Browsing Tag

lobbying citoyen

Contributions

#Inventons2017 : « Les civic tech doivent s’associer aux Écoles pour réinventer la démocratie »

6 mars 2017 • By

Diffuser l’usage des civic tech

Nous sommes convaincus que le potentiel des civic tech réside moins dans la technicité des outils que dans les usages qui en sont faits. Si nous voulons qu’elles soient au service des citoyens, et notamment des jeunes, il faut mettre en place les conditions pour qu’eux-mêmes s’en emparent. En évitant toute approche top-down, il s’agit de familiariser les moins de 30 ans à ces outils et de les encourager à s’auto-organiser. Le cadre scolaire constitue le lieu idéal pour penser cet apprentissage.

#Inventons2017

Former les étudiants aux outils collaboratifs

Les étudiants devraient avoir l’occasion de s’approprier les outils et les méthodes de la civic tech pour en faire un usage aussi naturel que les moteurs de recherche ou les encyclopédies collaboratives. Au travers d’expériences de formation dédiées à la maîtrise de ces outils, les étudiants apprendront à :

  • Collaborer non seulement avec leurs pairs, mais également avec des citoyens hors les murs. Nous pensons que tout citoyen doit savoir mobiliser les intelligences au-delà de ses cercles sociaux habituels.
  • Confronter de manière critique les savoirs acquis dans leur scolarité. Le dialogue avec autrui est un réflexe indispensable pour penser hors des cadres établis et proposer des solutions innovantes.
  • Se constituer en collectif autonome et citoyen afin non seulement de concevoir des idées mais de les faire valoir face aux élus. Le lobbying citoyen est une condition essentielle du renouveau de la vie démocratique.

 

Convaincre l’institution scolaire

Voilà pourquoi il faut convaincre les établissements scolaires, du primaire au supérieur, de développer des méthodes d’enseignement alternatives autour de ces outils. À nous, promoteurs de ces technologies citoyennes, d’aller porter le message à ces institutions et de les soutenir dans leur effort d’innovation.

 

Le programme #Inventons2017

Travailler collaborativement à l’élaboration de projets de réformes politiques innovants

Make.org, Sciences Po, Les Echos Start, LCI, Bluenove et Facebook se sont associés pour créer un laboratoire démocratique au cœur d’un établissement d’enseignement supérieur et de recherche. Ce partenariat constitue à lui seul un parcours optionnel du master Ecole Affaires Publiques et ayant valeur de stage. L’objectif du programme #Inventons2017 est d’apprendre aux étudiants à penser l’inclusion des citoyens dans la conception des politiques publiques. Les étudiants sont chargés d’organiser une consultation citoyenne des jeunes de moins de 30 ans et de concevoir avec eux 5 projets de réforme qui seront débattus par les candidats à la Présidentielle de 2017 le 25 mars prochain.

Déroulement de l’initiative #Inventons2017

Entre novembre et décembre, les étudiants accompagnés par Make.org et ses partenaires ont recueilli plus de 4000 propositions de jeunes de moins de 30 ans, soutenues par plus de 360 000 votants, sur 5 grands thèmes de politique publique. Une fois la consultation achevée, 30 étudiants de l’École Affaires Publiques de Sciences Po se sont portés volontaires pour les transformer en projets de réforme concrets en collaboration avec les citoyens participants et des experts.

Cinq propositions plébiscitées par les jeunes de moins de 30 ans ont été retenues :

  • Créer une institution citoyenne de contrôle et de participation de la vie politique
  • Introduire un revenu minimum universel
  • Établir un service citoyen obligatoire
  • Repenser l’orientation professionnelle à l’école
  • Lutter contre l’obsolescence programmée

En ce moment même, des centaines de jeunes participants collaborent activement avec les étudiants sur la plateforme Assembl afin de transformer ces propositions en véritables projets de réforme. Une fois constitués, ces programmes d’action politique feront l’objet d’un débat entre les étudiants et les candidats à la Présidentielle lors d’un événement retransmis en direct sur LCI le 25 mars prochain.

 

Signataires de la tribune : Axel DAUCHEZ, Alicia COMBAZ, Nicolas VIGNOLLES, Samuel BERNARD, Amina-Mathilde N’DIAYE, Bénédicte PONS, Laetitia BLANCHE, Jean RABALLAND, Amine ZAGHDOUDI, Clémence LOPEZ, Esther VALENČIČ, Colin SALMON-LEGAGNEUR, Arjun CHATTERJEE, Sylvain ARRAMBOURG, Vincent BARET, Charley PESTOURY

 

À propos de Make.org

Make.org est une plateforme de lobbying citoyen. Elle donne à chacun le moyen d’émettre et partager des solutions afin de répondre aux enjeux de politique locale, nationale et européenne. Make.org accompagne les citoyens dans des actions de lobbying ciblées afin de pousser les élus à prendre position et à concrétiser les solutions qui leur sont présentées.

 

 


Liens de la semaine

Les liens CivicTech de la semaine #27

20 novembre 2016 • By

Vous pouviez habituellement retrouver ici chaque dimanche les liens Civic Tech de la semaine : cette revue de liens a pris, encore une fois, un peu de retard. Cette rubrique va probablement passer à un rythme mensuel pour assurer une meilleure régularité. 

Pour cette fois, ce sera donc les liens Civic Tech des dernières semaines 😉

Les liens civic tech de la semaine 27 civictech

 

Primaire à droite : comment les candidats ont géré leur campagne numérique – France Inter

Mais le fait le plus notable – et le plus nouveau – de cette campagne numérique, qui devrait aller en augmentant d’ici l’élection présidentielle fin 2017, c’est que les candidats se sentent de plus en plus prêts à contourner les médias “traditionnels” que sont la presse écrite, la radio et la télé au profit d’une confrontation directe avec leur audience.

Reste pour les candidats à attirer les jeunes : et pour cela ils se rendent directement sur leur terrain. Le réseau social Snapchat, le plus populaire chez les 15-24 ans, a été expérimenté par un seul des candidats : Bruno Le Maire, par l’intermédiaire de son équipe “Les jeunes avec BLM”. C’est peut-être sur ce terrain que les candidats sont le plus en retard, alors qu’aux Etats-Unis, Hillary Clinton comme Donald Trump avaient largement investi ce terrain.

 

Enquête sur la Civic Tech : comment des plates-formes citoyennes comptent sauver la démocratie – Les Inrocks

“On s’est rendu compte que les gens se plient à l’exercice et répondent très sérieusement à la question posée, parce qu’il y a derrière un véritable enjeu. Tous les participants ont saisi l’importance qu’allaient avoir leurs commentaires ou leurs publications, qu’ils n’étaient pas sur Facebook entre amis”, expliquent Clara Boudehen et Florent de Bodman. Les haters se font donc rares quand il s’agit de changer la société et d’impacter la chose publique. Bon à savoir.

Selon Axelle Lemaire, le rôle du peuple n’a jamais été fondamentalement repensé depuis la Révolution française et c’est précisément ce sur quoi devraient réfléchir les différentes Civic Tech. “En France, on est en république et on aime le répéter, mais la réalité, c’est que dans les pratiques institutionnelles et politiques on a plus l’impression d’être dans une république monarchique”, expose la secrétaire d’Etat.

 

Vidéo : Au Liberté Living Lab la Tech sert l’intérêt général – The Good Life

Lieu d’hybridation entre social et business, le Liberté Living Lab fait figure d’OVNI dans le paysage des startups françaises. En plein cœur de Paris, le site de 2 000 m2 héberge 200 résidents pluridisciplinaires avec un objectif commun : innover en faveur de l’intérêt général. Reportage dans le premier hub de la Civic Tech en France.

 

Civic Tech – Le journal des idées / France Culture 

Il y a enfin les Civic Tech de lobbying citoyen, comme make.org, dont le fondateur exprime dans l’hebdomadaire son ambition de « créer une intelligence collective ». Il fait le constat d’une « décomposition citoyenne » causée par « le corporatisme, le communautarisme, l’individualisme ». Face à cela la plate-forme entend relayer les propositions des internautes, confronter les plus fortes d’entre elles aux élus et décideurs, et obtenir en cas d’accueil favorable un engagement concret de leur part. Face au « décalage immense entre les aspirations de la société et la capacité du système à y répondre », selon les termes de notre secrétaire d’Etat au numérique, les Civic Tech proposent un arsenal d’outils pour faire de la médiation citoyenne, ainsi qu’un « début de réponse au malaise démocratique ».

 

La révolution numérique doit remettre les citoyens au centre de notre démocratie – Emmanuel Grégoire / HuffPost

Si le numérique permet aux institutions de s’ouvrir davantage à ses citoyens, il permet également à ces derniers de développer d’eux même des outils visant à s’approprier la chose publique. Plate forme de pétition en ligne, espace numérique de dialogue et de réflexions en ligne, comparateurs de programmes politiques… Une multitude d’outils sont créés chaque jours par des citoyens engagés désireux de mettre les technologies au service du bien commun. Le développement des « civic tech » témoigne de l’appétence renouvelée des citoyens pour s’investir dans la vie publique. C’est également une possibilité de renouveler l’offre démocratique classique en s’inspirant de son modèle horizontal, ouvert et innovant. La Ville de Paris travaille d’ailleurs à la création d’un « Civic Hall » pour apporter sa pierre à cet de cet écosystème riche d’une multitude d’acteurs.

Explique moi… le Partenariat pour un Gouvernement ouvert – Le Drenche

L’Open Government Partnership – OGP – ou Partenariat pour un Gouvernement Ouvert – PGO – a été lancé en septembre 2011 par huit pays fondateurs (Brésil, Indonésie, Mexique, Norvège, Philippines, Afrique du Sud, Royaume-Uni et États-Unis). Il compte aujourd’hui 70 pays membres, ainsi que des ONG et représentants de la société civile.

#hello2017 : pour mieux se préparer aux élections de 2017 – GeekZone

Initialement lancée en 2012, au moment de l’élection présidentielle, Voxe.org est une association loi 1901 qui vise à utiliser les outils numériques pour tenter de redonner aux jeunes le goût de la politique. En partenariat avec Curious (une plateforme de communication entre citoyens et personnalités influentes) et Kawaa (un outil pour faciliter les rencontres entre personnes partageant les mêmes centres d’intérêts), Voxe.org vient de lancer #hello2017, un site qui offre aux internautes un espace de débat et d’engagement plutôt inédit, articulé autour de quatre axes principaux : information, comparaison (entre les programmes de différents candidats), interpellation (pour interagir directement avec eux) et rencontre (pour constituer des groupes citoyens de discussion et d’action).

Quels bénéfices attendez-vous des technologies civiques (plateformes et applications citoyennes) ? – Enquête réalisée du 9 au 16 septembre auprès de 478 maires, adjoints au maire, DGS et responsables communication de municipalités.

Quels bénéfices attendez-vous des technologies civiques (plateformes et applications citoyennes) ?

 

[Civic Tech] Le numérique peut-il améliorer les démocraties ? –  FrenchWeb

La quasi-totalité des startups de civic tech ne créent pas d’innovation technologique à proprement parler, ni même sociétale. Elles utilisent des techniques connues et éprouvées de bases de données, de sites web, d’applications mobiles et de réseaux sociaux. Leurs modèles de données observables sont généralement très rudimentaires.

Est-ce qu’elles pourraient bénéficier de ruptures technologiques majeures? Est-ce que l’intelligence artificielle pourrait devenir une forme alternative de démocratie participative? Celle du big data, des objets connectés et des algorithmes ?

 

Qui est la start-up qui développe la civic-tech à Nice – La Tribune 

Démarrée ce 10 novembre l’expérimentation avec la métropole Nice Côte d’Azur devrait durer un an. Trois discussions sont déjà actives, pour une durée de 45 jours, autour de sujets comme quels services innovants pourraient être proposés au quotidien, quels services en télé-présence seraient utiles dans le moyen et le haut pays et quels services innovants rendraient le trajet en tramway plus agréable.

L’objectif de Civitocracy est de permettre un débat constructif mais aussi de donner l’opportunité aux citoyens de faire remonter les problématiques qui lui paraissent essentielles. En une journée, 140 personnes se sont inscrites sur la plateforme.

 

Axel Dauchez lance une plateforme de lobbying citoyen – L’ADN

Notre premier enjeu est de faire émerger des propositions citoyennes de manière massive. Tout le reste en découle.  Pour y parvenir, nous sommes sur un système de contributions simples. Nous avons mis en place une première initiative avec BFM et RMC. Chaque semaine, nous proposons sur leurs antennes une thématique sur un sujet de politique nationale. Les auditeurs sont invités à soumettre leurs solutions sur make.org, ou à venir consulter et à voter pour celles des autres. A partir des propositions recueillies, nous rédigeons une note de synthèse à destination des journalistes qui peuvent utiliser ces éléments à l’antenne. Ils commencent déjà à le faire et cela change leur manière d’interviewer les politiques. Mais le changement se fait aussi du côté des citoyens : leur rôle ne consiste plus uniquement à voter… il peuvent proposer des solutions. Quant aux élus, ils ne sont plus attendus sur l’expression de promesses, mais sur leur engagement concret à les mettre en place. Cela représente un véritable changement culturel pour l’ensemble des parties.

 

Biznext : « Le coup d’État citoyen », la politique à l’heure du numérique – La Tribune 

La Tribune propose une masterclass interactive sur la politique lors de la prochaine édition de Biznext, le 14 novembre au Casino-Théâtre Barrière à Toulouse. Elisa Lewis, co-auteure de Le Coup d’État citoyen, et Léonore de Roquefeuil, présidente de Voxe.org, partageront leur analyse et diront pourquoi la campagne pour les élections de 2017 ne ressemble à aucune autre. Interview d’Elisa Lewis.

 

#Inventons2017 : Le manifeste des jeunes pour la Présidentielle – Les Echos 

Marre de ne pas être entendu(e) ? Les Echos START avec Make.org, Sciences Po et Facebook vous donnent voix au chapitre pour la Présidentielle 2017. Une occasion inédite de faire du lobbying citoyen directement auprès des candidats. Explications.

20 propositions pour des conseils de quartier 2.0 – Valentin Chaput / Mediapart

Nous avons débuté notre collaboration au premier trimestre 2016 en organisant deux “meetups” pour rassembler une cinquantaine d’habitants des environs. Ces deux ateliers créatifs nous ont permis de définir nos attentes collectives — que les conseils de quartier ne remplissent pas à l’heure actuelle — puis nos idées sur les activités, les méthodes décisionnelles et les supports numériques qu’il faudrait développer pour donner plus d’attractivité et d’impact à ces rendez-vous citoyens. Nous les avons ensuite comparées au fonctionnement existant des conseils de quartier en assistant à plusieurs séances. Nous avons synthétisé ces travaux dans une liste de 20 propositions qui ambitionnent de dynamiser l’engagement démocratique local en attirant des participants plus divers aux réunions, en développant de nouveaux formats débouchant sur de véritables décisions co-construites avec les citoyens et de nouveaux outils numériques adaptés.

 

 

 

 


Liens de la semaine

Les liens CivicTech de la semaine #18

23 mai 2016 • By

Chaque dimanche (et cette semaine, un peu à la bourre, le lundi), retrouvez les liens Civic Tech de la semaine.

Les liens civictech civic tech de la semaine 18

Les Français ont toujours un désir de politique – La Croix

Il y a donc toujours un désir de politique et notre sondage montre que la volonté d’engagement reste également intacte. Mais celle-ci cherche aujourd’hui de nouveaux moyens d’expression. Les Français préfèrent signer une pétition en ligne que manifester, participer à des consultations citoyennes plutôt que faire la grève, adhérer à des mouvements nouveaux ou participer à des débats spontanés comme « Nuit debout » qu’adhérer à un parti traditionnel.

« Il y a un souhait manifeste de dépasser les partis et de faire de la politique autrement par le biais d’une démocratie plus participative et plus citoyenne. Une démocratie horizontale plus que verticale », confirme Aurélien Preud’Homme.

Les-Francais-toujours-desir-politique

 

Comment le numérique peut transformer durablement la démocratie – Benjamin des Gachons, Directeur France Change.org

Du côté de la plateforme Change.org, et dans cette même logique d’empowerment des citoyens, nous venons de lancer notre « guide du lobbying citoyen » mettant en avant de manière didactique les ressorts des mobilisations citoyennes ayant abouti à des changements concrets, sur la base des bonnes pratiques développées par nos 7 millions d’utilisateurs en France. Sur le modèle des formations au crowdfunding dispensées par les sites de financement participatif, notre ambition est de former toujours plus de citoyens au crowdcampaigning, c’est-à-dire à ces mobilisation des foules, ces campagnes citoyennes participatives dont l’impact va croissant.

 

La démocratie directe sur Internet : utopie ou réalité ? – Le Figaro

Il semble aussi en France qu’on retrouve ces initiatives open source, citoyennes et novatrices au sein de milieux populaires et entrepreneuriaux plutôt frustrés par le manque d’efficacité de l’Etat. Le parallèle avec les Etats Unis est ici utile, puisqu’après la campagne Obama 2008, c’est un appel à l’action de Tim O’Reilly, une personnalité de l’industrie technologique, qui porta le concept de CivicTech sur les fonts baptismaux: dans son appel, O’Reilly fustige l’inefficacité du modèle gouvernemental, qu’il présente comme un distributeur automatique («vending machine»): en entrée l’argent du contribuable, en sortie un produit peu satisfaisant mais unique. Il préconise des plateformes globales et interopérables fournies par le gouvernement, que les citoyens pourraient s’approprier. Depuis lors, le développement de Change.org (qui lors du débat sur la loi Khomri a trouvé sa place de choix en France), l’implication de grands mécènes comme le fondateur d’Ebay Pierre Omidyar, le succès de SeamlessDocs, ont consacré les avancées de ce secteur aux Etats Unis: le terme de CivicTech l’a aussi définitivement emporté sur celui de government 2.0.

 

Le mouvement des civic-tech : révolution démocratique ou promesse excessive ? – Loïc Blondiaux

Transportons-nous cependant par la pensée dans un monde dans lequel des civic tech comme Voxe, Ma Voix, La primaire.org, Communecter, Stig, Democracy OS, Civocracy, Loomio, Parlement et citoyens, Democracy Earth… pour ne citer que celles-là feraient l’objet d’usages fréquents et massifs. Nul doute que notre monde politique en serait bouleversé. Dans un tel monde, la distance entre élus et citoyens se serait considérablement réduite et les possibilités de dialogue, de coopération, de mobilisation et de participation des citoyens au processus de décision, à toutes les échelles, seraient décuplées. Les civic tech préfigurent un tel monde, elles ne sont pas pour l’instant encore suffisamment visibles ou puissantes pour le faire advenir. Nous sommes peut-être fin 1788, mais la Révolution politique par le numérique se fait encore attendre.

 

Thierry Herrant (Publicis): «Les mobilisations numériques deviennent des armes politiques de médiatisation massive» – L’opinion (Abonnés)

Le directeur général du pôle image et contenus de Publicis consultants analyse les nouvelles formes de mobilisations : appels en ligne, pétitions numériques, Nuit debout…

« Le numérique, si vous ne pratiquez pas, vous ne comprenez pas », prévient Benoît Thieulin – Usine Digitale

Le deuxième plan, serait peut-être de préparer l’arrivée d’un nouveau système, si celui-ci a du mal à se réformer, compte tenu du caractère révolutionnaire de cette transformation. L’Etat-nation tel qu’il est conçu avec une démocratie représentative déléguée qui produit du droit, avec un rythme d’élections tous les 5 ou 7 ans, est-il l’horizon indépassable de notre politique ? Je ne crois pas. Est-ce que le modèle de la grande entreprise, qui a dominé les échanges économiques, va rester dominant dans les années qui viennent ? Je suis convaincu que non. Je ne dis pas qu’il va disparaître. Mais je pense qu’il va y avoir une explosion des nouvelles formes d’échanges économiques. Et donc d’autres types de régulations politiques.

Le numérique est un outillage des individus. L’un des pouvoir qu’il leur donne c’est la capacité d’auto-organisation. Les grandes organisations, économiques ou politiques, ne vont plus avoir seules le monopole des organisations collectives. Il faut donc avoir une pensée double : accompagner les institutions traditionnelles, françaises ou européennes, car la transition pourrait être très brutale, et réfléchir au système qui est en train d’émerger.

 

Réformer autrement, avec les citoyens – Jean Vincent Placé

Oui, on peut rendre les politiques publiques plus efficaces et moins coûteuses. Et nous le démontrons tous les jours. Le Gouvernement a choisi, en 2012, une méthode, retenue par la plupart des grands pays qui ont conduit leurs réformes avec succès. Une méthode dont tous les observateurs, toutes les grandes institutions publiques, disent qu’elle est un levier majeur pour transformer durablement l’action publique. Cette méthode c’est l’évaluation des politiques publiques. Et, parce que je la porte désormais au sein du Gouvernement, je peux en témoigner : ça marche.

Chacun pourra le constater librement. En toute transparence, j’y suis très attaché, nous mettons les rapports de ces évaluations sur la place publique (sur le site modernisation.gouv.fr). Et comme nous l’avions déjà fait en novembre 2014, jeudi 19 mai se tiendra à la maison de la radio un séminaire présentant le résultat des soixante-dix évaluations de politique publique engagées depuis 2012 et qui ont, d’ores et déjà permis d’économiser plus de 7 Mds € en trois ans, une somme non négligeable.

Civic Tech : démocratie augmentée ou régression démocratique ? – Le nouvel économiste

Après tout, n’est-il pas dans l’essence d’une démocratie évoluée d’accepter la montée en puissance de contre-pouvoirs, d’encourager de nouveaux espaces de prise de parole et de délibérations publiques ? Le défi que lance le numérique aux politiques – en accélérant la circulation des idées, en renforçant l’engagement des citoyens, et en accroissant l’exigence de transparence et d’‘accountability’ (l’obligation de rendre des comptes) – est donc salutaire, car il n’y a rien de mieux au fond que de mettre le système sous pression pour le faire progresser. La belle histoire forgée par les thuriféraires de la démocratie numérique autour de la figure de citoyens numériques mieux informés, plus éclairés et par la même plus pondérés et ouverts au dialogue, est toutefois bien trop enjolivée. En démultipliant les possibilités d’expression – sur les réseaux sociaux, chacun se croit désormais autorisé à exprimer son opinion et peut même prétendre au statut de leader d’opinions – Internet aurait tendance à créer du dissensus plutôt que du consensus. Avec à la clé l’accentuation de la balkanisation de l’opinion publique en autant de communautarisme d’idées dans lesquels on se rassemble par affinités idéologiques pour trouver des adversaires à combattre. Sans compter le risque de donner la part belle aux minorités agissantes et organisées.

 


Contributions

Démocratiser le lobbying citoyen par le volontariat de compétences

11 avril 2016 • By

Demain, tous (good) lobbyistes ? - Civic Tech CivicTech

Que se passerait-il si les organisations de la société civile avaient la même expertise et les mêmes talents à leur disposition que les entreprises ? Que se passerait-il si toutes les parties intéressées par le processus politique y accédaient et y étaient représentées de façon égale ? Que se passerait-il si les entreprises et les ONGs pouvaient – par moments – s’associer dans la poursuite de l’intérêt général ?

Aussi hypothétiques qu’ils puissent paraître, nous croyons que si ces scénarios devenaient réalité, nous nous en porterions tous mieux. C’est en tous les cas la conviction sous-jacente au lancement de The Good Lobby, une équipe de pointe composée d’individus inspirés et inspirant ainsi que d’organisations prêtes à partager leurs talents, leur expertise and leur énergie pour faire du lobby de façon active dans l’intérêt général.

Le manque de responsabilisation civique

Bien que cela semble banal, pour beaucoup les Etats et administrations nationales, et encore plus l’Union européenne apparaîssent comme étant insuffisamment inclusives, insuffisamment transparente et trop distante de ses citoyens. Alors que les politiques publiques affectent de plus en plus notre quotidien, nous restons distants et désengagés du processus décisionnel tant national qu’européen.

Les connaissances sur l’UE sont modestes : 63% des citoyens ont peu voire aucune connaissance de leurs droits issus du droit européen et l’engagement est limité (tel qu’en atteste le faible taux de participation aux élections européennes).

En attendant, on estime à environ 30,000 le nombre de lobbyistes corporatifs opérant à Bruxelles, dominant le processus décisionnel européen. Bien que les ONGs aient été de plus en plus intégrées au sein du processus décisionnel européen (il y a aux environs de 1,500 ONGs inscrites au Transparency Register), elles sont typiquement en manque de personnel et, en raison de leur orientation pan-européenne, ont des difficultés à se connecter aux citoyens. En bref, elles sont toutes mal équipées pour représenter effectivement les intérêts de plus de 500 millions de citoyens européens sur des problèmes tels que les droits des consommateurs, la justice climatique ou encore l’égalité des genres.

Par conséquent, un manque de responsabilisation civique apparait. Le pouvoir politique est de plus en plus distribué de façon inégale dans ce qu’on a appelé la bataille de David contre Goliath entre les intérêts privés et l’intérêt général.

La question clé est : les citoyens peuvent-ils faire quelque chose pour changer cette dynamique?

Du volontariat de compétences comme lobbying citoyen

En Europe, comme partout, il existe une idée fausse selon laquelle il n’existerait que deux options pour faire la différence dans nos communautés, à savoir voter aux élections ou y être candidat. Il existe en réalité une troisième voie, moins connue, pour avoir un impact : le lobbying. Grâce à la révolution de l’information, à la technologie et à l’émergence de la philosophie du ‘do-it yourself’, le lobbying n’est plus une prérogative exclusivement réservée à des groupes fortunés aux nombres de membres et aux soutiens politiques incalculables, mais est devenu une pratique à la portée de tous. A la différence de la démocratie représentative, le lobbying fonctionne. Demandez aux grosses sociétés et organisations de la société civile qui en font régulièrement ! Le lobbying citoyen pourrait impliquer aussi bien des actions individuelles, telles qu’écrire aux autorités ou poster une opinion provocante sur un blog en ligne, que des actions collaboratives, telles que lorsque des volontaires aux diverses compétences, des juristes, des académiques ou d’autres professionnels, aident une ONG travaillant dans l’intérêt général. Que vous travailliez pour une ONG ou dans le secteur privé, que vous soyez un(e) jeune étudiant(e) ou un(e) professionnel(le) expérimenté(e), nous pouvons TOUS jouer un rôle dans le lobbying pour la bonne cause (lobbying for good). Nous sommes convaincus que le « volontariat de compétences » est une forme de lobbying citoyen au potentiel majeur.

Que vous l’appeliez du volontariat pro-bono, de compétences, 2.0 ou encore du « partage de compétences », l’idée que des étudiants, des académiques et des professionnels (jeunes et âgés) puissent user de leurs compétences, sur base volontaire, pour améliorer leurs sociétés n’est pas nouvelle. Aujourd’hui, il devient apparent que non seulement les élites, mais tous les professionnels et individus éduqués, indépendamment de leur bagage socio-économique, peuvent et souvent veulent trouver des moyens d’user de leurs compétences pour aider leurs communautés (particulièrement la jeunesse européenne qui de plus en plus manquent d’un sentiment de pouvoir ou d’habilité à avoir un impact dans le monde). L’accomplissement d’études et l’accumulation de compétences ne sont plus des chasses gardées des plus privilégiés de notre société. Dans l’Union européenne d’aujourd’hui, dans la tranche d’âges allant de 30 à 34 ans, 30% des hommes et 40% des femmes ont un diplôme de l’enseignement supérieur. Dans certains Etats membres, ces chiffres dépassent les 50% voire parfois les 60%. Cela ne prend même pas encore en considération les personnes qui suivent un enseignement de qualification professionnelle (en d’autres termes, l’enseignement vocationnel et appliqué).

La majorité des gens en Europe possèdent aujourd’hui des compétences socialement et économiquement précieuses d’un type ou d’un autre.

Un mouvement global

Lobbying citoyenPartout dans le monde, des juristes, des créateurs graphiques, des spécialistes en communication, des comptables, des étudiants en administration des affaires tout comme des menuisiers, des plombiers, des commerçants et bien d’autres encore, consacrent une partie de leur temps à aider bénévolement des associations sans but lucratif à travailler pour des causes sociales importantes. Le volontariat peut se matérialiser sous de multiples formes comme par exemple la rédaction d’un business plan, celle d’un communiqué de presse ou la coordination d’une campagne sur les réseaux sociaux. La clé est d’orienter les compétences et les talents des individus vers des causes auxquelles ils croient.

Aux Etats-Unis, le mouvement de volontariat de compétences est en plein essor grâce à des organisations pionnières telles que la Taproot Foundation (rendant le talent entrepreneurial disponible aux organisations sans but lucratif travaillant à l’amélioration de la société), Pro Bono Net et Appleseed (permettant à des juristes d’à la fois offrir leurs compétences juridiques à des individus en besoin de conseils et de travailler sur des initiatives larges et systémiques de justice sociale), Datakind (engageant des experts en science des données sur des projets relatifs à des problèmes humanitaires sévères) et St. Bernard Project (recrutant des commerçants pour reconstruire les maisons de victimes de désastres). Nous avons même observé des entreprises désireuses d’orienter leurs départements des affaires publiques vers du « lobbying for good ».

En Europe, le mouvement est peut-être plus disparate mais il prend de l’ampleur rapidement. Dans le domaine juridique, PILnet a été pionnier, mettant en lien des juristes des quatre coins du continent avec des organisations sans but lucratif en besoin de soutien juridique. Des organisations nationales fournissant un service similaire ont émergé telles que aadh en France ou encore Centrum Pro Bono en Pologne. Au-delà du droit, des organisations visant à permettre de toutes les manières possibles des professionnels des affaires et des académiques à faire du volontariat sur base de leurs compétences apparaissent en Allemagne (Proboneo), en Espagne (Fundación Hazloposible), en France (pro bono lab) et en Pologne (Fundacja Dobra Sieć). Aux Pays-Bas, un projet alors hautement innovant avait déjà été lancé en 1996: Beursvloer. Il s’agit d’un « marché » annuel (ou d’une bourse) où les sociétés, les organisations de volontariat et les autorités locales peuvent se rencontrer et construire des partenariats, alignant leur offre et leur demande.

L’action civique sur base de ses compétences et la démocratie dans l’Union européenne

Le lien qu’il reste à faire est d’explicitement joindre le volontariat de compétences à la démocratie. The Good Lobby veut faire ce lien en agissant, dans la sphère politique européenne, comme un catalyseur à forger des partenariats atypiques pour faire du lobby dans l’intérêt général. En permettant à chacun, qu’elle ou qu’il soit étudiant(e), académique, juriste ou de toute autre profession, de fournir de l’assistance aux ONGs travaillant pour d’importantes causes sociétales, The Good Lobby a l’intention de révéler le potentiel qui sommeille en chacune et chacun d’entre nous de contribuer à une représentation plus égalitaire des intérêts dans le processus décisionnel.

Il ne s’agit pas de parler de « bon » vs. « mauvais » lobbying. Il s’agit d’intégrer les citoyens au cœur des plus importantes décisions affectant leurs vies, s’assurant ainsi que chacune et chacun puisse s’asseoir autour de la table et avoir son mot à dire.

Lobbying par les citoyens pour les citoyens

The Good Lobby croit en cette simple équation. Les ONGs travaillant dans la sphère européenne doivent s’atteler à certains des plus grands défis économiques et sociaux auxquels notre société doit faire face (les migrations massives, les inégalités économiques et sociales, les dégradations environnementales, la promotion de la santé publique et la protection de la vie privée). Elles sont pourtant souvent en manque de personnel et insuffisamment connectées aux citoyens. Pendant ce temps, partout en Europe, il y a des étudiants, des professionnels et des académiques passionnés par toute une série de causes sociales et qui ne demandent qu’à bénévolement mettre leurs talents et leurs compétences au service de ces causes.

The Good Lobby vise à fournir à toutes ces personnes, ainsi qu’à leurs employeurs, des opportunités utiles de volontariat de compétences… des opportunités de s’impliquer bien au-delà des formes traditionnelles d’engagement, telles que seraient un don occasionnel ou la signature d’une pétition.

En rassemblant tous ces acteurs, une forme embryonnaire et innovante de démocratie européenne pourrait timidement voir le jour. C’est notre mission à The Good Lobby, mais nous devons en faire une réalité.

Alberto Alemanno, co-fondateur de The Good Lobby