Après les taxis, les libraires, les hôtels, … la classe politique risque bien d’être la prochaine à se faire ubériser. Plateforme web pour des primaires citoyennes, comparateurs en ligne de programmes politiques, outils de gestion de la relation au citoyen, applications pour évaluer et contribuer aux politiques publiques, organisations de hackatons pour « hacker » la démocratie, …
Les initiatives privées comme publiques se multiplient en France et à l’étranger pour montrer le chemin d’un nouveau rapport entre gouvernants et gouvernés. Au menu : aller d’une société de la représentation vers celle de la participation.
Civic Tech : une définition ?
Le concept de « Civic Tech » est encore un peu confus, les différents acteurs de ce secteur ne sont pas encore tombés d’accord sur une définition commune. Ci-après, quelques définitions :
« Alors que le logiciel est en train de dévorer le monde, comme le proclame l’investisseur libéral Marc Andreessen, les relations citoyennes dans l’espace public entre les gens, les communautés, les villes, les gouvernements et les Etats, semblent résister aux avancées logicielles. Les Civic Tech sont un mouvement qui visent à revitaliser et transformer nos institutions sociales, explique-t-il, mais les définitions en proposent des interprétations assez différentes les unes des autres. »
Lawrence Grodeska – fondateur de Civic Makers – sur Medium
Pour Techcrunch, les Civic Tech sont des technologies visant à permettre aux citoyens ou à les aider à « rendre le gouvernement plus accessible, efficient et efficace ».
Pour la Knight Foundation qui consacrait en 2013 un rapport sur l’émergence de la Civic Tech, le secteur doit être « à la croisée de la technologie, l’innovation, d’un gouvernement ouvert et de l’engagement du citoyen »
Pour le journaliste Alex Howard, les Civic Tech comptent « tout outil ou processus que les individus ou les groupes peuvent utiliser pour influer sur la scène publique ».
Pour Micah Sifry, de Personal Democracy et de Civic Hall, ces technologies « ne peuvent pas être neutres » et seules celles qui peuvent être « utilisées dans l’intérêt général et qui améliorent les conditions de vie du plus grand nombre, et pas seulement de quelques-uns, » peuvent entrer dans cette catégorie.
Civic Tech : les enjeux ?
Alors qu’aujourd’hui les décisions sont – essentiellement – prises par des partis politiques qui ne cessent de perdre de la crédibilité et qui ne représentent que 0,58% de la population française…. Les enjeux de la « technologie civique » pourraient être :
- élargir « massivement » le nombre de participants à la décision publique ;
- éclairer l’avis des citoyens : ouverture des données publiques, transparence, donner les moyens de comprendre le présent et d’appréhender l’avenir… ;
- co-construire des politiques publiques plus efficaces, les améliorer en continu ;
- accélérer le processus démocratique avec la technologie : et si la lenteur administrative n’était pas due aux fonctionnaires mais à une organisation et des moyens non adaptés ?
Civic Tech : un business ?
Les institutions ont besoin de se doter de solutions pour gérer leur relation au citoyen, devenir plus agiles, rapides et transparentes. La défiance envers les pouvoirs publics n’a jamais été aussi forte.
Dans Forbes (Why civic tech is the next big thing), Mike Montgomery écrit que les dépenses en technologies « civiques » représentent 24% de celles réalisées en technologies de l’information. Il précise que les investissements en Civic Tech progressent 14 fois plus vite que les autres :
« Local and state government will spent an estimated $25.5 billion on information technology this year. Civic tech makes up just 24% of that, according to IDC. But spending on civic tech is growing 14 times faster than spending on traditional technology. »
Dans le même article, on apprend que ce n’est que le début et que les Civic Tech ont un fort potentiel de développement :
« Insiders say there is still a ton of potential in the civic tech market. Srinivasan says he expects the role of technology in government to soar »
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