Civic Tech : c'est quoi ?, Contributions, Ils font la Civic Tech, Réflexions

Les Maires doivent se saisir de la CivicTech en ces temps nouveaux !

7 mai 2020 • By

La technologie au service du citoyen

S’engager dans la démocratie participative aujourd’hui repose sur la volonté de mettre en avant une nouvelle forme de communication, la capacité à s’approprier les nouvelles technologies, et l’ambition de trouver le meilleur outil pour répondre aux besoins de la population.

Il en va de la responsabilité des maires de contribuer au bien vivre-ensemble au sein de leur commune et de renforcer des liens unissant les élus et leurs administrés. Cela suppose d’axer la communication municipale sur l’échange, le partage, et la prise de décision collective.

Aujourd’hui, à l’ère du digital et des réseaux sociaux, des solutions existent et permettent de faire de la communication l’axe central de la progression collective.

La nécessité pour les mairies de se doter d’une plateforme collaborative se fait d’autant plus ressentir lorsqu’une multitude d’outils est disponible sur le marché de l’application mobile, et que la volonté de s’engager dans la vie communale concerne un nombre croissant de citoyens.

Pour le maire, le choix de la solution de démocratie participative adaptée aux besoins de sa commune, suffisamment pertinente et simple à mettre en œuvre, sera alors la première étape de cette transition vers une participation directe et une mobilisation collective.

Définir les fonctionnalités civic-tech à mettre en place pour sa commune

Parmi les différentes fonctionnalités déployables pour une meilleure communication à l’échelle locale et la mise en place d’une démocratie participative au sein de la commune, il est important d’adapter l’outil choisi à ses besoins, et de définir les priorités.

Une présentation complète de la commune sera toujours utile, et permettra non seulement de partager les secrets historiques, mais aussi de lister les services de la mairie, présenter l’équipe municipale, et partager les liens utiles. Un album photo permettra de mettre la commune à l’honneur, et un agenda rappellera à tous les habitants les événements à ne pas louper.

Le partage de médias (photos, vidéos, pdf) et d’informations peut se faire via un système de publications d’actualités, permettant aux habitants d’être informés en temps réel de tout ce qu’il se passe dans leur commune.

Les systèmes d’alertes font souvent partie des fonctionnalités phares et parmi les plus utiles : avertir par notification push, email ou SMS les habitants des dangers imminents est primordial et sera très apprécié.

L’usage d’une messagerie directe permettra de gagner du temps et d’éviter des rendez-vous inutiles ou des appels en mairie.

Enfin, parmi les modules de démocratie participative, nous pouvons trouver les sondages anonymes (pour prendre en compte l’opinion majoritaire citoyenne), les signalements urbains (pour faire remonter les anomalies rencontrées dans la commune), les suggestions citoyennes (la boîte à idées de la commune), ou encore les groupes de discussion (un débat public accessible n’importe où et n’importe quand).

Pouvoir choisir les fonctionnalités utiles et paramétrer son application citoyenne pour qu’elle corresponde exactement à ses besoins est un atout indéniable, le système de module à la carte sera alors parmi les plus performants.

Promouvoir la nouvelle application communale auprès des habitants

Une fois le nouvel outil de communication pris en main, l’étape suivante est de le faire connaître : il s’agira alors d’informer les habitants de la commune de son existence et les attirer sur la plateforme.

Une fois la cible définie et les objectifs identifiés, plusieurs solutions peuvent être envisagées pour promouvoir la nouvelle application communale auprès des citoyens, les leviers de communication sont multiples et seront renforcés par vos moyens de communication habituels.

Mixer les canaux traditionnels et numériques apportera généralement de bons résultats, vous pouvez donc vous servir du bulletin municipal, des réseaux sociaux, d’une réunion publique, d’une newsletter existante, d’un courrier postal, du site web de la commune, d’un panneau lumineux ou de n’importe quel affichage public.

Tous les moyens seront bons pour faire connaître la nouvelle à tous les habitants au début, le bouche-à-oreille fera le reste et prendra rapidement le relais… à condition que l’outil soit pertinent !

Pour aller plus loin, l’application MairesetCitoyens propose sur son blog des réflexions autour de la démocratie participative et prodigue de nombreux conseils sur ce sujet.


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Lutter contre le non-recours aux aides sociales grâce aux nouvelle technologies

27 janvier 2020 • By

La question de l’accès aux droits est un enjeu cruciale dans la lutte contre les inégalités. L’écart ne cesse de croître entre les personnes issues d’un milieu aisé et les populations dites « fragiles ».

La France dispose pourtant d’un  système de solidarité et de protection sociale exemplaire mais qui semble s’étioler peu à peu. Les politiques successives expliquent en partie cette dégradation mais le déploiement de l’aide sociale est également asphyxié par sa propre complexité. Ceci entraîne un phénomène désastreux : le non recours aux droits.

Fort heureusement les pouvoirs publics semblent enfin prendre la mesure du phénomène et s’efforcent désormais de concevoir des solutions, notamment par le biais du numérique avec le développement du simulateur « mesaides.gouv ».

Paupérisation, non recours aux droits : Qu’en est il de la solidarité nationale ?

La tradition appelée aujourd’hui « exception » française en matière d’aide sociale et de solidarité remonte à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Auparavant l’église catholique incarnait seule les vertus de charité et de bienfaisance. Inspirée par la pensée des philosophes des lumières, la république naissante s’est emparée de ces valeurs en considérant l’assistance comme « devoir de l’état et droit pour le citoyen ». C’est ainsi que se sont ouverts les premiers bureaux de bienfaisance dés 1796.
L’aide sociale est donc une véritable institution. A ce titre, elle est logiquement prévue par la constitution de la Vème république.

Ceci étant, la solidarité nationale semble aujourd’hui malade. Elle est d’une part insuffisante et n’a plus la capacité de garantir à chacun des « moyens convenables d’existence ». De plus, les bénéficiaires de l’aide sociale sont responsabilisés même stigmatisés, face aux difficultés économiques du pays et de l’accroissement de la dette publique.

D’autre part la bonne marche de la solidarité est empoisonnée par un système de déploiement qui s’apparente de plus en plus à une nébuleuse. Qui connaît réellement ses droits en 2020 ? La population manque à l’évidence d’informations et se perd dans des démarches administratives toujours plus nombreuses, complexes et désormais dématérialisées. En effet l’attribution des prestations sociales se fait aujourd’hui à l’aide d’un nombre incalculable de dispositifs, perpétuellement réformés et distribués par de multiples organismes.

Résultats les personnes déjà fragiles sont de surcroît complètement perdues. Dans les moteurs de recherche sur internet les requêtes « APL », « RSA » et « Chômage » représentent à elles seules plus d’un million de recherches chaque mois.

Dans les faits, cela se traduit par un phénomène alarmant, le non recours aux droits.

plafond revenu pinel

Celui-ci est caractérisé quand une personne est éligible à une prestation sociale mais ne la perçoit pas. Ainsi quand on parle de non recours aux droits, on entend les aides publiques versées par les différents organismes chargés de les attribuer. Il s’agit notamment de la CAF, de Pôle Emploi ou de l’Assurance Maladie.

Prenons un exemple concret : une personne à faible revenu souhaite déménager mais n’a pas les moyens de s’acquitter de la caution de son nouveau logement. Elle pourrait bénéficier d’une aide au paiement de la garantie (appelée avance Locapass) mais n’en fait pas la demande. Cette personne est en situation de non recours.

Il y a quelques années à peine, les pouvoirs publics ignoraient tout de ce phénomène. Fort heureusement, de nombreux travaux de recherche ont été mené sur le sujet, notamment grâce à l’impulsion de l’ODENORE qui observe attentivement son évolution et s’évertue à trouver les moyens d’y remédier.

Aucun outil n’est encore capable de mesurer précisément l’impact du non recours. En revanche de plus en plus d’études et de rapports parlementaires permettent d’estimer que plusieurs milliards d’euros échappent chaque année à leurs bénéficiaires.

Ces travaux ont notamment démontré des taux de non recours très élevés sur certaines aides :

  • La prime d’activité : 27% de non recours
  • Le RSA : 36% de non recours

La plupart des dispositifs sont vraisemblablement impactés dés lors que l’attribution d’une aide n’est pas automatique.

L’ODENORE donne d’ailleurs 5 raisons pour bien comprendre le phénomène :

  • La non connaissance : Quand les personnes ne connaissent pas, ne comprennent pas ou ne s’imaginent pas être concernés par une aide
  • La non Proposition : Quand l’organisme chargé de l’attribution d’une aide ne la propose pas à une personne qui y est éligible
  • La non demande : Quand une personne informée ne procède pas à la demande d’aide (ceci est souvent lié à des sentiments de découragement ou de honte)
  • La non réception : Quand une aide n’est pas obtenue alors que la démarche est initiée par une personne éligible
  • La non orientation : Cette raison désigne le manque d’accompagnement dont souffre les personnes en position de grande fragilité . C’est notamment le cas des jeunes en situation de décrochage ou de personnes atteintes de maladie psychique.

Comment internet permet de favoriser le déploiement des aides ?

Il faut être réaliste, réinventer une solidarité nationale à la fois simple et efficace relève d’un projet de société ambitieux. Toutefois, la prise de conscience semble avoir lieu à différentes échelles et il est intéressant de constater que de nombreuses initiatives favorisant l’accès aux droits de la population fleurissent au fil des mois.

L’idée de permettre à chacun de percevoir un revenu universel semble désormais faire consensus au sein de la classe politique. Les organismes d’aides se montrent également davantage préoccupé par la question de l’accès aux droits.

Par exemple l’assurance Maladie a crée la plateforme PFIDASS afin de détecter les personnes en situation de non recours aux soins. La CAF a développé quant à elle les rendez-vous des droits qui permettent aux personnes fragiles de faire point sur les aides qui les concernent par le biais d’un entretien personnalisé.

Les technologies numériques peuvent également s’avérer être un outil puissant pour lutter contre le phénomène de non recours. En effet, il est désormais possible d’effectuer une simulation de ses droits en quelques clics à l’aide de son smartphone ou de son ordinateur.

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Ainsi, à travers le portail mes aides.gouv, le ministère de la santé et de la solidarité offre la possibilité à chacun d’estimer ses droits sur 35 dispositifs d’aides nationales parmi les plus importants (Prime d’Activité, RSA, aide au logement, ASPA …)

Son fonctionnement est très simple : Il s’agit de remplir un questionnaire. Celui-ci permet d’établir votre situation familiale et professionnelle et d’indiquer vos différentes ressources ainsi que les prestations sociales déjà perçues. en fonction de ces éléments le simulateur vous liste les aides qui vous correspondent.

Il existe également d’intéressantes initiatives d’origine privées. C’est notamment le cas du site aide-sociale.fr. En s’appuyant sur les données publiques « Open Fisca » qui sont à la base de l’outil « mes aides.gouv » le site a développé son propre simulateur en l’élargissant toutefois à 300 aides. Il est proposé gratuitement à tous les visiteurs

Logement, santé, chômage, transport, loisirs… Tous les domaines sont concernés, quel que soit le profil de l’internaute (demandeurs d’emploi, salariés, retraités, étudiants…). Les résultats du simulateur sont accompagnés de liens vers des articles explicatifs et d’une redirection vers les sites internet concernés pour effectuer ses démarches. 

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A propos

C’est quoi la Civic Tech ?

1 janvier 2020 • By

Après les taxis, les libraires, les hôtels, … la classe politique risque bien d’être la prochaine à se faire ubériser. Plateforme web pour des primaires citoyennes, comparateurs en ligne de programmes politiques, outils de gestion de la relation au citoyen, applications pour évaluer et contribuer aux politiques publiques, organisations de hackatons pour « hacker » la démocratie, …

Les initiatives privées comme publiques se multiplient en France et à l’étranger pour montrer le chemin d’un nouveau rapport entre gouvernants et gouvernés. Au menu : aller d’une société de la représentation vers celle de la participation.

Civic Tech : une définition ?

Le concept de « Civic Tech » est encore un peu confus, les différents acteurs de ce secteur ne sont pas encore tombés d’accord sur une définition commune. Ci-après, quelques définitions :

« Alors que le logiciel est en train de dévorer le monde, comme le proclame l’investisseur libéral Marc Andreessen, les relations citoyennes dans l’espace public entre les gens, les communautés, les villes, les gouvernements et les Etats, semblent résister aux avancées logicielles. Les Civic Tech sont un mouvement qui visent à revitaliser et transformer nos institutions sociales, explique-t-il, mais les définitions en proposent des interprétations assez différentes les unes des autres. »

Lawrence Grodeska – fondateur de Civic Makers – sur Medium

Pour Techcrunch, les Civic Tech sont des technologies visant à permettre aux citoyens ou à les aider à « rendre le gouvernement plus accessible, efficient et efficace ».

Pour la Knight Foundation qui consacrait en 2013 un rapport sur l’émergence de la Civic Tech, le secteur doit être « à la croisée de la technologie, l’innovation, d’un gouvernement ouvert et de l’engagement du citoyen »

Pour le journaliste Alex Howard, les Civic Tech comptent « tout outil ou processus que les individus ou les groupes peuvent utiliser pour influer sur la scène publique ».

Pour Micah Sifry, de Personal Democracy et de Civic Hall, ces technologies « ne peuvent pas être neutres » et seules celles qui peuvent être « utilisées dans l’intérêt général et qui améliorent les conditions de vie du plus grand nombre, et pas seulement de quelques-uns, » peuvent entrer dans cette catégorie.

Source : Knight Foundation report “The Emergence of Civic Tech” - 2013

Source : Knight Foundation report “The Emergence of Civic Tech” – 2013

Civic Tech : les enjeux ?

Alors qu’aujourd’hui les décisions sont – essentiellement – prises par des partis politiques qui ne cessent de perdre de la crédibilité et qui ne représentent que 0,58% de la population française…. Les enjeux de la « technologie civique » pourraient être :

  • élargir « massivement » le nombre de participants à la décision publique ;
  • éclairer l’avis des citoyens : ouverture des données publiques, transparence, donner les moyens de comprendre le présent et d’appréhender l’avenir… ;
  • co-construire des politiques publiques plus efficaces, les améliorer en continu ;
  • accélérer le processus démocratique avec la technologie : et si la lenteur administrative n’était pas due aux fonctionnaires mais à une organisation et des moyens non adaptés ?

Civic Tech : un business ?

Les institutions ont besoin de se doter de solutions pour gérer leur relation au citoyen, devenir plus agiles, rapides et transparentes. La défiance envers les pouvoirs publics n’a jamais été aussi forte.

Dans Forbes (Why civic tech is the next big thing), Mike Montgomery écrit que les dépenses en technologies « civiques » représentent 24% de celles réalisées en technologies de l’information. Il précise que les investissements en Civic Tech progressent 14 fois plus vite que les autres :

« Local and state government will spent an estimated $25.5 billion on information technology this year. Civic tech makes up just 24% of that, according to IDC. But spending on civic tech is growing 14 times faster than spending on traditional technology. »

Dans le même article, on apprend que ce n’est que le début et que les Civic Tech ont un fort potentiel de développement :

« Insiders say there is still a ton of potential in the civic tech market. Srinivasan says he expects the role of technology in government to soar »

 

Retrouvez toute l’actualité des technologies civiques sur Facebook, Linkedin, Twitter ou par mail.


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Les Entretiens Compol : ou comment réunir élus, experts de la communication politique et acteurs de la CivicTech.

3 octobre 2019 • By

A la veille d’une séquence qui verra 6 élections en 3 ans, les municipales, sénatoriales, départementales, régionales, présidentielles et législatives : les professionnels de la communication politique, de la CivicTech pont rendez-vous, demain, le 4 Octobre pour « Les Entretiens Compol. » pour une journée d’entretiens qui réunira 100 participants à l’Hotel de l’industrie à Paris. Rencontre avec le co-fondateur des Entretiens Compol, Vincent Moncenis.

Pourquoi créer un événement dédié à la communication politique et en quoi cela peut-être utile aux élus, institutions et citoyens ?

Depuis la fin du Salon Staffs dont la dernière édition était en 2016, les professionnels de la communication politique, les élus ainsi que les CivicTech étaient un peu orphelins, nous n’avions plus aucun événement pour nous retrouver. Il y avait un sentiment de manque partagé par les uns et les autres, depuis quelques années nous cherchions le bon format pour avoir au moins une fois par an une occasion de nous réunir.

L’époque est aussi particulière, en ces temps de défiance, fake-news, populisme, il n’y a jamais eu autant de distance entre les citoyens et institutions. Il nous faut redonner à la communication politique ses lettres de noblesse et réhabiliter l’indispensable expression démocratique des élus. C’est exactement la mission de cet événement, un travail de fond, des échanges et analyses des techniques et outils innovants de la communication politique sans perdre de vue la finalité, réhabiliter l’expression démocratique, et contribuer à réconcilier les citoyens avec leurs institutions.

Qui est à l’origine de ce projet, qui l’organise ? Quel est le format ?

J’ai beaucoup échangé sur le projet avec les élus et les professionnels du secteur, plusieurs formats ont été envisagés, finalement c’est ma rencontre avec Anne-Laure Faubert, Présidente de Bulle de Culture qui a été décisive. Si DigitaleBox est dans le quotidien des élus et totalement intégré à l’éco-système de la communication politique, l’événementiel est un métier à part entière… en clair je ne souhaitais en aucun cas m’y aventurer seul. Anne-Laure Faubert et Bulle de Culture, forts de leur expertise et de l’organisation de plus de 80 événements par an, nous ont apporté toute la logistique et l’expérience indispensable à la construction d’un événement de qualité.

Je suis ravi que cette rencontre ai pu permettre à la création de ce nouveau rendez vous « Les Entretiens Compol. » qui a vocation à se tenir chaque année début Octobre.

Le format retenu est celui d’une série d’entretiens avec l’assistance, 100 participants uniquement, élus et collaborateurs d’élus, nous voulons rester à taille humaine pour privilégier des interactions de qualité avec les intervenants.

Nous ouvrirons la journée avec deux élus, qui partageront avec les 100 participants leurs retours d’expériences sur la communication politique lors de l’exercice d’un mandat ou de campagnes électorales. Puis des panels d’experts se succéderont pour décrypter les stratégies et les outils de la communication politique, et présenter les innovations et les grandes tendances.

Des ateliers permettront de découvrir les innovations de la CivicTech et des cas d’usages dans l’exercice d’un mandat ou lors de campagnes électorales.

Qui interviendra cette année, quels seront les sujets couverts ?

Le programme a été compliqué à monter, il y a dans l’éco-système énormément de talents, de nombreux corps de métiers composent la communication politique. Il nous a aussi fallut retenir les élus qui interviendraient en prenant en compte la pluralité politique ainsi que la parité, la diversité des profils et géographiquement couvrir aussi bien la France urbaine et rural mais aussi un regard sur l’étranger, il sera question d’analyse de la communication politique dans de nombreux pays.

Nous ouvrirons la journée avec deux élus, le premier d’entre eux sera Robin Reda, le Député de l’Essonne, qui reviendra sur ses campagnes victorieuses des municipales 2014 à Juvisy à l’âge de 22 ans et les élections législatives 2017 contre la vague en marche dans la 7ème circonscription de l’Essonne.

Suivrons ensuite les panels d’experts, qui proposeront des analyses des stratégies de communication politique, mais aussi des décryptages des grand changements et tendances observés, le tout sur un format de table ronde, ou des experts d’horizons différents peuvent échanger leurs points de vue et interagir avec l’assistance.

Nous verrons les interventions de François Gombert, expert des stratégies de communication et d’influence pour les élus – les collectivités – les dirigeants, Florian Silnicki de la Frenchcom, Charles-Amaury Cadiet ex Dircom de La Baule, mais aussi Johann Fourmond, conseiller en communication politique, Eve Zuckerman conseillère en communication digitale du Premier Ministre, Mathieu Gallard de Ipsos, des élus apporteront aussi leur retour du terrain comme la conseillère départementale de Seine-Maritime Marine Caron ou Pauline Winocour-Lefevre VP déléguée aux ruralités au Département des Yvelines.

Nous aborderons des sujets très divers allant de l’analyse des nouvelles contributions de masse tel que la participation au grand débat en France mais aussi des pétitions et mouvements impliquant des millions de personnes en Europe et dans le monde, tel que la pétition à 6 millions de signatures contre le Brexit en Angleterre, ou les 10 millions d’américains pour l’impeachment de Trump, les conséquences pour les élus et comment les appréhender.

Nous aborderons aussi le futur des campagnes électorales, l’apparition des nouveaux formats d’expression, de prises de paroles, et les outils innovants dont de nombreuses CivicTech, là encore, avec vous, François GOMBERT.

Nous analyserons les campagnes réalisées à l’étranger, les techniques et outils utilisés, avec un focus particulier sur l’élection présidentielle américaine

Enfin, nous prendrons le temps d’analyser l’état de l’opinion, en France dans un climat post Gilets Jaunes à la veille des municipales, mais pas seulement, nous travaillerons sur la manière dont les élus peuvent répondre à cette « démocratie liquide » que nous observons dans tous les pays et aux brusques mouvements d’opinions qui peuvent faire ou défaire une élection, locale ou nationale, en Europe, en Afrique ou aux Etats-Unis.

Clairement il y a tellement de sujets que nous aurions souhaité aborder, d’élus et d’experts que nous aurions souhaité inviter que nous pourrions faire un événement sur plusieurs jours, c’est le bon coté, des choses, faire des choix fut plus compliqué et personnellement je regrette de ne pas pouvoir accueillir plus d’intervenants qui avaient toute leur place pour cette première édition, on comptera bien évidemment sur eux pour la seconde édition.


Contributions

Elections municipales : comment les outils numériques de civic tech changent les règles du jeu

6 septembre 2019 • By

La civic tech est maintenant partout. Les innovations technologiques ont envahi le champ démocratique, et ces outils sont en train de réinventer la façon dont les communes et agglomérations dialoguent avec leurs citoyens. Des plateformes de budgets participatifs aux sondages en ligne en passant par le recueil d’idées citoyennes, la civic tech est utilisée au quotidien par un nombre croissant de municipalités. Qu’en est-il des campagnes électorales ?

La présidentielle de 2012 aux Etats Unis a été la première à mettre en lumière les possibilités de la civic tech. En utilisant des outils numériques pour cerner les électeurs et aider ses ses militants à s’organiser, l’équipe de campagne de Barack Obama a gagné une longueur décisive sur ses adversaires. Depuis, l’usage de ces outils s’est démocratisé et de plus en plus de candidat.e.s s’en emparent pour mieux cerner les attentes des citoyens, associer ces derniers à la construction des programmes et ainsi mieux mobiliser les électeurs. Quelles sont les possibilités offertes par la civic tech ? Comment les candidats aux municipales peuvent-ils les mettre à profit ? Suivez le guide !

Augmenter la mobilisation

Les outils de civic tech sont avant tout un outil de mobilisation des communautés. Leur fonction première est d’aider les citoyens à communiquer entre eux, à s’organiser et à faire entendre leur voix. A l’échelle d’une campagne, de tels outils peuvent être de formidables atouts pour mobiliser les militants et s’organiser efficacement en interne. 

Des plateformes comme Actionkit fournissent des outils de campagne clefs en main. Rally permet d’organiser des levées de fonds en quelques clics seulement. CitizenLab donne aux partis la possibilité d’automatiquement segmenter les utilisateurs de la plateforme afin de communiquer de façon ciblée et offrir différents contenus pour les différents groupes de soutien.  


Envoi de messages ciblés à un groupe de militants sur la plateforme de CitizenLab

Au delà de l’aspect organisationnel, les outils de civic tech permettent également de consulter les militants et de véritablement leur donner une voix dans la construction du programme politique. Pour mobiliser les militants, « Il faut qu’il y ait une reconnaissance de l’investissement. Cela peut être un dîner avec le candidat ou l’accès à des groupes de travail pour élaborer la stratégie », déclarait ainsi récemment Florent Barre de Quorum au courrier des maires. Plus les militants se sentent écoutés et valorisés, plus la mobilisation augmente… et plus les candidats ont des chances de succès. 

Ecouter, cerner et cibler les électeurs

Ces dernières années, il a beaucoup été question de l’impact du big data sur les campagnes électorales. On invoque ainsi souvent le spectre de Cambridge Analytica, une entreprise qui utilise les données personnelles recueillies en ligne pour prédire de façon très précise les tendances de vote des électeurs et leur faire parvenir des messages micro-ciblés pour influencer leurs décisions. 

Ces techniques ont été développées par les équipes de campagne d’Obama en 2012, avant d’être perfectionnées et déployées à plus grande échelle lors de la campagne du Brexit puis des dernières élections présidentielles américaines et kenyanes. L’opacité et l’intrusivité de ces outils ont récemment valu à Cambridge Analytica de devoir venir s’expliquer devant le Parlement britannique

Depuis, de nouveaux outils qui se revendiquent de la civic tech tels que Callhub ou Acronym  tentent de démocratiser les recours à de tels outils et de redorer leur blason. Cependant, ces techniques sont encore souvent chères, mal perçues du grand public, et compliquées à mettre en place sans compétences techniques particulières. Qu’en est-il donc pour des équipes de campagne avec des moyens et des équipes réduites ?

A cette échelle, la réalité est bien moins effrayante (et bien plus atteignable). La collecte de données se fait au niveau des idées : les candidat.e.s sont en effet de plus en plus nombreux.ses. à consulter les citoyens lors de l’élaboration de leur programme. La consultation numérique permet d’atteindre un large nombre de citoyens et surtout d’entendre des voix qui sont absentes des habituelles réunions en mairie ou autres assemblées citoyennes : les jeunes, les parents, ou encore les citoyens issus de minorités. 

Ce processus permet également de mieux appréhender les attentes des citoyens, de voir comment elles varient selon les zones géographiques ou les critères démographiques, et ainsi de mieux communiquer avec les électeurs. Des plateformes telles que celle de CitizenLab permettent ainsi d’analyser automatiquement les contributions citoyennes, et de voir en un coup d’oeil les principales tendances qui en ressortent. 


Analyse automatisée des commentaires sur la plateforme de CitizenLab

Cette approche, bien plus transparente que la récolte de données personnelles sur internet, permet de tisser un lien durable avec les citoyens. C’est une façon de gagner la confiance des électeurs et d’exploiter l’intelligence collective des habitants d’une ville. De plus, des études récentes ont montré que les programmes auxquels les citoyens peuvent contribuer sont souvent perçus comme étant plus légitimes une fois mis en place. Les outils de civic tech sont là pour rester !

Disclaimer : ce post a été rédigé par Coline Cuau, Marketing Manager chez Citizen Lab


Contributions

CivicTechs : ne cédons pas à la DémoMagie !

17 avril 2018 • By

L’engouement pour les CivicTechs a pris une telle ampleur en France, que parler d’un effet de mode serait sous-estimé : c’est bien à la structuration d’un véritable écosystème que l’on assiste aujourd’hui, et que nous, citoyens, élus, et porteurs de projets, contribuons à construire. Mais dans notre enthousiasme, on oublie parfois que ces outils ne se suffisent pas à eux-mêmes : pour être efficaces, ils doivent être maîtrisés et s’inscrire dans une stratégie globale cohérente, comme compléments et leviers des dispositifs participatifs existants.

 

Un développement rapide et continu

Si les projets de CivicTech ont essaimé de manière exponentielle à l’approche des présidentielles de 2017, la plupart n’a pas périclité une fois les élections passées, comme on aurait initialement pu le penser ; au contraire, leur installation dans le paysage démocratique s’est effectuée naturellement, comme une évidence. Le chemin que les instigateurs de ces projets ont d’abord suivi intuitivement, répondant souvent à des convictions et à des visions personnelles, a ainsi ouvert la voie à la volonté partagée, tant par les élus que par les citoyens, d’expérimenter de nouvelles formes démocratiques.

Les outils développés se distinguent les uns des autres, présentant des “marques de fabrique” plus ou moins notables. On peut à ce jour en identifier quelques sous-ensembles : plateformes de débat et de partage d’idées en ligne ; réseaux sociaux citoyens ; budgets participatifs ; consultation citoyenne mobile et web ; etc. Nées dans la société civile, ces initiatives aujourd’hui structurées en association ou en startup répondent toutes au même objectif : moderniser les institutions et la relation élus-citoyens, en utilisant des moyens technologiques que nous n’avons jamais eus à notre disposition auparavant.

Cependant, à l’aube de l’instauration de nouvelles pratiques démocratiques, certaines questions se doivent d’être posées. Quelles sont nos attentes vis à vis des CivicTechs ? Quelle orientation voulons-nous leur donner ? Les résultats que nous visons sont-ils définis, et réalistes ?

 

Une solution magique ?

Il existe une tendance, en France, et particulièrement en période de crise, à chérir sans tout-à-fait se l’avouer le mythe de la figure politique providentielle : cette femme ou homme d’état qui ferait consensus et viendrait résoudre, grâce à ses compétences et à son charisme seuls, les difficultés que notre société traverse. Une telle figure n’existe pas : ne transposons pas cette attente de providentiel sur les CivicTechs, ne faisons pas l’erreur de penser qu’elles constituent en soi un remède miraculeux qui permettrait de créer une Démocratie Magique, une DémoMagie en quelques sortes. Cela reviendrait à céder au “solutionnisme technologique” que décrit Evgeny Morozov, ce chercheur américain spécialiste des implications politiques et sociales du progrès technologique et numérique.

Certes, les technologies civiques offrent des opportunités inédites, grâce à leurs fonctionnalités novatrices. Mais l’outil reste un outil ; ce qu’on en fait demeure la clef. Les CivicTechs constituent avant tout un moyen ; pas une fin en soi. Elles sont un levier, qui permet d’aller plus loin dans le jeu démocratique ; pas une solution miracle qui viendra combler les manquements de notre système. Elles doivent s’intégrer en complémentarité avec les formes traditionnelles de participation citoyenne ; pas se substituer au présentiel, aux conseils de quartier, aux enquêtes publiques.

La participation citoyenne est un travail de fond : elle se construit dans le temps, par la cohérence, la complémentarité, et la bonne coordination des actions menées. Les outils numériques viennent augmenter les moyens existants, mais doivent être intégrés dans une méthodologie globale pour être efficaces, et ce, sur le long cours. Avant d’en faire usage, il est particulièrement important de bien les comprendre, et de les maîtriser. La qualité du contenu dans l’interaction avec le citoyen, de même que la capacité à capitaliser sur la communauté utilisatrice, sont par exemple des facteurs déterminants pour établir une relation élu-administré solide. La collectivité peut choisir d’être accompagnée, afin de bien prendre en main les nouveaux enjeux qui se posent et de maximiser les chances de mise en oeuvre concluante du dispositif.

 

Plus d’audience, de rétention et d’implication

Concrètement, quel est l’apport des CivicTechs par rapport aux formes traditionnelles de participation citoyenne, et en quoi viennent-elles augmenter le champ de la démocratie participative ?

L’un de leurs atouts-clés tient dans leur capacité à toucher des audiences considérablement agrandies, qui incluent des profils habituellement éloignés des dispositifs participatifs traditionnels, notamment les jeunes générations et les actifs. En diversifiant et en élargissant la part de citoyens contributeurs, les CivicTechs dynamisent le champ de la participation citoyenne et accroissent son rayonnement.

Par ailleurs, leur faculté de rétention, ou autrement dit, la capacité à “retenir” des utilisateurs sur un service digital, est un autre de leurs points forts. Cette capacité de rétention est d’abord due à la facilité de participation qu’elles induisent : accessibles en continu et disponibles sur tous types de supports, notamment sur mobile, elles offrent au citoyen la possibilité de contribuer où et quand il le souhaite, selon ses disponibilités, et via des outils qu’il connaît et utilise au quotidien. Deuxièmement, leur rétention est liée à leur simplicité d’utilisation : ergonomiques, ludiques, elles sont pensées pour être intuitives et agréables à utiliser. D’autre part, la transparence, valeur phare pour la majorité des projets CivicTechs, gage sur la mise en accessibilité des résultats recueillis, ce qui permet au citoyen contributeur de s’informer sur les avis de sa collectivité et de se situer par rapport à ses pairs. Enfin, elles constituent un tiers de confiance : la donnée personnelle est anonymisée automatiquement, et les citoyens peuvent ainsi exprimer librement leurs opinions, sans être inquiétés.

Parce que le citoyen s’approprie plus facilement l’outil, il l’intègre dans son quotidien de manière plus évidente. L’acte de participation devient alors plus naturel pour celui-ci, de même que son implication dans la vie locale et dans les décisions qui le concernent. Ainsi, l’utilisateur ponctuel se mue en contributeur régulier, mieux informé des enjeux de son territoire et plus à même de s’en sentir partie prenante.

 

Par leurs fonctionnalités, leurs valeurs, leur ancrage dans la société civile, et leur capacité à créer du lien, les CivicTechs ont le potentiel de redonner un élan durable à la participation citoyenne, à une condition cependant : qu’elles soient intégrées intelligemment et progressivement dans les dispositifs participatifs existants. Ce point de vigilance est la clé de voûte, de même que d’entretenir la pluralité du secteur, avec des projets diversifiés et à taille humaine, ce qui permettra d’assurer un contrôle du citoyen et de l’élu sur la bonne poursuite des objectifs. Car quoi qu’il arrive, les CivicTechs ne doivent jamais perdre leur cap : demeurer des outils au service de la démocratie.

 

Tribune co-écrite par l’équipe Vooter – Camille Rosenblatt, Stéphane Béquin, Dimitri Delattre, et le chat.


Contributions

Manifeste Civic Tech : « Pour une démocratie délibérative »

17 juillet 2017 • By

Le choix d’un outil civictech est révélatrice de la vision politique du mandant : le citoyen est-il co-créateur des politiques publiques ou est-il simplement « sollicité » ?

Le citoyen n’a pas toujours raison. Il peut avoir raison s’il est informé et si ses prises de position, non strictement individuelles, sont le fruit d’une coopération active avec d’autres parties prenantes.

Nous croyons à une démocratie augmentée par la technologie, à ses nouveaux usages et aux vertus de la démocratie délibérative, respectueuse du sens à donner à l’engagement citoyen. Ce manifeste s’adresse aux acteurs publics et décideurs politiques.

 

Nous croyons à une démocratie délibérative - civic tech civictech

 

Manifeste « Pour une démocratie délibérative »

 

Frank Escoubès, co-fondateur de bluenove, frank.escoubes@bluenove.com

Maxime Barbier, VP Public, maxime.barbier@bluenove.com

 

  • Un outil civictech de concertation est d’abord un outil « civic » avant d’être un outil « tech ». Il est conçu dans un esprit de responsabilisation du citoyen, qui respecte son « expertise profane ».

 

  • Un outil civic tech de concertation s’inscrit dans une logique de démocratie délibérative.

    Ce n’est pas une course à la participation souvent vide de sens et avec peu d’impact sur le processus de décision mais la recherche d’idées et solutions travaillées, problématisées et argumentées. Il en ressortira des propositions convaincantes.

 

  • Un outil civic tech de concertation qui ne s’adresserait qu’aux citoyens serait caduque (principe de représentativité).

    • Il doit aussi permettre l’expression des parties prenantes constituées, des représentants bénéficiant d’une délégation de parole et des experts.
    • Toutefois, l’outil civic tech doit faire en sorte que ces expressions ne bénéficient pas d’un poids supérieur à celui des citoyens s’exprimant en leur nom propre.

 

  • Un outil civic tech de concertation n’est pas un objet autonome.

    • L’intelligence collective ne s’auto-organise pas, seuls les questionnaires, les votes et les appels à idées sont peu exigeants en animation et en organisation ex-post de l’information.
    • Il ne viendrait à l’idée de personne de ne pas animer une réflexion collective en salle. Un outil digital nécessite un accompagnement au moins équivalent à celui d’une démarche physique.

 

  • Un outil civic tech de concertation doit s’enrichir de contributions collectées en présentiel.

    • Car le présentiel permet d’accélérer l’engagement et de partager des informations qui sont mal véhiculées en ligne.
    • Car le présentiel permet d’associer des populations peu enclines à utiliser des outils numériques pour s’exprimer.
    • L’association du online et du offline est donc par nature vertueuse. L’outil civic tech doit être pensé en conséquence.

 

  • Un outil civic tech de concertation doit respecter l’intelligence du co-design.

    • Il doit accueillir une évolution des modes de questionnement au fur et à mesure du débat, au travers de phases distinctes. Car on ne résout pas collectivement un problème en posant les mêmes types de question du premier au dernier jour. Dans un processus de concertation abouti, plusieurs phases se succèdent : appropriation et problématisation, idéation collective, approfondissement, vote, mise en action.

 

  • Un outil civic tech de concertation nécessite une charte d’engagement entre initiateur et participants.

    Cette charte d’engagement est un contrat moral. Elle peut intégrer les requis suivants :

    • Droits et devoirs des participants (sélection) :
  • Je ne suis pas ‘propriétaire’ de mon idée, elle est un bien commun.
  • Je ne suis pas anonyme, je m’engage au titre de mes idées.
  • Je peux contribuer sans être décisionnaire, même si je vote.
  • Je peux réagir à une synthèse partielle ou partiale opposable.
  • Je peux faire partie de la solution mise en œuvre.
    • Droits et devoirs des mandants (sélection) :
  • Je protège les idées de chacun jusqu’au terme de l’exercice.
  • Je ne recherche pas un consensus forcé.
  • Je respecte un principe démocratique : 1 personne = 1 voix (égalité de visibilité, de prise en compte et de vote)
  • Je respecte un principe de transparence : toute l’information est accessible à tous en tout temps.
  • Je respecte un principe d’auditabilité : transparence des modes opératoires (dont technologies / algorithmes).

 

  • Un outil civic tech de concertation ne produit pas un plus petit dénominateur commun, un consensus mou, un train d’évidences.

    • Il acte les dissensions éventuelles.
    • Il présente l’ensemble des options discutées.

 

  • Un outil civic tech de concertation n’est pas un concours de popularité.

    • S’il se repose excessivement sur les votes binaires (pour / contre) d’une communauté, il prend l’écume pour la vague.
    • Les votes peuvent avoir une fonction d’aide à la priorisation, le plus tardivement possible dans le processus, et pour comparer des options équitablement défendues tout au long de la concertation. Plusieurs modalités sont possibles (votes par jeton, évaluation multi-critères…)

 

  • Un outil civic tech répond à 4 grands principes de restitution.

    • Principe d’imprévision : le résultat n’est ni anticipé ni prévu au démarrage.
    • Principe de parallélisation : les maturités et vélocités d’expression des idées varient.
    • Principe de traitement des biais cognitifs : les principaux biais cognitifs opposables sont traités (biais de confirmation / d’ancrage / de groupe / de hiérarchie / de bulles filtrantes).
    • Principe de capitalisation : les contenus de la concertation sont synthétisés en permanence. Ils font l’objet d’une restitution finale formalisée et publiée.

 

  • Un outil civic tech, enfin, n’a aucune raison d’être s’il n’est pas lié à une recherche d’impact (économique, social, démocratique…)

    • Les recommandations sont présentées aux décisionnaires, identifiés en amont de la concertation.
    • Les décisionnaires ne sont pas liés aux recommandations (recommandations « non contraignantes ») mais ils s’engagent a minima à motiver leur refus de les suivre.

 

 


Ils font la Civic Tech, Non classé

Les citoyens fixent le programme des prochains députés sur Make.org

8 juin 2017 • By

Fin mai, Make.org a lancé Législatives Citoyennes, une consultation nationale pour permettre aux Français d’adresser leurs priorités à leurs futur(e)s député(e)s pour les Législatives de 2017.

En faisant émerger des propositions politiques sur l’ensemble du territoire, l’initiative donne aux citoyens le moyen de faire savoir aux candidats de leurs circonscriptions les enjeux publics que leurs électeurs jugent primordiaux. Les actions de lobbying auprès des candidats permettent d’obtenir des futurs député(e)s qu’ils se prononcent sur ces propositions et les soutiennent, et enfin, qu’ils mettent réellement en œuvre celles sur lesquelles ils se seront engagé(e)s.

Anciens ministres ou novices en politique, 600 candidats répondent en ce moment aux Français sur la plateforme : https://www.legislatives-citoyennes.fr/

 

Voici quelques exemples de prises de position de candidats sur la plateforme :

 

Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, candidate dans la 2ème circonscription de Paris, Les Républicains

  • « Il faut qu’il/elle agisse pour la qualité de l’air dans les zones urbaines souvent victimes de pollution. Il en va de notre santé ! » Margot, Paris 3ème
    Nous avons perdu trop de temps pour interdire l’accès du cœur d’agglomération aux véhicules les plus polluants. Alors que tout était prêt en 2012, la majorité sortante a préféré tout remettre à plat, ce n’est que depuis cette année que les véhicules les plus polluants peuvent être interdits. Il faudra rapidement fixer un calendrier clair, permettant à tout un chacun, professionnels comme particuliers, de faire les bons choix
  • « Il faut qu’il/elle propose une loi interdisant la maltraitance animale (corrida, cirques, fourrure, élevage intensif…) » Christine, Auvergne-Rhône-Alpes
    D’accord, mais la corrida représente une tradition et une culture dans certaines régions du sud auxquelles les habitants de ces régions sont très attachés.

 

Benjamin GRIVEAUX, candidat dans la 5ème circonscription de Paris (La République en Marche)

  • « Il faut qu’il/elle ouvre le débat sur la légalisation encadrée du cannabis » Jean-Luc, Bourgogne Franche-Comté 
    La question n’est pas celle de la légalisation du cannabis mais celle de l’impact de la consommation sur la santé publique, en particulier sur les jeunes. Il faudra que le législateur dispose d’éléments tangibles sur l’impact du cannabis en termes de santé publique avant d’ouvrir le débat.
  • « Il faut qu’il/elle propose une loi retirant les taxes des petites entreprises de 0 à 10 employés » Frédérique, Bretagne
    Le principal objectif du quinquennat est de baisser le cout du travail pour les petites entreprises, en particulier pour les employés moins qualifiés. C’est le sens de la transformation du CICE en baisse de charges pérenne pour les entreprises.

 

Régis JUANICO, candidat dans la 1ère circonscription de la Loire (Parti Socialiste)

  • « Il faut qu’il/elle sache s’entourer des conseils de gens issus de la société civile et de leur expérience » Pascal, Auvergne-Rhône-Alpes
    Membre du groupe de travail « Parlement ouvert » à l’Assemblée, j’ai participé à l’expérimentation de modalités nouvelles pour associer davantage la société civile à l’élaboration et au contrôle de la loi. Ainsi, j’ai créé un « Observatoire citoyen » dans ma circonscription – une première en France : un collectif indépendant qui a carte blanche pour m’interpeller sur mon travail parlementaire et la fabrique de la loi. Nous avons beaucoup collaboré sur le projet de loi Egalité et Citoyen
  • « Il faut qu’il/elle interdise les élevages et cultures intensives » Olivier, Auvergne-Rhône-Alpes
    Le modèle intensif n’a pas d’avenir en agriculture : hyperspécialisation fragilisant les territoires, pollutions diffuses de l’eau, des sols, de l’air ; consommateurs alertés sur la qualité des produits ; agriculteurs dont la santé est mise en danger par leur exposition prolongée à des produits nocifs… Il faut rompre avec ce modèle et promouvoir un développement durable de l’agriculture, tout en assurant l’autonomie alimentaire de l’Europe avec des produits sains et diversifiés.

 

Histogramme Législatives Citoyennes Marke.org


Présidentielles 2017

Présidentielles 2017 : Jean-Luc Mélenchon et les CivicTech

20 avril 2017 • By

A quelques jours du premier tour des élections présidentielles, CivicTechno a interrogé les candidats sur leur vision des CivicTech. Troisième épisode avec la vision du candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

CivicTechno.fr est un site apolitique dédié aux technologies civiques, l’ensemble des 11 femmes et hommes politiques prétendant à la fonction suprême de l’État ont reçu le même questionnaire et leurs réponses sont diffusées ici sans filtre ou sélection partisane. 

 

Les Civic Tech aujourd’hui en France ?

Mélenchon France Insoumise Civic Tech CivicTech

La technologie permet un rapport plus direct et horizontal entre les citoyens et leurs représentants politiques. Ceci est bien entendu une avancée positive mais elle est loin d’être suffisante dans son utilisation actuelle et ce pour au moins deux raisons :

  1. la fracture numérique touche encore un bien trop grand nombre de nos concitoyens. Elle peut être sociale, générationnelle ou territoriale. C’est également une fracture dans les usages. Cette disparité porte gravement atteinte à l’égalité entre individus (accès aux services publics dématérialisés, liberté d’expression, partage de la culture et des savoirs). Il faut donc s’y attaquer afin que les technologies soient garantes d’une réelle représentativité ;
  2. le régime de monarchie présidentielle actuel dans lequel un individu élu tout les 5 ans concentre l’essentiel des pouvoirs sans possibilité pour les citoyens d’agir sur ses décisions. Il nous faut donc changer de régime institutionnel, rendre le peuple souverain et favoriser une réelle participation citoyenne notamment via les Civic Tech.

Le rôle de l’Etat est bien entendu primordial dans le renouveau démocratique, la participation collective pour les affaires publiques et l’établissement d’un rapport de confiance entre les élu-e-s et les citoyens.

 

Les CivicTech et la campagne de Jean-Luc Mélenchon ?

La campagne de la France Insoumise accorde une place centrale aux nouvelles technologies et à Internet. La plateforme principale est basée sur Nation Builder. Au delà de l’outil, c’est la stratégie de campagne, qui ne repose non plus sur des partis et des directives mais sur l’implication du plus grand nombre et l’intelligence collective, qui fait la différence.

Ainsi, notre programme – L’Avenir en Commun – est le fruit d’une réflexion collective qui s’est traduite par des milliers de contributions via la plateforme. Par ailleurs, de nombreuses initiatives de campagne sont issues de sympathisants ou militants auto-organisés via Internet. Le Discord Insoumis par exemple a développé des outils de campagne innovants et percutants (jeu vidéo Fiscal Kombat, Mélenphone, etc.).

Mélenchon France Insoumise Civic Tech CivicTech 2

Tout a été mis en œuvre pour protéger la vie privée des utilisateurs qui utilisent la plateforme. La protection des données personnelles et la renégociation du Privacy Shield sont des priorités de notre programme Numérique. Vous en trouverez le détail dans le livret thématique qui lui est consacré.

 

Quelle place pour les technologies civiques dans le programme de la France Insoumise ?

Les Civic Tech et l’utilisation des nouvelles technologies dans la vie démocratique constituent un tournant dans notre représentation et notre rapport vis à vis de la politique.

Ainsi, la transformation du fonctionnement des pouvoirs publics pour plus d’efficacité et plus de démocratie dans la prise des décisions est une priorité majeure. Les outils de budgets participatifs, de co-écriture des lois, de mise en relation des citoyens avec leurs représentants se multiplient. Il faut développer leurs usages et les modes de concertation afin que les citoyens puissent contribuer de la façon dont ils le souhaitent, via les outils numériques et/ou le débat présentiel. Cette participation doit s’appuyer sur l’éducation populaire et les mouvements citoyens. Les débats entamés et les décisions prises lors des assemblées hors ligne doivent pouvoir se poursuivre en ligne afin de faire participer le plus grand nombre. Cette participation en ligne ne doit pas être simplement esthétique. Ainsi, la loi République Numérique portée par Axelle Lemaire fut une initiative à saluer. Cependant, nous déplorons le résultat qui démontre que ce fut plus un outil de communication qu’une véritable volonté de co-construction de la loi.

Mélenchon France Insoumise Civic Tech CivicTech 3

Nous présentons donc des propositions concrètes pour la e-Démocratie, issues du livret « Notre révolution numérique » :

  • Généraliser, dans le cadre de la 6e République, la conception collective des textes de loi avec les citoyens, les propositions les plus soutenues par les internautes pourront être débattues au Parlement dans le cadre du référendum d’initiative citoyenne.
  • Reconnaître le droit de pétition numérique, encadrée par la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) qui pourra accorder une carte électorale numérique sécurisée.
  • Favoriser dans chaque collectivité des hackathons civiques, c’est-à-dire des événements réunissant des citoyens, des élus, des développeurs dans un but d’améliorer des outils donnés. Les solutions développées dans ce cadre deviendront un bien commun. • Développer les projets de gouvernement ouvert et systématiser la publication en open data des données publiques détenues par les collectivités territoriales. • Garantir la diffusion en ligne et l’archivage de l’ensemble des travaux de la Constituante (cf. livret thématique « Changer de République pour faire place au peuple » dans la même collection).

 

Propos recueillis auprès de Charlotte Girard, co-responsable du programme de la France Insoumise