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Lutter contre le non-recours aux aides sociales grâce aux nouvelle technologies

27 janvier 2020 • By

La question de l’accès aux droits est un enjeu cruciale dans la lutte contre les inégalités. L’écart ne cesse de croître entre les personnes issues d’un milieu aisé et les populations dites « fragiles ».

La France dispose pourtant d’un  système de solidarité et de protection sociale exemplaire mais qui semble s’étioler peu à peu. Les politiques successives expliquent en partie cette dégradation mais le déploiement de l’aide sociale est également asphyxié par sa propre complexité. Ceci entraîne un phénomène désastreux : le non recours aux droits.

Fort heureusement les pouvoirs publics semblent enfin prendre la mesure du phénomène et s’efforcent désormais de concevoir des solutions, notamment par le biais du numérique avec le développement du simulateur « mesaides.gouv ».

Paupérisation, non recours aux droits : Qu’en est il de la solidarité nationale ?

La tradition appelée aujourd’hui « exception » française en matière d’aide sociale et de solidarité remonte à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Auparavant l’église catholique incarnait seule les vertus de charité et de bienfaisance. Inspirée par la pensée des philosophes des lumières, la république naissante s’est emparée de ces valeurs en considérant l’assistance comme « devoir de l’état et droit pour le citoyen ». C’est ainsi que se sont ouverts les premiers bureaux de bienfaisance dés 1796.
L’aide sociale est donc une véritable institution. A ce titre, elle est logiquement prévue par la constitution de la Vème république.

Ceci étant, la solidarité nationale semble aujourd’hui malade. Elle est d’une part insuffisante et n’a plus la capacité de garantir à chacun des « moyens convenables d’existence ». De plus, les bénéficiaires de l’aide sociale sont responsabilisés même stigmatisés, face aux difficultés économiques du pays et de l’accroissement de la dette publique.

D’autre part la bonne marche de la solidarité est empoisonnée par un système de déploiement qui s’apparente de plus en plus à une nébuleuse. Qui connaît réellement ses droits en 2020 ? La population manque à l’évidence d’informations et se perd dans des démarches administratives toujours plus nombreuses, complexes et désormais dématérialisées. En effet l’attribution des prestations sociales se fait aujourd’hui à l’aide d’un nombre incalculable de dispositifs, perpétuellement réformés et distribués par de multiples organismes.

Résultats les personnes déjà fragiles sont de surcroît complètement perdues. Dans les moteurs de recherche sur internet les requêtes « APL », « RSA » et « Chômage » représentent à elles seules plus d’un million de recherches chaque mois.

Dans les faits, cela se traduit par un phénomène alarmant, le non recours aux droits.

plafond revenu pinel

Celui-ci est caractérisé quand une personne est éligible à une prestation sociale mais ne la perçoit pas. Ainsi quand on parle de non recours aux droits, on entend les aides publiques versées par les différents organismes chargés de les attribuer. Il s’agit notamment de la CAF, de Pôle Emploi ou de l’Assurance Maladie.

Prenons un exemple concret : une personne à faible revenu souhaite déménager mais n’a pas les moyens de s’acquitter de la caution de son nouveau logement. Elle pourrait bénéficier d’une aide au paiement de la garantie (appelée avance Locapass) mais n’en fait pas la demande. Cette personne est en situation de non recours.

Il y a quelques années à peine, les pouvoirs publics ignoraient tout de ce phénomène. Fort heureusement, de nombreux travaux de recherche ont été mené sur le sujet, notamment grâce à l’impulsion de l’ODENORE qui observe attentivement son évolution et s’évertue à trouver les moyens d’y remédier.

Aucun outil n’est encore capable de mesurer précisément l’impact du non recours. En revanche de plus en plus d’études et de rapports parlementaires permettent d’estimer que plusieurs milliards d’euros échappent chaque année à leurs bénéficiaires.

Ces travaux ont notamment démontré des taux de non recours très élevés sur certaines aides :

  • La prime d’activité : 27% de non recours
  • Le RSA : 36% de non recours

La plupart des dispositifs sont vraisemblablement impactés dés lors que l’attribution d’une aide n’est pas automatique.

L’ODENORE donne d’ailleurs 5 raisons pour bien comprendre le phénomène :

  • La non connaissance : Quand les personnes ne connaissent pas, ne comprennent pas ou ne s’imaginent pas être concernés par une aide
  • La non Proposition : Quand l’organisme chargé de l’attribution d’une aide ne la propose pas à une personne qui y est éligible
  • La non demande : Quand une personne informée ne procède pas à la demande d’aide (ceci est souvent lié à des sentiments de découragement ou de honte)
  • La non réception : Quand une aide n’est pas obtenue alors que la démarche est initiée par une personne éligible
  • La non orientation : Cette raison désigne le manque d’accompagnement dont souffre les personnes en position de grande fragilité . C’est notamment le cas des jeunes en situation de décrochage ou de personnes atteintes de maladie psychique.

Comment internet permet de favoriser le déploiement des aides ?

Il faut être réaliste, réinventer une solidarité nationale à la fois simple et efficace relève d’un projet de société ambitieux. Toutefois, la prise de conscience semble avoir lieu à différentes échelles et il est intéressant de constater que de nombreuses initiatives favorisant l’accès aux droits de la population fleurissent au fil des mois.

L’idée de permettre à chacun de percevoir un revenu universel semble désormais faire consensus au sein de la classe politique. Les organismes d’aides se montrent également davantage préoccupé par la question de l’accès aux droits.

Par exemple l’assurance Maladie a crée la plateforme PFIDASS afin de détecter les personnes en situation de non recours aux soins. La CAF a développé quant à elle les rendez-vous des droits qui permettent aux personnes fragiles de faire point sur les aides qui les concernent par le biais d’un entretien personnalisé.

Les technologies numériques peuvent également s’avérer être un outil puissant pour lutter contre le phénomène de non recours. En effet, il est désormais possible d’effectuer une simulation de ses droits en quelques clics à l’aide de son smartphone ou de son ordinateur.

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Ainsi, à travers le portail mes aides.gouv, le ministère de la santé et de la solidarité offre la possibilité à chacun d’estimer ses droits sur 35 dispositifs d’aides nationales parmi les plus importants (Prime d’Activité, RSA, aide au logement, ASPA …)

Son fonctionnement est très simple : Il s’agit de remplir un questionnaire. Celui-ci permet d’établir votre situation familiale et professionnelle et d’indiquer vos différentes ressources ainsi que les prestations sociales déjà perçues. en fonction de ces éléments le simulateur vous liste les aides qui vous correspondent.

Il existe également d’intéressantes initiatives d’origine privées. C’est notamment le cas du site aide-sociale.fr. En s’appuyant sur les données publiques « Open Fisca » qui sont à la base de l’outil « mes aides.gouv » le site a développé son propre simulateur en l’élargissant toutefois à 300 aides. Il est proposé gratuitement à tous les visiteurs

Logement, santé, chômage, transport, loisirs… Tous les domaines sont concernés, quel que soit le profil de l’internaute (demandeurs d’emploi, salariés, retraités, étudiants…). Les résultats du simulateur sont accompagnés de liens vers des articles explicatifs et d’une redirection vers les sites internet concernés pour effectuer ses démarches. 

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Les Entretiens Compol : ou comment réunir élus, experts de la communication politique et acteurs de la CivicTech.

3 octobre 2019 • By

A la veille d’une séquence qui verra 6 élections en 3 ans, les municipales, sénatoriales, départementales, régionales, présidentielles et législatives : les professionnels de la communication politique, de la CivicTech pont rendez-vous, demain, le 4 Octobre pour « Les Entretiens Compol. » pour une journée d’entretiens qui réunira 100 participants à l’Hotel de l’industrie à Paris. Rencontre avec le co-fondateur des Entretiens Compol, Vincent Moncenis.

Pourquoi créer un événement dédié à la communication politique et en quoi cela peut-être utile aux élus, institutions et citoyens ?

Depuis la fin du Salon Staffs dont la dernière édition était en 2016, les professionnels de la communication politique, les élus ainsi que les CivicTech étaient un peu orphelins, nous n’avions plus aucun événement pour nous retrouver. Il y avait un sentiment de manque partagé par les uns et les autres, depuis quelques années nous cherchions le bon format pour avoir au moins une fois par an une occasion de nous réunir.

L’époque est aussi particulière, en ces temps de défiance, fake-news, populisme, il n’y a jamais eu autant de distance entre les citoyens et institutions. Il nous faut redonner à la communication politique ses lettres de noblesse et réhabiliter l’indispensable expression démocratique des élus. C’est exactement la mission de cet événement, un travail de fond, des échanges et analyses des techniques et outils innovants de la communication politique sans perdre de vue la finalité, réhabiliter l’expression démocratique, et contribuer à réconcilier les citoyens avec leurs institutions.

Qui est à l’origine de ce projet, qui l’organise ? Quel est le format ?

J’ai beaucoup échangé sur le projet avec les élus et les professionnels du secteur, plusieurs formats ont été envisagés, finalement c’est ma rencontre avec Anne-Laure Faubert, Présidente de Bulle de Culture qui a été décisive. Si DigitaleBox est dans le quotidien des élus et totalement intégré à l’éco-système de la communication politique, l’événementiel est un métier à part entière… en clair je ne souhaitais en aucun cas m’y aventurer seul. Anne-Laure Faubert et Bulle de Culture, forts de leur expertise et de l’organisation de plus de 80 événements par an, nous ont apporté toute la logistique et l’expérience indispensable à la construction d’un événement de qualité.

Je suis ravi que cette rencontre ai pu permettre à la création de ce nouveau rendez vous « Les Entretiens Compol. » qui a vocation à se tenir chaque année début Octobre.

Le format retenu est celui d’une série d’entretiens avec l’assistance, 100 participants uniquement, élus et collaborateurs d’élus, nous voulons rester à taille humaine pour privilégier des interactions de qualité avec les intervenants.

Nous ouvrirons la journée avec deux élus, qui partageront avec les 100 participants leurs retours d’expériences sur la communication politique lors de l’exercice d’un mandat ou de campagnes électorales. Puis des panels d’experts se succéderont pour décrypter les stratégies et les outils de la communication politique, et présenter les innovations et les grandes tendances.

Des ateliers permettront de découvrir les innovations de la CivicTech et des cas d’usages dans l’exercice d’un mandat ou lors de campagnes électorales.

Qui interviendra cette année, quels seront les sujets couverts ?

Le programme a été compliqué à monter, il y a dans l’éco-système énormément de talents, de nombreux corps de métiers composent la communication politique. Il nous a aussi fallut retenir les élus qui interviendraient en prenant en compte la pluralité politique ainsi que la parité, la diversité des profils et géographiquement couvrir aussi bien la France urbaine et rural mais aussi un regard sur l’étranger, il sera question d’analyse de la communication politique dans de nombreux pays.

Nous ouvrirons la journée avec deux élus, le premier d’entre eux sera Robin Reda, le Député de l’Essonne, qui reviendra sur ses campagnes victorieuses des municipales 2014 à Juvisy à l’âge de 22 ans et les élections législatives 2017 contre la vague en marche dans la 7ème circonscription de l’Essonne.

Suivrons ensuite les panels d’experts, qui proposeront des analyses des stratégies de communication politique, mais aussi des décryptages des grand changements et tendances observés, le tout sur un format de table ronde, ou des experts d’horizons différents peuvent échanger leurs points de vue et interagir avec l’assistance.

Nous verrons les interventions de François Gombert, expert des stratégies de communication et d’influence pour les élus – les collectivités – les dirigeants, Florian Silnicki de la Frenchcom, Charles-Amaury Cadiet ex Dircom de La Baule, mais aussi Johann Fourmond, conseiller en communication politique, Eve Zuckerman conseillère en communication digitale du Premier Ministre, Mathieu Gallard de Ipsos, des élus apporteront aussi leur retour du terrain comme la conseillère départementale de Seine-Maritime Marine Caron ou Pauline Winocour-Lefevre VP déléguée aux ruralités au Département des Yvelines.

Nous aborderons des sujets très divers allant de l’analyse des nouvelles contributions de masse tel que la participation au grand débat en France mais aussi des pétitions et mouvements impliquant des millions de personnes en Europe et dans le monde, tel que la pétition à 6 millions de signatures contre le Brexit en Angleterre, ou les 10 millions d’américains pour l’impeachment de Trump, les conséquences pour les élus et comment les appréhender.

Nous aborderons aussi le futur des campagnes électorales, l’apparition des nouveaux formats d’expression, de prises de paroles, et les outils innovants dont de nombreuses CivicTech, là encore, avec vous, François GOMBERT.

Nous analyserons les campagnes réalisées à l’étranger, les techniques et outils utilisés, avec un focus particulier sur l’élection présidentielle américaine

Enfin, nous prendrons le temps d’analyser l’état de l’opinion, en France dans un climat post Gilets Jaunes à la veille des municipales, mais pas seulement, nous travaillerons sur la manière dont les élus peuvent répondre à cette « démocratie liquide » que nous observons dans tous les pays et aux brusques mouvements d’opinions qui peuvent faire ou défaire une élection, locale ou nationale, en Europe, en Afrique ou aux Etats-Unis.

Clairement il y a tellement de sujets que nous aurions souhaité aborder, d’élus et d’experts que nous aurions souhaité inviter que nous pourrions faire un événement sur plusieurs jours, c’est le bon coté, des choses, faire des choix fut plus compliqué et personnellement je regrette de ne pas pouvoir accueillir plus d’intervenants qui avaient toute leur place pour cette première édition, on comptera bien évidemment sur eux pour la seconde édition.


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Les citoyens fixent le programme des prochains députés sur Make.org

8 juin 2017 • By

Fin mai, Make.org a lancé Législatives Citoyennes, une consultation nationale pour permettre aux Français d’adresser leurs priorités à leurs futur(e)s député(e)s pour les Législatives de 2017.

En faisant émerger des propositions politiques sur l’ensemble du territoire, l’initiative donne aux citoyens le moyen de faire savoir aux candidats de leurs circonscriptions les enjeux publics que leurs électeurs jugent primordiaux. Les actions de lobbying auprès des candidats permettent d’obtenir des futurs député(e)s qu’ils se prononcent sur ces propositions et les soutiennent, et enfin, qu’ils mettent réellement en œuvre celles sur lesquelles ils se seront engagé(e)s.

Anciens ministres ou novices en politique, 600 candidats répondent en ce moment aux Français sur la plateforme : https://www.legislatives-citoyennes.fr/

 

Voici quelques exemples de prises de position de candidats sur la plateforme :

 

Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, candidate dans la 2ème circonscription de Paris, Les Républicains

  • « Il faut qu’il/elle agisse pour la qualité de l’air dans les zones urbaines souvent victimes de pollution. Il en va de notre santé ! » Margot, Paris 3ème
    Nous avons perdu trop de temps pour interdire l’accès du cœur d’agglomération aux véhicules les plus polluants. Alors que tout était prêt en 2012, la majorité sortante a préféré tout remettre à plat, ce n’est que depuis cette année que les véhicules les plus polluants peuvent être interdits. Il faudra rapidement fixer un calendrier clair, permettant à tout un chacun, professionnels comme particuliers, de faire les bons choix
  • « Il faut qu’il/elle propose une loi interdisant la maltraitance animale (corrida, cirques, fourrure, élevage intensif…) » Christine, Auvergne-Rhône-Alpes
    D’accord, mais la corrida représente une tradition et une culture dans certaines régions du sud auxquelles les habitants de ces régions sont très attachés.

 

Benjamin GRIVEAUX, candidat dans la 5ème circonscription de Paris (La République en Marche)

  • « Il faut qu’il/elle ouvre le débat sur la légalisation encadrée du cannabis » Jean-Luc, Bourgogne Franche-Comté 
    La question n’est pas celle de la légalisation du cannabis mais celle de l’impact de la consommation sur la santé publique, en particulier sur les jeunes. Il faudra que le législateur dispose d’éléments tangibles sur l’impact du cannabis en termes de santé publique avant d’ouvrir le débat.
  • « Il faut qu’il/elle propose une loi retirant les taxes des petites entreprises de 0 à 10 employés » Frédérique, Bretagne
    Le principal objectif du quinquennat est de baisser le cout du travail pour les petites entreprises, en particulier pour les employés moins qualifiés. C’est le sens de la transformation du CICE en baisse de charges pérenne pour les entreprises.

 

Régis JUANICO, candidat dans la 1ère circonscription de la Loire (Parti Socialiste)

  • « Il faut qu’il/elle sache s’entourer des conseils de gens issus de la société civile et de leur expérience » Pascal, Auvergne-Rhône-Alpes
    Membre du groupe de travail « Parlement ouvert » à l’Assemblée, j’ai participé à l’expérimentation de modalités nouvelles pour associer davantage la société civile à l’élaboration et au contrôle de la loi. Ainsi, j’ai créé un « Observatoire citoyen » dans ma circonscription – une première en France : un collectif indépendant qui a carte blanche pour m’interpeller sur mon travail parlementaire et la fabrique de la loi. Nous avons beaucoup collaboré sur le projet de loi Egalité et Citoyen
  • « Il faut qu’il/elle interdise les élevages et cultures intensives » Olivier, Auvergne-Rhône-Alpes
    Le modèle intensif n’a pas d’avenir en agriculture : hyperspécialisation fragilisant les territoires, pollutions diffuses de l’eau, des sols, de l’air ; consommateurs alertés sur la qualité des produits ; agriculteurs dont la santé est mise en danger par leur exposition prolongée à des produits nocifs… Il faut rompre avec ce modèle et promouvoir un développement durable de l’agriculture, tout en assurant l’autonomie alimentaire de l’Europe avec des produits sains et diversifiés.

 

Histogramme Législatives Citoyennes Marke.org