plateformes et applications citoyennes) ?

 

[Civic Tech] Le numérique peut-il améliorer les démocraties ? –  FrenchWeb

La quasi-totalité des startups de civic tech ne créent pas d’innovation technologique à proprement parler, ni même sociétale. Elles utilisent des techniques connues et éprouvées de bases de données, de sites web, d’applications mobiles et de réseaux sociaux. Leurs modèles de données observables sont généralement très rudimentaires.

Est-ce qu’elles pourraient bénéficier de ruptures technologiques majeures? Est-ce que l’intelligence artificielle pourrait devenir une forme alternative de démocratie participative? Celle du big data, des objets connectés et des algorithmes ?

 

Qui est la start-up qui développe la civic-tech à Nice – La Tribune 

Démarrée ce 10 novembre l’expérimentation avec la métropole Nice Côte d’Azur devrait durer un an. Trois discussions sont déjà actives, pour une durée de 45 jours, autour de sujets comme quels services innovants pourraient être proposés au quotidien, quels services en télé-présence seraient utiles dans le moyen et le haut pays et quels services innovants rendraient le trajet en tramway plus agréable.

L’objectif de Civitocracy est de permettre un débat constructif mais aussi de donner l’opportunité aux citoyens de faire remonter les problématiques qui lui paraissent essentielles. En une journée, 140 personnes se sont inscrites sur la plateforme.

 

Axel Dauchez lance une plateforme de lobbying citoyen – L’ADN

Notre premier enjeu est de faire émerger des propositions citoyennes de manière massive. Tout le reste en découle.  Pour y parvenir, nous sommes sur un système de contributions simples. Nous avons mis en place une première initiative avec BFM et RMC. Chaque semaine, nous proposons sur leurs antennes une thématique sur un sujet de politique nationale. Les auditeurs sont invités à soumettre leurs solutions sur make.org, ou à venir consulter et à voter pour celles des autres. A partir des propositions recueillies, nous rédigeons une note de synthèse à destination des journalistes qui peuvent utiliser ces éléments à l’antenne. Ils commencent déjà à le faire et cela change leur manière d’interviewer les politiques. Mais le changement se fait aussi du côté des citoyens : leur rôle ne consiste plus uniquement à voter… il peuvent proposer des solutions. Quant aux élus, ils ne sont plus attendus sur l’expression de promesses, mais sur leur engagement concret à les mettre en place. Cela représente un véritable changement culturel pour l’ensemble des parties.

 

Biznext : « Le coup d’État citoyen », la politique à l’heure du numérique – La Tribune 

La Tribune propose une masterclass interactive sur la politique lors de la prochaine édition de Biznext, le 14 novembre au Casino-Théâtre Barrière à Toulouse. Elisa Lewis, co-auteure de Le Coup d’État citoyen, et Léonore de Roquefeuil, présidente de Voxe.org, partageront leur analyse et diront pourquoi la campagne pour les élections de 2017 ne ressemble à aucune autre. Interview d’Elisa Lewis.

 

#Inventons2017 : Le manifeste des jeunes pour la Présidentielle – Les Echos 

Marre de ne pas être entendu(e) ? Les Echos START avec Make.org, Sciences Po et Facebook vous donnent voix au chapitre pour la Présidentielle 2017. Une occasion inédite de faire du lobbying citoyen directement auprès des candidats. Explications.

20 propositions pour des conseils de quartier 2.0 – Valentin Chaput / Mediapart

Nous avons débuté notre collaboration au premier trimestre 2016 en organisant deux “meetups” pour rassembler une cinquantaine d’habitants des environs. Ces deux ateliers créatifs nous ont permis de définir nos attentes collectives — que les conseils de quartier ne remplissent pas à l’heure actuelle — puis nos idées sur les activités, les méthodes décisionnelles et les supports numériques qu’il faudrait développer pour donner plus d’attractivité et d’impact à ces rendez-vous citoyens. Nous les avons ensuite comparées au fonctionnement existant des conseils de quartier en assistant à plusieurs séances. Nous avons synthétisé ces travaux dans une liste de 20 propositions qui ambitionnent de dynamiser l’engagement démocratique local en attirant des participants plus divers aux réunions, en développant de nouveaux formats débouchant sur de véritables décisions co-construites avec les citoyens et de nouveaux outils numériques adaptés.

 

 

 

 


Liens de la semaine

Les liens CivicTech de la semaine #26

24 octobre 2016 • By

Vous pouviez habituellement retrouver ici chaque dimanche les liens Civic Tech de la semaine : cette revue de liens a pris un peu de retard avec l’été, la rentrée, et un certain nombre d’autres mauvaises raisons… L’activité reprend cette semaine, voici donc les liens Civic Tech du de la semaine. 

Les liens CivicTech de la semaine Civic Tech

 

Egalité femmes-hommes: citoyen.ne.s, évaluez la loi ! – Mediapart

L’Assemblée Nationale a lancé une concertation en ligne afin d’évaluer la loi égalité réelle femmes-hommes de 2014. Pour faire en sorte que les centaines de contributions soient vraiment lues et évaluées par les député.e.s, le site Rapporteurs Citoyens propose un dispositif d’intelligence collective pour mettre les citoyen.ne.s au cœur du processus consultatif.

 

Présidentielle 2017: On a trouvé les atomes crochus entre Mélenchon et Macron – 20 Minutes 

Une plate-forme web participative comme base de travail : ils ne sont là aussi pas les seuls sur ce point. Mais les leaders d’En Marche et de la France insoumise misent particulièrement sur les « civic tech », les nouvelles technologies qui permettent de concerner les citoyens. Chez Mélenchon, cela donne un site sur lequel les quelque 130.000 sympathisants du mouvement ont pu contribuer à la rédaction des 357 mesures du candidat.

 

Primaire à droite: Quel candidat correspond le mieux à vos idées ? – 20 Minutes

C’est un outil inédit, simple et gratuit. A l’approche du scrutin de la primaire de la droite qui se déroulera les 20 et 27 novembre, 20 Minutes a développé avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po ( CEVIPOF) la Boussole présidentielle: une plateforme interactive qui vous permet tester vos convictions politiques en répondant à une quinzaine de questions (Faut-il maintenir l’ISF, restaurer un service militaire obligatoire ?….). Et ainsi de découvrir en fonction de vos réponses, lequel des programmes des sept candidats,  Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé, François Fillon ou encore Jean-Frédéric Poisson, correspond le plus à vos opinions.

 

CivicTech: Le débrief de Tech & co – 18/10 – Le Replay

Avec: Axel Dauchez, fondateur et président de Make.org. Léonore de Roquefeuil, présidente de Voxe.org. Thomas Lestavel, journaliste. Et Pascal Samama, journaliste de bfmbusiness.com.

 

La Civic Tech, nouveau créneau des entrepreneurs – Le Figaro 

La Civic Tech s’ancre en France. Mardi, un nouvel espace a ouvert à Paris pour accueillir les start-up qui se donnent pour mission d’améliorer la démocratie grâce à Internet et aux nouvelles technologies. Installé en plein cœur du IIe arrondissement, le Liberté Living-Lab avait été dévoilé en avril par la secrétaire d’État au Numérique, Axelle Lemaire. Les premières entreprises installées s’appellent HelloAsso, une plateforme de collecte de dons aux associations en ligne – elle a déjà récolté 27 millions d’euros -, ou encore Fluicity, un outil qui permet aux citoyens d’interagir avec leurs élus.

Code source d’Admission Post-Bac illisible : Axelle Lemaire répond aux critiques – Numerama

En plus d’avoir envoyé le code source d’Admission Post-Bac imprimé sur papier, le Ministère de l’Éducation Nationale semble avoir également transmis un code illisible. Le gouvernement tente de tempérer les critiques par la voix d’Axelle Lemaire.

La secrétaire d’État au numérique et à l’innovation, Axelle Lemaire, a tenté de tempérer les critiques qui fusent à l’égard du code source d’Admission Post-Bac. Celui-ci a été dévoilé par l’Éducation Nationale, qui forcée de le faire, a transmis le code imprimé sur du papier.

 

Et si la démocratie était une question de bit ? – Rue89 / L’Obs

Car nos institutions ont pour la plupart été conçues dans un temps où les canaux de communication avaient un débit beaucoup plus faible : au XVIIIIe siècle, il était difficilement envisageable d’organiser des élections plus d’une fois par an, pour des raisons tout à fait pratiques de temps de circulation de l’information.

Or avec un débit si faible, ce qui guette, c’est la compression, compression du message politique, et compression de l’avis du citoyen. On ne s’exprime que rarement, sur des grands sujets dont les enjeux sont résumés, dans un écosystème politique simplifié.

Ce qui était supportable dans un temps où l’information se diffusait en petite quantité et à cheval, cesse de l’être quand de grandes quantités d’informations se déplacent à la vitesse de la lumière, et dans les deux sens, du haut vers le bas, mais surtout, du bas vers le haut.

Les 20 outils de civic tech à avoir dans sa boite à outils citoyenne – ConsoGlobe 

Vous avez certainement déjà entendu parler de la ‘civic tech’. Pas encore ? Comme son nom l’indique, il s’agit de l’ensemble des technologies destinées à soutenir les citoyens en tant que citoyens : soit pour mieux prendre part à la décision publique, soit pour s’engager plus facilement. Voici la sélection consoGlobe.com.

Cartographie civic tech en France - CIVICTECH

À l’aide Citoyens ! – Les Echos

Il appartient en effet à l’État d’organiser les instances et de forger les instruments pour un meilleur vivre ensemble. Oui il faut un citoyen acteur à tous les niveaux. Cela dit, il faut aussi que ce citoyen soit en capacité de comprendre la complexité et de disposer d’institutions prêtes à l’accueillir.

Cela revient en fait à essayer de définir ce qu’est la bonne gouvernance. Après de longues réflexions et comparaisons, il semble que ce soit, en France, réussir à gérer les différences et la complexité pour harmoniser les multiples intérêts qui cohabitent sur le territoire. De cette harmonie naitra, en résultante, une capacité à agir ensemble pour le bien commun.

 

La démocratie participative face à ses obstacles : le cas des conseils citoyens – AgoraVox

Moins de deux ans après l’élection de François Hollande, la politique de la ville connaissait une réforme substantielle avec la loi n° 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine. Avec ce texte, plusieurs objectifs étaient poursuivis par le Gouvernement et la majorité parlementaire : repenser la géographie des quartiers prioritaires, redéfinir de nouveaux contrats de ville ou encore prévoir un autre plan de rénovation urbaine. Autre orientation poursuivie, le développement de la démocratie participative au sein de chaque territoire de la politique de la ville via la mise en place des conseils citoyens.


Liens de la semaine

Les liens CivicTech de la semaine #25

25 août 2016 • By

Vous pouvez habituellement retrouver ici chaque dimanche les liens Civic Tech de la semaine : cette revue de liens a pris un peu de retard avec l’été et les vacances…  Voici donc les liens Civic Tech du mois d’aout 😉

Les liens civic tech du mois d'aout - civictech

 

Le « liberté living lab », nouveau lieu de la Civic Tech – Contrepoints 

Pas d’élitisme ou d’entre soi : des adolescents et de jeunes publics scolaires sont associés dans ce lieu de travail qui veut laisser une vraie place à la jeunesse : ils représentent 10% des résidents. Leurs regards neufs et leurs observations sont des atouts précieux pour les startups de l’Edutech. Un fablab est d’ailleurs réservé aux  jeunes publics. La question du bien commun intéresse les startups, mais aussi les administrations et l’Etat.

Les membres du lab ont entamé des discussions avec Axelle Lemaire afin de les intégrer au projet. « Il faut sortir des stéréotypes sur les équipes de l’État. Il y a des gens absolument incroyables. Mais comme les grandes entreprises, ils sont confrontés à des problématiques de transformation monstrueuse. Ne pas vouloir travailler avec l’État ou avec les acteurs publics c’est se priver d’une puissance d’action incroyable », affirme Jérôme Richez, qui souhaiterait que des représentants de l’État intègrent le comité de pilotage du projet.

 

LaPrimaire.org : 16 candidats citoyens pour changer la donne en 2017 – Medium 

Le 14 juillet dernier à minuit s’est conclue la phase de qualification à LaPrimaire.org. Pour pouvoir se qualifier, chaque citoyen a dû prouver sa capacité à rassembler au minimum 500 soutiens autour de son projet.

En tout, ce sont 16 citoyens candidats qui se sont qualifiés pour participer à LaPrimaire.org et 5 citoyens ont été plébiscités pour se porter officiellement candidats.

La « civic tech » sauvera-t-elle le politique ? – Le Monde

La République de la prochaine décennie sera-t-elle numérique ? La « civic tech » va-t-elle progressivement envahir la sphère du politique ? En bon français, le terme recouvre tout outil ou processus numérique utilisable par les citoyens pour influer sur la scène publique. A l’heure où les institutions et les élus ne cessent de perdre en crédibilité, d’aucuns placent de grands espoirs dans cette « technologie civique ». Elle pourrait, affirment-ils, élargir considérablement le nombre de participants à la décision publique, tant à l’échelle locale que nationale. En mettant en réseau un grand nombre de citoyens, Internet permettrait tout à la fois de les informer, de les faire dialoguer ensemble et de donner leur avis, bref, de faire émerger une intelligence collective assurant à son tour une meilleure participation citoyenne aux instances démocratiques.

Pour éviter l’ubérisation de la démocratie représentative, nos députés ont une idée – L’usine digitale

Elle est passée inaperçue dans le brouhaha de la Loi travail, mais la proposition de loi organique déposé par une cinquantaine de députés  le 20 avril 2016, mérite qu’on y revienne. Courte, claire, ses trois articles visent à généraliser la consultation publique en ligne, par l’internet, sur les textes de loi avant leur examen par le Parlement, comme ce fut le cas pour la Loi pour une république Numérique d’Axelle Lemaire.

Pour ces députés, si internet remet en cause  la démocratie représentative « en permettant aux citoyens internautes d’être récepteurs et émetteurs d’un nombre illimité d’informations et d’éléments d’expertise », il peut aussi être l’un des instruments d’une sortie de cette crise, en permettant aussi aux citoyens de participer activement à la préparation de la décision politique. Il pourrait même « contribuer à refonder la confiance envers les représentants », écrivent les députés dans le préambule du projet de Loi.

 

Primaire à droite : comment les candidats utilisent les réseaux sociaux – Le Parisien

C‘est devenu un outil incontournable. Certes, la campagne de la primaire à droite se mène encore sur le terrain, mais elle se joue aussi — et surtout — sur le Web. Tous les candidats sont sur Facebook, Twitter, Instagram ou LinkedIn. A l’image de leurs programmes, ces campagnes numériques se ressemblent, mais chacun des postulants cherche à marquer sa différence.

 

Crise politique brésilienne : une opportunité pour la civic tech ? Rio Innovation Games

Pour Alessandra Orofino et Miguel Lago, les fondateurs de Meu Rio, la plateforme participative immanquable sur la scène civic tech carioca, ces jeux ont généré un sentiment de gâchis : ils auraient dû permettre des transformations pour la ville, une culture de la responsabilité et de la transparence, mais les habitants n’ont pas été consultés et il n’y aura pour eux aucun héritage.

Depuis 2011, cette start-up veille à transformer la population carioca en un véritable contre-pouvoir. Frappés par le désengagement des jeunes générations suite à la défaite électorale municipale de Fernando Gabeira face à Eduardo Paes en 2008, Alessandra et Miguel avaient mis trois ans à trouver comment traduire les politiques publiques dans un langage compréhensible par toute la société. Leur site propose plusieurs moyens d’action qui vont de la mobilisation (des vidéos et infographies pour comprendre les politiques publiques, un blog pour analyser la ville au quotidien) à l’impact direct (des pétitions de grande ampleur qui permettent de garder un oeil sur la ville).

 

‘Sim City’ à la parisienne : dessinez vous-même le prochain grand parc de Paris – TimeOut

Après ‘Pokémon Go’, voici peut-être le nouveau jeu qui va emballer la capitale : une sorte de ‘Sim City’ organisé par la mairie de Paris, où vous pouvez dessiner le prochain grand parc de la ville ! Pas folle, Anne Hidalgo a compris qu’associer les Parisiens à la politique de la ville était le meilleur moyen de désamorcer les critiques. Ceux qui se souviennent du jeu développé par Maxis prendront donc un malin plaisir à se prendre pour Dieu ou la maire de Paris (au choix), en construisant ce futur espace vert de 6,5 hectares intitulé « Chapelle Charbon ». Situé dans le 18e arrondissement, le parc ouvrira en deux étapes entre 2020 et 2023 dans le cadre du projet d’aménagement Paris Nord-Est.

 

Noter plutôt que voter – Le Monde

« Un certain nombre d’électeurs ressentent un sentiment d’exaspération face au mode de scrutin en vigueur, mais il reste à trouver la bonne alternative », avance Antoinette ­Baujard, maître de conférences en sciences économiques à l’université Jean-Monnet de Saint-Etienne.

Avec une poignée de chercheurs, elle étudie un autre modèle : le vote par notes ou par approbation. Son principe ? « L’électeur note chacun des candidats. Dans le cas du vote par approbation, il met 0 ou 1. Le vote par notes, lui, peut inclure une évaluation négative, ou encore proposer un classement allant de 0 à 2 ou de 0 à 20 », détaille l’universitaire. Plutôt que de se prononcer en faveur d’un candidat unique sans évaluer ses concurrents, il s’agit de classer chaque candidat sur une échelle de valeur prédéfinie. Le gagnant est celui qui obtient le score le plus élevé.

 

Le mouvement « Civic Tech » : être citoyen à l’ère du numérique – Pratique

Au-delà de l’effet d’annonce, jusqu’où ces outils peuvent-ils renouveler le dialogue démocratique local ? Un élément avec lequel les municipalités doivent composer aujourd’hui, c’est la « ségrégation numérique ». Autrement dit : l’inégalité d’accès aux outils numériques. Les plateformes de consultation publique visent essentiellement un public de jeunes actifs connectés qui s’intéressent à la vie de leur quartier, mais n’ont ni le temps ni l’envie de participer aux réunions municipales. Compte-tenu de la dynamique du mouvement et de l’intérêt croissant des municipalités, la démocratie 2.0 devrait certainement progressivement élargir ses rangs.

 

L’inclusion numérique, l’autre versant de la civic tech – Contrepoints 

Un possible risque de la civic tech est d’aggraver la fracture démocratique en n’attirant qu’un public restreint et ciblé (jeune, connecté et déjà intéressé par la vie politique). L’inclusion numérique, c’est-à-dire le fait d’inclure toute la population à la vie et aux outils numériques, est un terme qui revient de plus en plus pour désigner l’objectif d’ouverture qui est à la fois une nécessité et un enjeu pour les civic tech.

Plusieurs définitions de l’inclusion numérique existent, mais on peut y lier ces trois caractéristiques :

  • Connectivité : avoir accès à Internet

  • Compétences numériques : être capable de se servir des ordinateurs, smartphones et d’Internet

  • Accessibilité : les services doivent être conçus pour satisfaire les besoins des utilisateurs et en permettre l’accès et l’usage à tous.

 

Paris, j’aime votre civictech projets – Joe Mitchell

The French are precious about French. It’s fair enough. Gotta watch that creeping Anglicisation. Courriel, for example, is the officially designated French translation for email. 

So I’d imagined that they wouldn’t go in for ‘civic tech’ so much. But they love it! People instantly knew what I was on about — even folks not in the tech or civic sector. Vive la France.

And there’s a lot of civic tech going on. Paris’ civic tech scene is thriving — and represents only some of what is going on across France. Here’s what I learned, between scoffing baguettes and incredibly good fromage, and pottering around the Canal St Martin.

Civic Tech : la démocratie à l’heure du numérique – RSLN

La majorité des initiatives de la Civic Tech partent de 3 mots d’ordre : « transparence, responsabilité, participation ». Rien de plus normal donc que de voir apparaître des start-up et des plateformes souhaitant œuvrer à une vie politique plus transparente et plus inclusive.

Des acteurs comme nosdeputes.fr, ou lafabriquedelaloi.fr proposent ainsi à tous les citoyens de mieux comprendre et contrôler l’action publique. En offrant un suivi des débats parlementaires ou d’actions individuelles des élus, ils favorisent à la fois la transparence sur le processus… et la prise de responsabilité des députés pour leurs actions.

OpenSpending prône également la transparence, mais sur les dépenses publiques cette fois, en offrant aux citoyens le moyen de voir très précisément dans quoi sont dépensés les deniers publics. Présente dans 76 pays dont la France, cette plateforme issue de l’Open Knowledge Foundation travaille en partenariat avec des acteurs publics du monde entier, de la commune à l’Etat, afin de récupérer les données publiques et de les mettre en forme.

 

Engagements en faveur de l’Open Government : bilan mitigé pour la France – Next Inpact

Un an après avoir présenté ses engagements en faveur de l’Open Government, la France fait le bilan. Si certaines promesses ont rapidement été tenues, notamment sur la consultation des internautes lors de l’élaboration du projet de loi Numérique, la situation s’avère bien moins reluisante sur certains dossiers…

Comme tous les membres de l’Open Government Partnership (OGP), la France a dû procéder à un point d’étape, officialisé cette semaine par la publication d’un rapport (voir ici). Les pouvoirs publics se sont ainsi lancés il y a plusieurs mois dans un exercice d’auto-évaluation, en prenant soin de consulter la société civile – via Internet ou hors ligne, lors d’un « ministère ouvert » – conformément aux principes de l’organisation.

 

La France porte une vision et des propositions pour trouver l’équilibre entre l’ouverture des données et la protection de la vie privée – Atlantico

L’action publique semble aujourd’hui faire face à une équation impossible, entre réduction des moyens et multiplication des mécontentements. Les approches traditionnelles de la réforme sont mises en échec. A cette approche décliniste, L’Etat en mode start-up oppose une autre vision, celle d’une action publique réinventée, plus agile et collaborative, « augmentée » par l’innovation technologique et sociale. Extrait de « L’Etat en mode start up », de Thomas Cazenave et Yann Algan.

 

Vous avez demandé Barack Obama sur Facebook Messenger ? Ne quittez pas… – L’usine digitale

Hélas, il s’agit plus d’une boite d’envoi basique que d’une interface de conversation virtuelle : le robot, à ce stade, n’est pas capable d’analyser la discussion et d’apporter des réponses, même simples. Mais l’ouverture de ce canal de communication illustre la volonté de la Maison Blanche d’être présent sur tous les supports.

 

La boîte à outils du gouvernement ouvert – OGP Summit

La France accueillera le Sommet Mondial du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert à Paris les 7, 8 et 9 décembre 2016.

Comme annoncé lors de l’événement collaboratif du 20 avril dernier, le programme prévisionnel du Sommet inclut un hackathon sur le thème des civic techs et de la mise en œuvre concrète des principes et engagements du gouvernement ouvert. L’objectif est de présenter et de mettre à disposition de tous les membres du Partenariat une première version d’une “boîte à outils” de l’open gov. 

Portails d’open data, plateformes de consultation citoyenne, outils de suivi et d’élaboration collaborative de la loi, forums, civic techs, plateformes en ligne d’évaluation des plans d’action nationauxIl existe en effet de nombreux logiciels et services numériques à travers le monde, développés et utilisés par les administrations ou par la société civile, qui pourraient être référencés, partagés et réutilisés.

Cette « boîte à outils », qui sera agrémentée de cas d’usages et de critères techniques permettant de se repérer dans les solutions disponibles, visera ainsi à la fois à faciliter la mise en œuvre des engagements pris par les gouvernements dans le cadre de leurs plans d’action nationaux, et à favoriser le partage de ressources et d’expériences et les coopérations entre membres du Partenariat.

Jusqu’à décembre, des sprints de contribution permettront à des agents de l’administration, des représentants de la société civile, des entreprises, des start-ups et des membres de la communauté civic tech de co-construire cette « boîte à outils ». Le lancement de la plateforme aura lieu lors de la clôture du hackathon du Sommet mondial du Partenariat pour un gouvernement ouvert, les 8 et 9 décembre 2016.