Browsing Tag

technologie civique

A propos

C’est quoi la Civic Tech ?

1 janvier 2020 • By

Après les taxis, les libraires, les hôtels, … la classe politique risque bien d’être la prochaine à se faire ubériser. Plateforme web pour des primaires citoyennes, comparateurs en ligne de programmes politiques, outils de gestion de la relation au citoyen, applications pour évaluer et contribuer aux politiques publiques, organisations de hackatons pour « hacker » la démocratie, …

Les initiatives privées comme publiques se multiplient en France et à l’étranger pour montrer le chemin d’un nouveau rapport entre gouvernants et gouvernés. Au menu : aller d’une société de la représentation vers celle de la participation.

Civic Tech : une définition ?

Le concept de « Civic Tech » est encore un peu confus, les différents acteurs de ce secteur ne sont pas encore tombés d’accord sur une définition commune. Ci-après, quelques définitions :

« Alors que le logiciel est en train de dévorer le monde, comme le proclame l’investisseur libéral Marc Andreessen, les relations citoyennes dans l’espace public entre les gens, les communautés, les villes, les gouvernements et les Etats, semblent résister aux avancées logicielles. Les Civic Tech sont un mouvement qui visent à revitaliser et transformer nos institutions sociales, explique-t-il, mais les définitions en proposent des interprétations assez différentes les unes des autres. »

Lawrence Grodeska – fondateur de Civic Makers – sur Medium

Pour Techcrunch, les Civic Tech sont des technologies visant à permettre aux citoyens ou à les aider à « rendre le gouvernement plus accessible, efficient et efficace ».

Pour la Knight Foundation qui consacrait en 2013 un rapport sur l’émergence de la Civic Tech, le secteur doit être « à la croisée de la technologie, l’innovation, d’un gouvernement ouvert et de l’engagement du citoyen »

Pour le journaliste Alex Howard, les Civic Tech comptent « tout outil ou processus que les individus ou les groupes peuvent utiliser pour influer sur la scène publique ».

Pour Micah Sifry, de Personal Democracy et de Civic Hall, ces technologies « ne peuvent pas être neutres » et seules celles qui peuvent être « utilisées dans l’intérêt général et qui améliorent les conditions de vie du plus grand nombre, et pas seulement de quelques-uns, » peuvent entrer dans cette catégorie.

Source : Knight Foundation report “The Emergence of Civic Tech” - 2013

Source : Knight Foundation report “The Emergence of Civic Tech” – 2013

Civic Tech : les enjeux ?

Alors qu’aujourd’hui les décisions sont – essentiellement – prises par des partis politiques qui ne cessent de perdre de la crédibilité et qui ne représentent que 0,58% de la population française…. Les enjeux de la « technologie civique » pourraient être :

  • élargir « massivement » le nombre de participants à la décision publique ;
  • éclairer l’avis des citoyens : ouverture des données publiques, transparence, donner les moyens de comprendre le présent et d’appréhender l’avenir… ;
  • co-construire des politiques publiques plus efficaces, les améliorer en continu ;
  • accélérer le processus démocratique avec la technologie : et si la lenteur administrative n’était pas due aux fonctionnaires mais à une organisation et des moyens non adaptés ?

Civic Tech : un business ?

Les institutions ont besoin de se doter de solutions pour gérer leur relation au citoyen, devenir plus agiles, rapides et transparentes. La défiance envers les pouvoirs publics n’a jamais été aussi forte.

Dans Forbes (Why civic tech is the next big thing), Mike Montgomery écrit que les dépenses en technologies « civiques » représentent 24% de celles réalisées en technologies de l’information. Il précise que les investissements en Civic Tech progressent 14 fois plus vite que les autres :

« Local and state government will spent an estimated $25.5 billion on information technology this year. Civic tech makes up just 24% of that, according to IDC. But spending on civic tech is growing 14 times faster than spending on traditional technology. »

Dans le même article, on apprend que ce n’est que le début et que les Civic Tech ont un fort potentiel de développement :

« Insiders say there is still a ton of potential in the civic tech market. Srinivasan says he expects the role of technology in government to soar »

 

Retrouvez toute l’actualité des technologies civiques sur Facebook, Linkedin, Twitter ou par mail.


Liens de la semaine

Les liens CivicTech de la semaine #25

25 août 2016 • By

Vous pouvez habituellement retrouver ici chaque dimanche les liens Civic Tech de la semaine : cette revue de liens a pris un peu de retard avec l’été et les vacances…  Voici donc les liens Civic Tech du mois d’aout 😉

Les liens civic tech du mois d'aout - civictech

 

Le « liberté living lab », nouveau lieu de la Civic Tech – Contrepoints 

Pas d’élitisme ou d’entre soi : des adolescents et de jeunes publics scolaires sont associés dans ce lieu de travail qui veut laisser une vraie place à la jeunesse : ils représentent 10% des résidents. Leurs regards neufs et leurs observations sont des atouts précieux pour les startups de l’Edutech. Un fablab est d’ailleurs réservé aux  jeunes publics. La question du bien commun intéresse les startups, mais aussi les administrations et l’Etat.

Les membres du lab ont entamé des discussions avec Axelle Lemaire afin de les intégrer au projet. « Il faut sortir des stéréotypes sur les équipes de l’État. Il y a des gens absolument incroyables. Mais comme les grandes entreprises, ils sont confrontés à des problématiques de transformation monstrueuse. Ne pas vouloir travailler avec l’État ou avec les acteurs publics c’est se priver d’une puissance d’action incroyable », affirme Jérôme Richez, qui souhaiterait que des représentants de l’État intègrent le comité de pilotage du projet.

 

LaPrimaire.org : 16 candidats citoyens pour changer la donne en 2017 – Medium 

Le 14 juillet dernier à minuit s’est conclue la phase de qualification à LaPrimaire.org. Pour pouvoir se qualifier, chaque citoyen a dû prouver sa capacité à rassembler au minimum 500 soutiens autour de son projet.

En tout, ce sont 16 citoyens candidats qui se sont qualifiés pour participer à LaPrimaire.org et 5 citoyens ont été plébiscités pour se porter officiellement candidats.

La « civic tech » sauvera-t-elle le politique ? – Le Monde

La République de la prochaine décennie sera-t-elle numérique ? La « civic tech » va-t-elle progressivement envahir la sphère du politique ? En bon français, le terme recouvre tout outil ou processus numérique utilisable par les citoyens pour influer sur la scène publique. A l’heure où les institutions et les élus ne cessent de perdre en crédibilité, d’aucuns placent de grands espoirs dans cette « technologie civique ». Elle pourrait, affirment-ils, élargir considérablement le nombre de participants à la décision publique, tant à l’échelle locale que nationale. En mettant en réseau un grand nombre de citoyens, Internet permettrait tout à la fois de les informer, de les faire dialoguer ensemble et de donner leur avis, bref, de faire émerger une intelligence collective assurant à son tour une meilleure participation citoyenne aux instances démocratiques.

Pour éviter l’ubérisation de la démocratie représentative, nos députés ont une idée – L’usine digitale

Elle est passée inaperçue dans le brouhaha de la Loi travail, mais la proposition de loi organique déposé par une cinquantaine de députés  le 20 avril 2016, mérite qu’on y revienne. Courte, claire, ses trois articles visent à généraliser la consultation publique en ligne, par l’internet, sur les textes de loi avant leur examen par le Parlement, comme ce fut le cas pour la Loi pour une république Numérique d’Axelle Lemaire.

Pour ces députés, si internet remet en cause  la démocratie représentative « en permettant aux citoyens internautes d’être récepteurs et émetteurs d’un nombre illimité d’informations et d’éléments d’expertise », il peut aussi être l’un des instruments d’une sortie de cette crise, en permettant aussi aux citoyens de participer activement à la préparation de la décision politique. Il pourrait même « contribuer à refonder la confiance envers les représentants », écrivent les députés dans le préambule du projet de Loi.

 

Primaire à droite : comment les candidats utilisent les réseaux sociaux – Le Parisien

C‘est devenu un outil incontournable. Certes, la campagne de la primaire à droite se mène encore sur le terrain, mais elle se joue aussi — et surtout — sur le Web. Tous les candidats sont sur Facebook, Twitter, Instagram ou LinkedIn. A l’image de leurs programmes, ces campagnes numériques se ressemblent, mais chacun des postulants cherche à marquer sa différence.

 

Crise politique brésilienne : une opportunité pour la civic tech ? Rio Innovation Games

Pour Alessandra Orofino et Miguel Lago, les fondateurs de Meu Rio, la plateforme participative immanquable sur la scène civic tech carioca, ces jeux ont généré un sentiment de gâchis : ils auraient dû permettre des transformations pour la ville, une culture de la responsabilité et de la transparence, mais les habitants n’ont pas été consultés et il n’y aura pour eux aucun héritage.

Depuis 2011, cette start-up veille à transformer la population carioca en un véritable contre-pouvoir. Frappés par le désengagement des jeunes générations suite à la défaite électorale municipale de Fernando Gabeira face à Eduardo Paes en 2008, Alessandra et Miguel avaient mis trois ans à trouver comment traduire les politiques publiques dans un langage compréhensible par toute la société. Leur site propose plusieurs moyens d’action qui vont de la mobilisation (des vidéos et infographies pour comprendre les politiques publiques, un blog pour analyser la ville au quotidien) à l’impact direct (des pétitions de grande ampleur qui permettent de garder un oeil sur la ville).

 

‘Sim City’ à la parisienne : dessinez vous-même le prochain grand parc de Paris – TimeOut

Après ‘Pokémon Go’, voici peut-être le nouveau jeu qui va emballer la capitale : une sorte de ‘Sim City’ organisé par la mairie de Paris, où vous pouvez dessiner le prochain grand parc de la ville ! Pas folle, Anne Hidalgo a compris qu’associer les Parisiens à la politique de la ville était le meilleur moyen de désamorcer les critiques. Ceux qui se souviennent du jeu développé par Maxis prendront donc un malin plaisir à se prendre pour Dieu ou la maire de Paris (au choix), en construisant ce futur espace vert de 6,5 hectares intitulé « Chapelle Charbon ». Situé dans le 18e arrondissement, le parc ouvrira en deux étapes entre 2020 et 2023 dans le cadre du projet d’aménagement Paris Nord-Est.

 

Noter plutôt que voter – Le Monde

« Un certain nombre d’électeurs ressentent un sentiment d’exaspération face au mode de scrutin en vigueur, mais il reste à trouver la bonne alternative », avance Antoinette ­Baujard, maître de conférences en sciences économiques à l’université Jean-Monnet de Saint-Etienne.

Avec une poignée de chercheurs, elle étudie un autre modèle : le vote par notes ou par approbation. Son principe ? « L’électeur note chacun des candidats. Dans le cas du vote par approbation, il met 0 ou 1. Le vote par notes, lui, peut inclure une évaluation négative, ou encore proposer un classement allant de 0 à 2 ou de 0 à 20 », détaille l’universitaire. Plutôt que de se prononcer en faveur d’un candidat unique sans évaluer ses concurrents, il s’agit de classer chaque candidat sur une échelle de valeur prédéfinie. Le gagnant est celui qui obtient le score le plus élevé.

 

Le mouvement « Civic Tech » : être citoyen à l’ère du numérique – Pratique

Au-delà de l’effet d’annonce, jusqu’où ces outils peuvent-ils renouveler le dialogue démocratique local ? Un élément avec lequel les municipalités doivent composer aujourd’hui, c’est la « ségrégation numérique ». Autrement dit : l’inégalité d’accès aux outils numériques. Les plateformes de consultation publique visent essentiellement un public de jeunes actifs connectés qui s’intéressent à la vie de leur quartier, mais n’ont ni le temps ni l’envie de participer aux réunions municipales. Compte-tenu de la dynamique du mouvement et de l’intérêt croissant des municipalités, la démocratie 2.0 devrait certainement progressivement élargir ses rangs.

 

L’inclusion numérique, l’autre versant de la civic tech – Contrepoints 

Un possible risque de la civic tech est d’aggraver la fracture démocratique en n’attirant qu’un public restreint et ciblé (jeune, connecté et déjà intéressé par la vie politique). L’inclusion numérique, c’est-à-dire le fait d’inclure toute la population à la vie et aux outils numériques, est un terme qui revient de plus en plus pour désigner l’objectif d’ouverture qui est à la fois une nécessité et un enjeu pour les civic tech.

Plusieurs définitions de l’inclusion numérique existent, mais on peut y lier ces trois caractéristiques :

  • Connectivité : avoir accès à Internet

  • Compétences numériques : être capable de se servir des ordinateurs, smartphones et d’Internet

  • Accessibilité : les services doivent être conçus pour satisfaire les besoins des utilisateurs et en permettre l’accès et l’usage à tous.

 

Paris, j’aime votre civictech projets – Joe Mitchell

The French are precious about French. It’s fair enough. Gotta watch that creeping Anglicisation. Courriel, for example, is the officially designated French translation for email. 

So I’d imagined that they wouldn’t go in for ‘civic tech’ so much. But they love it! People instantly knew what I was on about — even folks not in the tech or civic sector. Vive la France.

And there’s a lot of civic tech going on. Paris’ civic tech scene is thriving — and represents only some of what is going on across France. Here’s what I learned, between scoffing baguettes and incredibly good fromage, and pottering around the Canal St Martin.

Civic Tech : la démocratie à l’heure du numérique – RSLN

La majorité des initiatives de la Civic Tech partent de 3 mots d’ordre : « transparence, responsabilité, participation ». Rien de plus normal donc que de voir apparaître des start-up et des plateformes souhaitant œuvrer à une vie politique plus transparente et plus inclusive.

Des acteurs comme nosdeputes.fr, ou lafabriquedelaloi.fr proposent ainsi à tous les citoyens de mieux comprendre et contrôler l’action publique. En offrant un suivi des débats parlementaires ou d’actions individuelles des élus, ils favorisent à la fois la transparence sur le processus… et la prise de responsabilité des députés pour leurs actions.

OpenSpending prône également la transparence, mais sur les dépenses publiques cette fois, en offrant aux citoyens le moyen de voir très précisément dans quoi sont dépensés les deniers publics. Présente dans 76 pays dont la France, cette plateforme issue de l’Open Knowledge Foundation travaille en partenariat avec des acteurs publics du monde entier, de la commune à l’Etat, afin de récupérer les données publiques et de les mettre en forme.

 

Engagements en faveur de l’Open Government : bilan mitigé pour la France – Next Inpact

Un an après avoir présenté ses engagements en faveur de l’Open Government, la France fait le bilan. Si certaines promesses ont rapidement été tenues, notamment sur la consultation des internautes lors de l’élaboration du projet de loi Numérique, la situation s’avère bien moins reluisante sur certains dossiers…

Comme tous les membres de l’Open Government Partnership (OGP), la France a dû procéder à un point d’étape, officialisé cette semaine par la publication d’un rapport (voir ici). Les pouvoirs publics se sont ainsi lancés il y a plusieurs mois dans un exercice d’auto-évaluation, en prenant soin de consulter la société civile – via Internet ou hors ligne, lors d’un « ministère ouvert » – conformément aux principes de l’organisation.

 

La France porte une vision et des propositions pour trouver l’équilibre entre l’ouverture des données et la protection de la vie privée – Atlantico

L’action publique semble aujourd’hui faire face à une équation impossible, entre réduction des moyens et multiplication des mécontentements. Les approches traditionnelles de la réforme sont mises en échec. A cette approche décliniste, L’Etat en mode start-up oppose une autre vision, celle d’une action publique réinventée, plus agile et collaborative, « augmentée » par l’innovation technologique et sociale. Extrait de « L’Etat en mode start up », de Thomas Cazenave et Yann Algan.

 

Vous avez demandé Barack Obama sur Facebook Messenger ? Ne quittez pas… – L’usine digitale

Hélas, il s’agit plus d’une boite d’envoi basique que d’une interface de conversation virtuelle : le robot, à ce stade, n’est pas capable d’analyser la discussion et d’apporter des réponses, même simples. Mais l’ouverture de ce canal de communication illustre la volonté de la Maison Blanche d’être présent sur tous les supports.

 

La boîte à outils du gouvernement ouvert – OGP Summit

La France accueillera le Sommet Mondial du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert à Paris les 7, 8 et 9 décembre 2016.

Comme annoncé lors de l’événement collaboratif du 20 avril dernier, le programme prévisionnel du Sommet inclut un hackathon sur le thème des civic techs et de la mise en œuvre concrète des principes et engagements du gouvernement ouvert. L’objectif est de présenter et de mettre à disposition de tous les membres du Partenariat une première version d’une “boîte à outils” de l’open gov. 

Portails d’open data, plateformes de consultation citoyenne, outils de suivi et d’élaboration collaborative de la loi, forums, civic techs, plateformes en ligne d’évaluation des plans d’action nationauxIl existe en effet de nombreux logiciels et services numériques à travers le monde, développés et utilisés par les administrations ou par la société civile, qui pourraient être référencés, partagés et réutilisés.

Cette « boîte à outils », qui sera agrémentée de cas d’usages et de critères techniques permettant de se repérer dans les solutions disponibles, visera ainsi à la fois à faciliter la mise en œuvre des engagements pris par les gouvernements dans le cadre de leurs plans d’action nationaux, et à favoriser le partage de ressources et d’expériences et les coopérations entre membres du Partenariat.

Jusqu’à décembre, des sprints de contribution permettront à des agents de l’administration, des représentants de la société civile, des entreprises, des start-ups et des membres de la communauté civic tech de co-construire cette « boîte à outils ». Le lancement de la plateforme aura lieu lors de la clôture du hackathon du Sommet mondial du Partenariat pour un gouvernement ouvert, les 8 et 9 décembre 2016.

 


Réflexions

Outils de stratégies électorales, CiviCRM et relation au citoyen avec les Civic Tech

11 mai 2016 • By

J’ai répondu à quelques questions à propos des des outils de stratégies électorales comme Nation Builder ou DigitaleBox mais aussi d’un outil gratuit et open source : CiviCRM. Cet entretien (disponible ci-après) a été l’occasion d’aborder la gestion de la relation au citoyen dans les collectivités et de revenir sur l’ADN des logiciels Civic Tech.  

Philippe Gallo (directeur général adjoint des Pennes-Mirabeau et enseignant à l’IMPGT), Olivier CimelièreVincent Moncenis (co-fondateur et Président de DigitaleBox) et Toni Cowan-Brown, V.P. Europe de Nation Builder ont également été interrogés, je vous recommande de les lire ici. 

 

Bonjour François. Qu’est-ce qui différencie CiviCRM des deux logiciels présentés dans l’article (NDLR : Nation Builder et DigitaleBox) ? A qui s’adresse-t-il ?

François Gombert - CivicTechno.fr CivicTech Civic Tech– François Gombert : comme NationBuilder ou DigitaleBox, CiviCRM est une solution de CRM (customer relationship management) mais cette plateforme est libre et gratuite. Une autre de ses spécificités est la possibilité de l’intégrer dans différents CMS : Drupal, WordPress ou Joomla.

CiviCRM est pensé pour accompagner les associations, les organismes à but non-lucratif ou les organisations non-gouvernementales dans leurs campagnes de lobbying et de mobilisation citoyenne. En effet, ces organisations n’ont pas forcément les moyens de se doter de logiciels propriétaires comme ceux présentés dans l’article. D’autres souhaitent, par conviction, se tourner vers du libre.

 

Quels usages peut-on imaginer dans le champ public  ?

– François Gombert : CiviCRM permet principalement de gérer les relations avec les différents publics et de les organiser avec des outils comme des newsletters, des campagnes de sensibilisation ou de mobilisation autour d’événements, de causes…

« Plutôt réservé aux associations et aux ONG »

L’utilisation de ce logiciel dans la sphère publique est plutôt réservée aux associations, ONG… De grands acteurs comme la Wikimedia Foundation, Amnesty International, ou encore l’Unesco l’utilisent déjà ou l’ont utilisé, notamment pour d’importantes opérations de collecte de financement et d’actions humanitaires.

CiviCRM - Civic Tech CivicTech

Je ne crois pas que CiviCRM soit utilisé aujourd’hui par des collectivités territoriales. On devrait d’ailleurs s’interroger sur les outils utilisés par celles-ci pour gérer leur relation avec les publics. J’ai le sentiment qu’aujourd’hui, un grand nombre de collectivités s’interroge encore sur l’organisation à mettre en place pour répondre efficacement aux emails envoyés par les citoyens.

« Imaginer d’autres formes d’outils relationnels pour mieux accompagner, co-construire, mobiliser, évaluer…  »

On pourrait pourtant imaginer d’autres formes d’outils relationnels pour mieux informer, mieux cibler, mieux répondre aux demandes, mieux accompagner, consulter davantage, co-construire, mobiliser, évaluer et améliorer en continu l’efficacité des dispositifs. À quand une relation au citoyen d’aussi bonne qualité que celles mises en place dans les meilleurs services consommateurs ?

Le CEO de SeeClickFix a partagé dans un post ses recettes pour un projet Civic Tech réussi. L’une des plus intéressantes : la nécessité d’une expérience du citoyen qui rivalise avec la meilleure des expériences utilisateur. Il ajoute que si les consommateurs deviennent fans des produits qui collent à leurs besoins, les usagers des services publics pourront créer cette relation avec leurs institutions pour les mêmes raisons.

C’est l’un des grands enjeux pour les collectivités : mettre en place des technologies civiques pour améliorer la gestion de la relation et de la mobilisation citoyenne. Mais attention aux recettes miracles : il ne suffira pas de 3 clics et d’un outil, il faudra repenser toute la communication publique.

CiviCRM 2 - Civic Tech CivicTech

 

Qu’est-ce que la “technologie civique” et quel ADN un logiciel doit-il avoir pour faire partie de cette nouvelle famille ?

– François Gombert : Il n’y a pas de définition officielle, mais selon la Knight Foundation qui consacrait en 2013 un rapport sur l’émergence de la Civic Tech, le secteur se veut « à la croisée de la technologie, de l’innovation, d’un gouvernement ouvert et de l’engagement du citoyen ».

De mon point de vue, l’ADN du logiciel “civique” doit lui permettre d’offrir la possibilité à un citoyen ou à un groupe d’individus de s’engager, d’influer sur les politiques publiques ou de mieux les comprendre. Cette nouvelle famille est donc assez large : des pétitions en ligne, en passant par des outils d’intelligence collective comme ceux qui ont permis de co-construire la loi numérique, ou encore un comparateur de programmes politiques comme celui de Voxe.org.

Enfin, se pose la question de l’ouverture du code : doit-on exclure les logiciels propriétaires des CivicTech ? Même si je reste persuadé de l’importance du libre et donc de l’ouverture pour les collectivités, je ne crois pas qu’on puisse exclure des solutions comme Nation Builder et DigitaleBox dans leur version collectivité, ou encore Change.org et ses audiences qui sont de véritables acteurs numériques du changement en France et dans le monde.

 


Ils font la Civic Tech

LaPrimaire.org : « Tout le monde ne peut pas devenir président mais le président peut venir de n’importe où »

27 février 2016 • By

L’association Democratech (qui a pour ambition de mettre la technologie au service de la démocratie) va ouvrir le mois prochain le site de primaires citoyennes LaPrimaire.org. Le projet ? Organiser une primaire ouverte sur Internet, organisée pour permettre aux Français de choisir les candidats qu’ils souhaitent voir se présenter à l’élection présidentielle de 2017.

Il y a fort à parier que Thibauld Favre et David Guez vont faire parler d’eux dans les semaines à venir : ils font la Civic Tech cette semaine.

Thibauld Fabre et David Guez - LaPrimaire.org

Vous proposez une primaire alternative pour 2017, ce quoi s’agit-il ?

Il s’agit d’une primaire ouverte et démocratique dont la principale caractéristique est d’être organisée hors du contexte des partis politiques. C’est une primaire démocratique car tout le monde peut être candidat et ouverte car elle ne défend aucune idéologie ni aucun programme. C’est aux candidats d’amener leur vision, leur programme, leurs idées et les citoyens pourront interagir avec eux et, in fine, noter chacun des candidats.
L’objectif est de faire émerger un candidat et plus largement une équipe crédible qui puisse avoir toutes ses chances à la Présidentielle de 2017.
De part ses caractéristiques uniques, une telle primaire n’est organisable qu’en ligne, via une application web et mobile (découvrez une présentation en vidéo ci-après). En ce sens, LaPrimaire.org est fait totalement partie de cette catégorie de projets dits de « Civic Tech ».

 

 

Les partis politiques ne représentent donc plus le peuple ?

Ce qui est certain c’est qu’aujourd’hui l’observatoire de la confiance en politique montre que les partis sont l’organisation publique dont les français se défient le plus : 87% des français ne font pas confiance aux partis politiques, c’est énorme !
L’une des explications se trouve certainement dans la déconnexion des partis politiques avec le peuple : tous les adhérents de tous les partis politiques réunis représentent aujourd’hui largement moins de 1% des votants.

Tout le monde, ou n’importe qui, peut-il devenir président ? N’a-t-on pas besoin de compétences, d’une formation et de qualités exceptionnelles ?

Tout le monde ne peut pas devenir président mais le président peut venir de n’importe où. L’état du pays et de la société aujourd’hui, c’est le résultat de la gouvernance continue de « professionnels » de la politique censés avoir ces fameuses compétences et qualités exceptionnelles.
Le résultat est sans appel : ça ne marche pas ! A nous, citoyens, de sortir de ce modèle désormais obsolète et permettre l’émergence de nouveaux talents d’ou qu’ils viennent. C’est pour cela que nous avons créé LaPrimaire.org.

Concourir pour la présidence, cela demande beaucoup d’argent. Comment comptez-vous financer la campagne de votre poulain ?

LaPrimaire.org logo Par les citoyens ! L’essor d’internet, des réseaux sociaux et du crowdfunding permet aujourd’hui de mobiliser directement les citoyens pour défendre les projets auxquels ils croient. De plus, comparé à d’autres pays, la France bénéficie de lois de financement électorale assez strictes et de plafonds de dépenses « relativement » bas, ce qui fait qu’un candidat alternatif peut rapidement devenir compétitif. Le plus gros obstacle reste probablement l’accès et le temps de parole dans les médias de masse mais, si l’engouement derrière LaPrimaire.org continue, qui sait ce qui peut se passer. Tout est possible.

Un président, ce sont des idées, mais on n’échappe pas à l’importance capitale que représente sa personnalité dans le « déclencheur » du vote. Pensez-vous que les Français sont prêts à voter pour un hologramme ?

Tout à fait, quoiqu’on en dise, la personnalité du candidat joue un rôle important et c’est normal car, en tant que citoyen électeur on a besoin d’avoir la conviction que le candidat qu’on choisit sera capable de défendre et de mettre en place le programme et les idées qu’il défend. C’est pourquoi il est primordial que les candidats finalistes de LaPrimaire.org aillent à la rencontre des citoyens  et c’est pourquoi nous prévoyons un tour de France entre octobre et décembre 2016, pour organiser des rencontres et des débats avec les candidats dans toute la France.

Estimez-vous faire partie d’un mouvement, d’une communauté Civic Tech ? Quelles sont, selon vous, les perspectives de ce secteur en France et à l’international ?

Tout à fait, aujourd’hui de plus en plus d’entrepreneurs développent des outils de CivicTech, cette communauté est encore assez jeune en France donc on se connait quasiment tous. En revanche, même si le mouvement Civic Tech est encore jeune, nous pensons que le potentiel est énorme, notamment en France, ou une majorité de citoyen ont une conscience politique très forte, contrairement à beaucoup d’autres pays.

 

 

Retrouvez toute l’actualité des technologies civiques sur Facebook, Linkedin, Twitter ou par mail.

Liens de la semaine

Les liens Civic Tech de la semaine #6

21 février 2016 • By

Chaque dimanche, retrouvez les liens Civic Tech de la semaine.

Les liens Civic Tech de la semaine #6

Une large majorité de Français pourraient voter pour un candidat non affilié à un parti – Challenges

Une large majorité de sondés 78% se disent prêts à voter à une élection présidentielle pour un candidat qui ne serait « ni issu ni soutenu par un parti politique », selon un sondage Elabe.

« Ma Voix », ce mouvement politique qui veut faire élire des anonymes à l’Assemblée – We Demain

Le mouvement entend donc mettre en place des outils modernes dans l’hémicycle : La formation à l’activité de député, par exemple, se fera grâce à des MOOC, des cours gratuits en ligne. Une école que Quitterie de Villepin définit comme « un simple cours d’éducation civique 3.0 » et dont elle précise les modules : « Qu’est-ce que l’Assemblée Nationale ? », « Quel est le rôle du député ? », « Quel est le chemin de la loi ? », « Quel sera le rôle de ce député ‘augmenté’ ? »

Le coup de gueule de France Digitale contre l’inculture digitale de certains députés – L’usine digitale

Le projet de loi République Numérique porté par Axelle Lemaire, notre Secrétaire d’Etat, auquel France Digitale a contribué, a été voté en première lecture à l’Assemblée Nationale. Son processus législatif fut novateur, il contient de réelles avancées (open data, neutralité du net…) mais nous restons insatisfaits de la façon dont ont été traités certains enjeux (portabilité des données, traitements automatisés des emails et « loyauté des plateformes »). Nous espérons que la navette avec le Sénat permettra de rendre ce projet de loi favorable à la fois au consommateur et à l’essor de l’économie numérique…

Connaissez-vous DigitaleBox, le concurrent français de NationBuilder ? – Numerama

  • Puisque Jean-Luc Mélenchon et Alain Juppé l’utilisent, la France découvre en ce moment NationBuilder. Mais des entreprises françaises n’ont pas attendu que l’Américain soit à la mode pour proposer leur propre solution de gestion de campagne politique numérique. En France, DigitaleBox propose aussi des solutions, plus abordables.
  • « Je me suis dit à l’époque qu’il fallait aller plus loin que ces outils déjà existants mais surtout, créer un outil qui soit adapté aux cadres européen et français  ». 
  • «  C’est quand même plus logique que l’argent public des campagnes électorales soit dépensé en France via des plateformes françaises plutôt qu’en Californie »
  •  « Dans tous les partis politiques, il y a une culture de la donnée qui existe depuis bien avant la révolution numérique. Pendant 40 ans, Charles Pasqua tenait des petites fiches et ces dernières valaient de l’or. Et elles valent de l’or, car toutes ces données, les politiques peuvent les convertir en voix. »

De la radicalité démocratique avant toute chose – Léa Damotte-Martinovic, Mathieu Guibard et Adrien Peschanski sur MediaPart

La bonne nouvelle est qu’il existe un espace politique à vocation majoritaire pour une véritable radicalité démocratique. Le succès du simple appel aux primaires lancé par des acteurs essentiellement hors du champ politique, l’émergence des «civic tech» et le maintien d’une vie associative extrêmement riche à laquelle participent plusieurs millions de nos concitoyens en sont des illustrations probantes.

La civic-tech renouvelle les outils pour mobiliser les citoyens – Point d’aencrage

L’enjeu de la civic-tech est là : sur de nombreux sujets, les citoyens doivent réussir à imposer un rapport de force aux institutions sans attendre une hypothétique consultation pour avaliser des décisions déjà ficelées. Le succès de Meu Rio au Brésil en témoigne : soixante politiques publiques locales ont été modifiées sous l’influence de ce « lobby citoyen » qui inonde les messageries des élus pour faire entendre les voix des 250 000 inscrits sur la plateforme de mobilisation nossascidades.org. Grâce à l’ouverture de son code, qui rend donc l’outil facilement réplicable, le mouvement se répand dans des dizaines de villes d’Amérique du Sud.

Pourquoi 2016 est l’année de l’engagement citoyen et du local ? – Fluicity sur Medium

Comme on l’a vu ensemble juste avant, les possibilités ouvertes par les nouvelles technologies permettent aux citoyens de s’émanciper des moyens de participation plus traditionnels et officiels, et peuvent créer des liens, des moyens de communiquer leur avis plus facilement aux décideurs politiques. La teneur et les frontières de la notion de “démocratie électronique” sont donc repensées, et s’élargissent pour comprendre toute la multiplicité et la complexité des formes de prises de parole en ligne. Une prise de parole que la civictech souhaite guider et aider à se développer.

 


Ils font la Civic Tech

Programmes politiques : « peu importe la carrosserie, ce qui compte est sous le capot ! » – Voxe.org

16 février 2016 • By

Voxe par le biais de Sébastien Leroux, son « project leader », inaugure une nouvelle catégorie de ce blog : Ils font la Civic Tech. L’objet de cette rubrique est de vous faire découvrir les acteurs des Civic Tech, leur ambition et leur vision à travers une courte interview.

L'équipe de Voxe à la remise des prix du Google Impact Challenge en 2015

L’équipe de Voxe à la remise des prix du Google Impact Challenge en 2015

Quel constat vous a poussé à développer un service de comparateur de programmes politiques ?

Voxe c’est l’histoire de 4 amis qui sont partis d’un constat simple : aucun outil ne permettait alors d’avoir un accès rapide et neutre aux propositions concrètes des candidats aux élections, maintenant c’est chose faite !

Comment intégrez vous les programmes des différents candidats pour les comparer ? Peut-on comparer des programmes politiques comme on compare les caractéristiques techniques d’une voiture ?

Nous utilisons les programmes officiels des candidats et c’est uniquement sur cette base que les comparaisons sont effectuées. Grâce à notre plateforme, les propositions sont au coeur. Les citoyens peuvent comparer les propositions des candidats sur des thèmes précis car il est souvent difficile de dissocier la forme du fond. Pour reprendre votre comparaison, peu importe la carrosserie, ce qui compte c’est ce qu’il y a sous le capot !

Réalisez-vous un travail éditorial qui permet de faire les comparaisons : simplifiez-vous les programmes ? Apportez vous des données supplémentaires pour éclairer les propositions ?

Nous tenons absolument à garder notre neutralité donc nous effectuons simplement un copié-collé des programmes. Cependant, afin de donner aux citoyens toutes les armes, nous donnons des explications autour des propositions. Ces explications factuelles permettent de mieux comprendre le contexte autour des propositions.

Quelles sont les prochaines améliorations qui seront apportées à Voxe ? Quelle est votre ambition à l’horizon 2017, et après ?

Bientôt le site de Voxe sera refait à neuf, notre but est de faciliter au maximum « l’onboarding citoyen » qui reste malheureusement trop compliqué. Nous savons que nous serrons attendus au tournant en 2017 alors nous allons agrandir l’équipe ! De plus, nous développons également une application qui a pour but d’augmenter l’impact citoyen au quotidien !

Estimez-vous faire partie d’un mouvement, d’une communauté Civic Tech ? Quelles sont, selon vous, les perspectives de ce secteur en France et à l’international ?

Les gens deviennent fans de produits qui collent à leurs besoins et à leur univers esthétique. Les gens peuvent devenir fan de leurs institutions pour les mêmes raisons. (3)

Nous sommes très optimistes sur la montée en puissance de la communauté Civic Tech en France comme à l’international. L’émergence de nombreux acteurs et de nombreuses initiatives nous démontrent chaque jour un petit peu plus la nécessité de refondre la relation entre les gouvernés et les gouvernants.

 

Retrouvez la fiche de Voxe dans la Civic-Thèque

 

A venir pour Voxe

  • De nouveaux types d’évènements politiques avec par exemple « Politiques anonymes » (des politiques anonymisés qui débattent du fond avec des citoyens) ou l’organisation de débats dans des lycées (autour des thèmes de la citoyenneté et la politique en 2016) …
  • Une expansion à l’international qui se poursuit avec la couverture d’élections aux Etats-Unis, au Bénin, au Pérou et en Equateur.

 


Liens de la semaine

Les liens de la semaine #5

14 février 2016 • By

Chaque dimanche, retrouvez les liens Civic Tech de la semaine.

Liens Civic Tech de la semaine #5

L’administration change avec le numérique – modernisation.gouv.fr

A l’instar du mouvement Civic Tech aux Etats-Unis émerge en France un écosystème de startups et d’associations animées par des objectifs sociaux. On peut citer des acteurs historiques, comme Regards citoyens ou Open Knowledge France, mais aussi MakeSense, une communauté au service des entrepreneurs sociaux, Voxe.org, un outil de comparaison de programmes électoraux, ou encore le projet Bénévole at home, lauréat du concours Dataconnexions 6. Ce service de cartographie permet de géolocaliser des « anges-gardiens », citoyens solidaires qui proposent leur aide près de chez eux, et les met en relation avec des personnes dans le besoin.

Un trou noir a absorbé le gouvernement – Antoine Brachet sur le Huffington Post

Curieux de tout, comme beaucoup d’autres citoyens, il est rare qu’un événement important se produise sans que je n’en sois alerté, en quasi temps réel, par le truchement de ceux à qui j’ai accordé ma confiance sur Twitter ou Facebook, et dont je peux donc suivre le fil d’actualité.

Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre avec plusieurs heures de retard qu’un remaniement ministériel a eu lieu récemment.
Un remaniement, du point de vue politique, est généralement considéré comme une arme de communication puissante auprès des citoyens.
Les choix de personnel politique réalisés à cette occasion permettent la mise en perspective de la vision du gouvernement pour les mois à venir.

Etat d’urgence : demandez à votre député pourquoi il n’a pas voté lundi – Liberation

Problème de calendrier, à la maison avec leur enfant malade, retenus à la buvette… Où étaient les 433 absents (qui pourront se rattraper, mercredi soir, lors du vote solennel sur l’ensemble du texte) ? Puisque nous les avons listés ci-dessous, n’hésitez pas à leur demander directement via Twitter.

Gouvernance, le talon d’Achille de la blockchain – Octo

Le sujet de la Blockchain est hype. Pas un jour où l’on n’entende parler de la Blockchain comme la nouvelle révolution numérique, l’avenir du Web ou l’Uberisation d’Uber. Derrière le buzz se cache l’idéal d’une société à la gouvernance complètement distribuée. En se basant massivement sur la technologie, la Blockchain donnerait le pouvoir et le contrôle au peuple au lieu de le concentrer dans les mains des grands acteurs, états ou multinationales. Mais une gouvernance distribuée est-elle vraiment souhaitable ? Et d’ailleurs, fonctionnerait-elle vraiment ? La dernière crise du Bitcoin semble montrer l’inverse.


Réflexions

Les médias PutaClic créent une place pour les médias Civic Tech

14 février 2016 • By

Doit-on opposer les médias « PutaClic » (qui cherchent les coups médiatiques pour générer de l’audience et vendre de la publicité) aux médias Civic Tech (qui souhaitent informer les citoyens et leur donner les clefs permettant de se forger un avis) ? 

Putaclic VS CivicTech

Cette question s’est à nouveau posée cette semaine au sujet de l’adoption de l’article 1 de la révision constitutionnelle sur l’état d’urgence.

Des médias « classiques » qui ont besoin de faire de l’audience avec des sujets #PutaClic ?

Au lendemain de l’adoption de l’article 1 de la révision constitutionnelle sur l’état d’urgence, le Petit Journal fait un sujet dénonçant (façon divertissement, sans la moindre explication sur le fonctionnement du travail législatif) une mesure adoptée en l’absence de 438 députés (sur 577). Le sujet n’informe pas le public, renforce la défiance envers les députés mais fait le buzz, et c’était le but.

 

Françaises, Français, en vert les circonscriptions représentées hier à l’Assemblée nationale lors du vote. 438 députés absents sur 577. Voilà.➡ http://bit.ly/1V1B7iu

Posté par Le Petit Journal sur mardi 9 février 2016

 

Le même jour, Libération se fait plaisir et publie : Absentéisme – Etat d’urgence : demandez à votre député pourquoi il n’a pas voté lundi. L’idée ? Inciter les français à interpeller leurs élus sur Twitter pour leur demander où ils étaient lundi… Mais surtout en générant du trafic vers le site de Libération et vers son compte Twitter. De la bonne grosse ficelle bien #PutaClic.

 

 

Et en face, de « nouveaux médias » Civic Tech ?

Le même jour, Jean Massiet met en ligne son podcast La Vie Publique. Au menu : Absentéisme, nos députés sont-ils VRAIMENT des branleurs ?

 

Cette vidéo fait le boulot d’explication du travail législatif et de la vie de l’assemblée (que d’autres médias ne font pas car l’information publique passe après la course au clic ?). On comprend très clairement pourquoi il y a tant de députés absents le lundi. Pour autant, le podcasteur n’est pas là pour défendre les élus et avance que la crise de confiance envers les députés (mais pas que) est en fait liée au cumul des mandats et que ces derniers doivent y renoncer.

Les médias peuvent-ils faire partie de la Civic Tech ?

Parmi les définitions de la Civic Tech, on retrouve par exemple celle du journaliste Alex Howard : « tout outil ou processus que les individus ou les groupes peuvent utiliser pour influer sur la scène publique ». 

Les médias comme La Vie Publique à l’instar du journal de débat Le Drenche (qui sonde l’avis des internautes sur un sujet avant et après avoir diffusé des éléments d’informations factuels et non partisans) ont à mon sens toute leur place dans ce nouvel écosystème Civic Tech.

L’information qui permet d’éclairer les décisions des citoyens est tout aussi importante que les plateformes qui permettent de faire remonter son opinion ou de co-créer les politiques publiques.

 

Retrouvez toute l’actualité des technologies civiques sur Facebook, Linkedin, Twitter ou par mail.


Vu sur le web

Les 11 clefs pour réussir dans les Civic Tech

8 février 2016 • By

Ceci est une traduction d’un post de Ben Berkowitz, CEO de SeeClickFix, publié sur Medium : The 11 Product Decisions That Helped SeeClickFix and Its Government Partners Succeed.

11 clefs pour réussir un projet Civic Tech

On m’interroge fréquemment sur les éléments clefs qui ont fait de SeeClickFix une plateforme qui a réussi à engager des citoyens et des représentants institutionnels, là où d’autres ont échoué.

Ces onze principes clefs ont mené à un service qui  s’est développé rapidement et a résolu de manière constructive des problèmes tout en donnant une bonne image des responsables publics. Nous croyons que ces principes peuvent être appliqués à d’autres initiatives Civic Tech et mis au profit d’une gouvernance représentative.

Ce qui suit est une liste de points clefs qui a été utilisée avec SeeClickFix au cours des 8 dernières années. Cette liste ne vise pas l’exhaustivité, elle évolue à mesure que nous apprenons.

1 – La transparence

SeeClickFix a été lancé parce que nous pensions que gérer la relation au citoyen (…) avec des appels téléphoniques ou des emails paralysait la participation, que ce mode de communication est opaque et renforce la méfiance envers l’administration.

Les échanges entre les citoyens et les pouvoirs publics devraient être visibles de tous. Rendre ces échanges publics est très différent de ce qui est fait avec l’open data, puisque ces données sont mises en ligne uniquement après un contrôle de l’administration.
La transparence en temps réel maximise la performance globale pour l’administration en lui évitant d’apporter des réponses identiques à répétition et d’effectuer un travail inutile. Les boucles de rétroaction ont donc un impact plus fort lorsqu’elles sont rendues publiques.

2 – Des boucles de rétroaction à chaque étape

Lorsque vous signalez un problème sur SeeClickFix, vous recevez immédiatement un email vous indiquant que votre signalement a été créé. Dans cet email, vous êtes informés sur le destinataire de cette information ainsi que le nombre de personnes ayant signalé un problème similaire.
Lorsque vous vérifiez votre ticket, vous pouvez voir combien de fois votre signalement a été vu, toutes les réponses apportées et le nombre de personnes qui suivent ce sujet. Quand le statut change sur la question (Ouvert>Pris en compte>Fermé) ou qu’un commentaire est ajouté, vous recevez une mise à jour. Avec des boucles de rétroaction, rien ne se perd : chacun peut constater la réactivité des pouvoirs publics et le bouche à oreille se propage en encourageant à communiquer de manière constructive.
Twitter, Medium, Facebook et tous les autres services en ligne/réseaux sociaux à succès valorisent les contenus les plus visibles (likes, follows, reads, shares) pour générer plus d’engagement. Les outils de gestion de la relation administration/citoyen ne peuvent fonctionner différemment et doivent créer des boucles de rétroaction à chaque étape.

3- L’expérience du citoyen doit rivaliser avec l’expérience utilisateur des meilleures applications

Les gens deviennent fans de produits qui collent à leurs besoins et à leur univers esthétique. Les gens peuvent devenir fan de leurs institutions pour les mêmes raisons. (2)

Il n’y a aucune raison pour que l’engagement numérique avec votre institution ne soit pas à l’image du lien que vous avez créé en ligne avec vos amis et votre famille. L’expérience doit être bien conçue, ce qui signifie que votre service écoute et répond aux besoins du marché. L’expérience doit également être belle. La relation numérique entre le citoyen et les institutions ne devrait pas donner l’impression d’une sous-relation digitale de la fin des années 1990.

Les gens deviennent fans de produits qui collent à leurs besoins et peuvent devenir fans de leurs institutions pour les mêmes raisons.

4- L’expérience pour les institutions doit être aussi bonne que celle des citoyens

Si vous faites partie de l’administration locale et que vous souhaitez générer de l’engagement de la part des citoyens, vous devez le faire de façon à ce que cela bénéficie également au reste de l’administration. Valoriser ceux qui participent aux échanges et à la résolution des problèmes peut se faire de différentes manières. SeeClickFix propose un bouton « merci » pour que les utilisateurs puissent remercier ceux qui ont réglé leur problème. Plus le volume de partage augmente et plus le service doit être simple et pratique. Un mobilisation citoyenne plus importante n’est pas forcément synonyme de plus de travail.

5- Les citoyens et les institutionnels sont des utilisateurs d’un écosystème numérique qui ne se limite pas à celui d’une administration 

Les citoyens et les fonctionnaires vivent et travaillent dans plusieurs collectivités qui sont régies par plusieurs organismes publics. Un service gérant la relation au citoyen doit donner aux autorités publiques et aux citoyens des occasions d’échanger au-delà des frontières physiques. Les utilisateurs de SeeClickFix peuvent signaler un problème dans leur arrondissement, leur ville, une ville voisine et même de petites entités dans les villes comme les universités et les organismes de logement. Etonnement, beaucoup de solutions ne proposent aujourd’hui qu’un traitement à l’échelle régionale.

6- L’anonymat

Partout où la conversation civique est possible, les citoyens et les employés publics devraient avoir la possibilité d’échanger de façon anonyme. Des études ont montré que les communautés « désengagées » sont plus susceptibles de participer si elles peuvent le faire de manière anonyme. Mettez en place les conditions qui favorisent une communication respectueuse et vous n’aurez plus à vous préoccuper des trolls. SeeClickFix est l’une des plus grandes plateformes numériques à faire participer des responsables institutionnels, et pourtant les trolls représentent une part infime de la participation, isolée et facile à contrôler. L’anonymat est un bébé rapidement jeté avec l’eau du bain sur le web. C’est un must pour la civic tech.

7- Les utilisateurs doivent être mis sur ​​un pied d’égalité

S’il y a une réelle volonté d’intégrer les citoyens dans les processus de décisions, ils doivent avoir leur mot à dire. Cela signifie que vous devez proposer une API afin que d’autres outils puissent se connecter à votre service. Il est également important que les citoyens soient mis sur un pied d’égalité avec l’administration. Si une demande n’est pas résolue, le citoyen doit avoir la possibilité de reposer son problème comme l’institution doit pouvoir fermer cette demande. C’est comme ça que la confiance se construit de part et d’autre.

8- Les fonctionnalités de votre service doivent permettre aux citoyens d’être plus utiles que ce qui était possible auparavant

Avec SeeClickFix, nous avons permis à quiconque de recevoir des alertes, prendre ses initiatives et aider, même quand les utilisateurs ne sont pas responsables ou en cause.
C’est comme ça que des utilisateurs ont aidé leurs voisins pendant des tempêtes de neige, nettoyé des parcs, contribué à diffuser de l’information et offrir des suggestions pour améliorer la circulation et la qualité de vie en général.
Si votre stratégie d’engagement fonctionne bien, les citoyens auront le sentiment qu’ils sont utiles et les agents de la fonction publique auront le sentiment qu’ils sont aidés.

9- Être exportable

Une mairie obtient de meilleurs résultats et un plus fort engagement lorsque ses réunions ont lieu à l’extérieur de l’hôtel de ville. Votre projet civic tech devrait adopter la même approche. SeeClickFix a réalisé une croissance rapide grâce à un widget qui peut être intégré sur les sites d’info locales, les blogs ou encore les sites municipaux.

10- Procéder par itération

Chez SeeClickFix, nous profitons constamment de notre capacité à pousser en continu nos mises à jour auprès de nos partenaires officiels et nos utilisateurs citoyens. Nous avons construit des applications mobiles dynamiques où les demandes de service et autres personnalisations locales peuvent être mises à jour sans avoir à tout soumettre de nouveau aux appstores. Le temps des logiciels  installés sur site est révolu. Le service de votre institution, comme les institutions elles mêmes, ont la capacité de répondre de manière récurrente aux besoins de la communauté.

11- Protection des données

Une ville nous a demandé hier de détruire les données publiées il y 3 ans sur SeeClickFix. Nous ne le ferons pas . Le procureur de la ville estime que les données créent plus de tort pour la ville que de valeur au fil du temps. Bien que nous comprenions l’objectif (de l’avocat de la ville), nous sommes en désaccord.
Nous croyons que l’historique des échanges a de la valeur pour les villes et les citoyens qui y résident. Les villes doivent être en mesure d’apprendre de leur passé. Nous allons continuer à travailler dans ce sens même si cela signifie que nous allons perdre un partenaire potentiel.

 

N’étant pas traducteur, veuillez m’excuser si certaines traductions de phrases manquent de précision, certaines tournures pas ne sont pas idéales ou si certains courts passages ont été supprimés pour une meilleure compréhension.

 

Retrouvez toute l’actualité des technologies civiques sur Facebook, Linkedin, Twitter ou par mail.


Liens de la semaine

Les liens Civic Tech de la semaine #4

7 février 2016 • By

Chaque dimanche, retrouvez les liens Civic Tech de la semaine.

Les liens Civic Tech de la semaine #4

Les Civic Tech : cette chance de refonder la relation administration-citoyens – Lecko.fr

Civic Commons

Pour combattre la mal-représentation et une image parfois fermée et monolithique, les administrations pourraient avoir intérêt à s’ouvrir en proposant de nouveaux dispositifs impulsés par les Civic Tech. Si elles se préparaient à en assumer les impacts en termes de gouvernance, processus délibératifs, prise de décision, de nombreuses collectivités pourraient y voir une réelle opportunité de réinventer la relation à leurs administrés. Des solutions efficaces existent déjà et il s’en crée de nouvelles chaque jour.

Bidouiller la loi : un rêve devenu réalité – CitoyenNumérique.fr

Bidouiller la loi

Une fiction juridique et collective nous anime tous : nul n’est censé ignorer la loi. Mais certains passages de la loi peuvent apparaître très techniques et abstraits. Vous pouvez aussi vous noyer dans les nombreux alinéas et jurisprudences. En clair, son accès et son intelligibilité recèlent encore quelques défauts. C’est pourquoi certains se proposent de bricoler, bidouiller, et même hacker la loi !

Le gouvernement rajeunit encore sa com’ en débarquant sur Snapchat – LeFigaro.fr

Gouvernement sur Snapchat

La communication du gouvernement se veut de plus en plus moderne. Quelques mois après l’avoir envisagé, il lance ce jeudi son compte Snapchat. Intitulé «GouvernementFR», le compte a été inauguré par un message décalé et destiné… aux complotistes. À 12h30, une première publication montre un dessin parodique du «Nouvel ordre mondial», suivi d’un message promettant des «révélations exclusives» durant la soirée. La publication inclut également une courte pastille de l’humoriste Kevin Razy reprenant un des inombrables clichés complotistes dont Internet regorge. Comme celui des extra-terrestres.

Alors comme ça vous voulez réformer la démocratie ?Thomas Champion / Medium

Si une idée pouvait “réparer” la démocratie, elle existerait déja.

Des centaines de milliers de personnes travaillent activement sur les problèmes de gouvernance, comme l’accès à l’information (mon domaine), l’inscription sur les listes électorales, les conflits d’intérêts, le lobbyisme, l’organisation, les modes de scrutins, la réforme de la procuration, les campagnes électorales, la réforme des campagnes de financement, la reforme de la justice pénale, les enquêtes pour corruption, les tractations électorales, etc etc etc. Des fondations et des business angels ont investi des centaines de millions de dollars pour aider à améliorer l’État et l’élaboration des politiques, dont plusieurs dizaines de millions sur l’usage des technologies uniquement.