Développer les Civic Tech avec une Civic Agency française et un label ?
31 janvier 2016 • By François GOMBERTSuite à la création de ce site, j’ai eu le plaisir d’échanger par mail, sur les réseaux et parfois de rencontrer des membres de la communauté Civic Tech : des passionnés, des chercheurs, des entrepreneurs, …
(Je profite de ce post pour vous remercier de vos nombreux messages.)
Pourquoi le secteur se développe, qui sont ceux qui veulent le faire vivre, quelle place occupent les institutions, comment aller plus loin avec un label ou une Civic Agency ? Je partage avec vous quelques réflexions inspirées par ces récents échanges.
Un moteur : le désintérêt de la chose publique
Tous ceux qui m’ont parlé de leurs projets ou qui croient à l’essor des technologies civiques en sont, comme moi, convaincus.Le principal moteur de cette tendance est la crise de confiance envers la classe politique ou le désintérêt des citoyens pour la chose publique.
L’apparition de médias en ligne qui donnent les clefs des débats publics et qui permettent d’éclairer l’avis et les choix des citoyens (à découvrir, Le Drenche qui sonde l’avis des internautes sur un sujet avant et après les avoir informés et qui mesure les changements d’opinion) ou de comparateurs de programmes politiques, comme Voxe, qui accompagnent les électeurs dans leurs choix.
Les « gentils » idéalistes contre les « méchants » entrepreneurs
Deux clans s’affrontent (un troisième – les institutions – est totalement absent, j’y reviens plus loin dans ce post) :
- les « gentils » idéalistes qui proposent des solutions à l’attention des citoyens (allant du site pour éclairer les avis aux plateformes qui veulent rendre le pouvoir au peuple pour dé-professionnaliser la politique) ;
- les « méchants » entrepreneurs qui ont développé des solutions pour les vendre aux institutions mais qui ont parfois oublié que dans communautaire, il y a communauté.
En effet, même si certaines solutions sont intéressantes, on peut regretter que certains services aient été conçus sans réfléchir à la création et l’engagement de sa communauté citoyenne.
Silence radio du côté des institutions françaises
Autant d’un côté les acteurs se rencontrent, échangent, progressent… Autant de l’autre, les institutions ne semblent pas miser sur les Civic Tech, pour le moment en tout cas.
On est bien loin de ce qui se passe outre-Atlantique où les administrations et en premier lieu la Maison Blanche ne se contentent pas de subventionner des entreprises ou associations : elles recrutent dans le privé, incubent des start-ups et développent leurs propres solutions de technologies civiques.
Les interprétations de ce silence français varient… Peur de la classe politique d’une ubérisation en marche ? Refus de voir de nouveaux modèles démocratiques émerger avec le numérique ? Ou tout simplement une élite toujours plus déconnectée du réel.
Donner les clefs de l’administration aux Civic Tech pour développer la participation citoyenne
Faut-il mobiliser les acteurs sous un label « Civic Tech » à l’image de la « French tech » ? Faut-il les fédérer via une association qui servirait à faire du lobbying auprès de la classe politique ?
Et pourquoi pas imaginer une Civic Agency française qui recenserait les initiatives, créerait des liens, aurait une mission d’évangélisation auprès des différents publics : institutionnels, privés et grand public ?
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