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Ils font la Civic Tech

Ils font la CivicTech : qui sont les 50 premiers inscrits de l’annuaire CivicThèque ?

14 janvier 2017 • By

En lançant ce blog il y a un an, j’avais également la volonté de recenser « ceux qui font » la CivicTech par le biais d’un simple annuaire collaboratif.

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Aujourd’hui, 50 acteurs de cet écosystème ont fait le choix de rejoindre la CivicThèque.

 

Merci à :

Civocracy, CommunecterFluicityMade in vote, Citizen Lab, Nova Ideo, Mon avis citoyen, Oui Ville, Territoire citoyen, Bouge ma ville, My open city, NeoCity, VoxMapp, Vooter qui proposent des plateformes pour réinventer la démocratie locale et permettre d’impliquer d’avantage le citoyen.

Change.org, numéro 1 mondial des pétitions en ligne qui a transformé le citoyen en partenaire social et l’a invité à la table des négociations.

Inseme qui veut permettre la participation de tous aux assemblées télédiffusées.

La civic start up, The Good Lobby qui a pour ambition de démocratiser le lobbying en permettant à des académiques, des professionnels et à leurs employeurs d’offrir gratuitement leurs services aux ONG travaillant pour d’importantes causes sociales et/ou sociétales.

Collecticity, une plateforme de financement participatif pour les projets publics. Elle permet aux particuliers d’investir dans des projets d’intérêt général proposés par des collectivités territoriales.

Baztille qui à l’instar de MaVoix veut faire élire des citoyens qui appliquent les décisions des membres du collectif.

Quorum, une application web et mobile destinée aux équipes de campagnes, ONG, associations, mouvements citoyens et aux créateurs de changement.

QualiScore qui propose de fournir des données transparentes pour valoriser les atouts des communes.

CitizenLab qui propose une alternative qui prend comme point de départ une relation nouvelle entre l’Etat et la société civile.

Voxe et son comparateur de programmes politiques, Vérité Politique qui évalue le degré d’honnêteté des élus et des partis politiques et Parlement et citoyens qui permet aux citoyens de co-construire les lois avec les élus.

LeDrenche, un média qui donne les clefs aux internautes pour se forger une opinion et AgoraLabTV qui propose de créer des débats TV interactifs avec les citoyens.

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AssemblCap Collectif, des solutions d’intelligence collective et de nouvelles plateformes de participation citoyenne à grande échelle. Demok, plateforme (application et site web) recensant tous les projets et propositions de lois à l’étude en France.

DigitaleBox et Nation Builder, qui proposent un logiciel de gestion des relations avec les électeurs et de stratégie électorale.

DemocracyOS, une plateforme open source : libre, gratuite, indépendante. Son but est de favoriser la participation de tous à la fabrique de décisions politiques, à l’heure où internet a changé presque tous les aspects de notre vie quotidienne.

Belem et son système de vote «blockchain», c’est-à-dire sécurisé, transparent et efficace pour Nous Citoyens.

Directement inspirée des plateformes de streaming de jeux vidéo, Accropolis s’adresse à un large public de citoyennes et de citoyens qui ont soif de compréhension des enjeux publics et veulent se réapproprier leur démocratie.

Engage, Citizen Clan, qui facilitent l’implication, la mobilisation, l’action collective via les technologies et les Bricodeurs qui éduquent aux Civic Tech.

Demodyne, une plateforme de gouvernance citoyenne directe, au niveau local et national

Questionnez vos élus : qui propose aux citoyens de poser publiquement des questions à leurs élus, à ces derniers d’expliquer leur action et d’afficher leur volonté de rendre des comptes à leurs électeurs.

InCity et son service de surveillance par les citoyens de l’espace public en vue de son amélioration et Democras, un réseau social citoyen.

Le projet ContentCheck qui regroupe des partenaires académiques et une équipe de journalistes du journal Le Monde dans le but de développer une manière d’automatiser le fact-checking pour contextualiser et enrichir factuellement le débat politique.

UFO, qui veut accélérer l’avènement des Villes Contributives

Loomio qui propose un outil de prise de décisions collectives.

Babele, une plateforme collaborative de création de projets sociaux.

Livedem, un outil collaboratif permettant l’expression populaire, le débat public non partisan et le relais auprès des élus.

PolitizR qui rebat les cartes en créant un espace numérique où les élu(e)s débattent des propositioons citoyennes.

Stig, mon e-parti qui ont pour ambition d’offrir une vision de l’opinion et de la volonté citoyenne.


Réflexions

Incapable d’outiller la société civile, et si la Civic Tech était vouée à l’échec ? 2/4

18 décembre 2016 • By

Ce post est le second d’une série de 4 billets dédiés aux impasses de la CivicTech.

J’ai proposé aux acteurs de cet écosystème de partager leurs visions sur les 4 grands freins qui, selon moi, entravent le développement en France des technologies civiques.

Impasses de la civic tech : droit dans le mur ?

Aujourd’hui, nouveau thème abordé : est ce une utopie que de pouvoir outiller et donner du pouvoir à la société civile, impliquer les citoyens dans la vie politique et publique ?

Comment les acteurs de la CivicTech peuvent donner du pouvoir à ces publics pour leur permettre d’apporter des solutions et de peser sur la vie publique ? Peuvent ils être les seuls moteurs du changement et du renouveau démocratique ?

Jérôme Richez – Co-fondateur du Liberté Living Lab

Les civic tech assureront-elles la distraction de la présidentielle ? L’appétence actuelle peut le faire craindre. Pour autant, cette présidentielle et les législatives dans la foulée seront peut-être les dernières élections sans véritable rapport de force citoyen. Ce qui est pointé du doigt aujourd’hui, c’est à la fois un fonctionnement politique et médiatique.

Avec les civic tech, les citoyens deviennent non seulement porteurs de solution, ils se transforment collectivement en « médias », une des composantes essentielles à la démocratie : vérification des informations, attachement pour le fond, capacité à imposer des sujets, à faire émerger des voies progressistes, à faire dialoguer…
Ces « citoyens-médias » devraient être actifs dès 2017. Quelle sera la prise de conscience collective ?

 

Nicolas Patte – Cap Collectif

Il faut pivoter, penser “hors de la boîte”, comprendre que la solution n’est pas de fournir aux citoyens magiciens des outils pour “faire système” à la place du cadre démocratique rouillé. Nous ne voulons pas “outiller le public” : nous voulons “outiller le système”.

Une fois qu’on a pivoté, et qu’on a offert une solution aux pouvoirs publics pour améliorer l’outil, il “suffit” d’apporter la méthodologie qui permet à l’outil de fonctionner efficacement. Imaginez qu’on veuille remplacer tout le parc automobile d’une communauté par des vélos. Supprimer les voitures  et livrer des vélos en laissant tout le monde en plan serait contre-productif : il faut accompagner la démarche, fournir des pièces détachées de rechange, aider à l’organisation du nouveau plan général de circulation et même expliquer le fonctionnement du vélo aux plus jeunes, désormais concernés.

Les outils, seuls, ne servent à rien. Ils ont besoin d’un cadre d’utilisation légitime (le système démocratique et républicain actuel), de volonté politique (faire comprendre au système en quoi consiste la participation citoyenne et les bénéfices attendus à cette participation), de méthodologie (convaincre l’ensemble des parties des avantages du travail collaboratif grâce à une règle du jeu claire et approuvée de tous). Et aussi de bonne foi, d’un esprit positif et éclairé qui pense “réflexions, actions et inclusions” plutôt que “discussions, réactions et exclusions”.

 

Florent Guignard – Le Drenche

Le premier cercle qui commencera à pouvoir influer sur la vie publique et politique sera fait d’initiés ; un public déjà sensibilisé et éduqué, qui agissait déjà avant, et qui verra dans ces outils un moyen d’agir plus efficacement. C’est à la fois un danger et une opportunité, mais c’est inévitable. Tout l’enjeu sera ensuite de dépasser ce premier cercle.

Le reste dépend beaucoup de la nature des initiatives ; certains resteront cantonnés à un rôle de prestataire de l’administration, d’autres ne le seront jamais. Des initiatives comme Le Drenche, Accropolis, ou comme Voxe.org sont par nature destinées au « grand public », et ne dépendent donc pas de la commande publique.

La valeur ajoutée vient de la cohésion de cet écosystème ; plus il y aura de passerelles efficaces entres les outils ou médias grands public et les moyens de consultation, plus institutionnels, et plus le système sera cohérent et efficace.

Le travail réalisé par un groupement comme Démocratie Ouverte est en cela extrêmement bénéfique, et commence à porter ses fruits.

Néanmoins, les civic tech seules ne changeront jamais les choses. Par contre, le secteur grandissant pousse les grands médias, les collectivités et le gouvernement à s’y intéresser et à les inclure ; à terme, l’ensemble de ces acteurs travaillant (plus ou moins efficacement) ensemble peut amener de grands changements.

 

Jérémie Paret – STIG

La civic tech pour réussir a besoin d’améliorer les connaissances des citoyens sur les institutions et leur fonctionnement. Fournir des outils ne suffit pas, il faut former et informer. Il est également nécessaire de créer des passerelles entre le numérique et le physique afin d’impliquer un maximum de citoyens.

 

Thomas Champion – Politizr

Il faut une innovation sociétale reposant sur un modèle économique garantissant la constitution d’un tiers de confiance entre les élu-e-s et les citoyen-ne-s.  Il s’agit bien d’un modèle différent des autres civictech, indépendant du financement des partis, des annonceurs, et des institutions.

Notre système démocratique est aujourd’hui toujours construit autour d’une démocratie représentative invitant les citoyen­-ne­-s à s’exprimer uniquement par le biais de votes sporadiques. Or, l’émergence des initiatives citoyennes comme dernièrement le mouvement “Nuit Debout” démontre que les citoyen­-ne-­s réclament d’autres modes de gouvernances et d’implications citoyennes pour construire une démocratie plus directe et participative.

Politizr est le chaînon manquant qui permet de réduire la tension croissante entre ces deux formes de démocratie, en légitimant le rôle des élu-e-s pour leur permettre de faire valoir leurs idées et leurs actions en toute transparence mais aussi pour permettre aux citoyen-ne-­s de s’exprimer de façon directe et régulière avec eux.

 

Chloé Pahud – Civocracy

Il y a un double travail à mener pour outiller la société civile et apporter des solutions pour qu’elle pèse sur la vie publique : il faut outiller avec les technologies et faire de l’éducation avec des partages d’expérience, des ateliers, …

Les acteurs Civic Tech ne peuvent pas être seuls pour réussir dans cette démarche, c’est tout l’éco-système qui doit se mettre en marche : citoyens, acteurs économiques, politiques, associations, experts.

Seule une approche bottom-up permettra de dépasser le simple stade de la consultation ! L’idée est de mettre ses outils au service de la société civile pour s’en emparer de la même manière que ces outils sont mis á dispositions des pouvoirs publics.

 

Julie de Pimodan – Fluicity

Une civic tech ne pourra avoir un réel poids que si elle est capable de reproduire le rapport de force qui existe entre les élus et les citoyens. Répondre à une commande publique est donc un non sens, puisque cela revient à créer un outil qui représente le gouvernement et non les citoyens.

 

Maxime Barbier – BlueNove / Assembl

Nous sommes dans la phase des early adopter ! Pour moi, l’avenir de la CivicTech repose autant sur la capacité à outiller les citoyens (et aussi les acteurs économiques) pour participer autrement à la décision et à l’action publique, que sur la capacité à outiller et faire monter en compétences les ministères, collectivités et opérateurs pour changer radicalement les façons traditionnelles de concevoir, délivrer et évaluer les politiques publiques. Les acteurs publics et les partis politiques sont pour moi cruciaux dans la rénovation des pratiques démocratiques. La pression ne peut pas venir que de l’extérieur.

Ce qui doit évoluer rapidement, c’est l’accès à la commande publique. Les acteurs de la Civic Tech ne décolleront jamais s’ils doivent se contenter de marchés publics cachés en dessous des seuils de mise en concurrence élargie (-25K€). Des facilités de marché doivent être mises en place. Je salue volontiers l’initiative d’Etalab, avec l’OGP Toolbox et surtout la labellisation de quelques plateformes pour outiller les processus de consultation des ministères.


Réflexions

Et si la Civic Tech était vouée à l’échec ? 1/4

17 décembre 2016 • By

Ce post est le premier d’une série de 4 billets dédiés aux impasses de la Civic Tech.

J’ai proposé aux acteurs de cet écosystème et au cabinet d’un ministère en charge de ces sujets (qui a beaucoup retardé la publication de ce post et n’a finalement jamais répondu), de partager leurs visions sur les 4 grands freins qui, selon moi, entravent le développement en France des technologies civiques.

Impasses Civic Tech : droit dans le mur ? CivicTech 1/4

Premier thème abordé aujourd’hui ==> Quels publics et quels apports de la CivicTech : est- ce un terme « gadget » pour donner du sens aux consultations publiques, comment ces outils peuvent toucher une part représentative de la population ou au contraire sont-ils excluant pour une grande part de la population française ? 

 

Florent Guignard – Le Drenche

Très peu de gens connaissent la Civic tech, c’est un des principaux défis, une poignée sont conscients de l’apport que cela peut représenter.

Néanmoins, une majorité de citoyens partagent les constats de base ; donc la situation peut évoluer assez rapidement. Certains signaux montrent que les choses vont rapidement évoluer ; le début de l’intérêt des médias pour le secteur, l’arrivée de futurs poids lourds (entreprises arrivant avec de grosses mises de départ). Dès que les grands médias auront véritablement intégré une partie de ces outils, une majorité de personnes sera au courant et consciente de ce que cela peut représenter.

Eviter l’exclusion, c’est difficile ; les citoyens déjà exclus du système auront peu de chances d’être ré-intégrer grâce aux civic tech. De fait, si l’on veut corriger ce problème, cela passe par une culture d’inclusion et de participation citoyenne, qui mettra plusieurs années, voire dizaines d’années à avoir des effets.

 

Jérôme Richez – Co-fondateur du Liberté Living Lab

Combien de français sont connectés à internet ? Voilà le « pour qui » des civic tech. Le « pour qui » est plus une question d’infrastructure que de culture.
La question sous-jacente est « par qui » ? Par qui sont créées les civic tech et quelles sont les questions posées en terme de gouvernance, d’indépendance (financière, politique, technologique) et de transparence ? Par qui seront-elles régulées, s’auto-réguleront-elles, leur faudra t-il un contre-pouvoir, un organe de réflexion critique, un « conseil constitutionnel des civic tech » ?
L’autre question sous-jacente est « pour quand » ? Des interfaces utilisateurs grand public ? Des formes hybrides digitales et physiques ? Une relation démocratique en continu inscrite dans la constitution.

 

 

Valentin Chaput – DemocracyOS

Comme toute phase d’innovation, elle part des early adopters qui sont forcément les plus intéressés et les plus connectés, avant de toucher le grand public. Dans le cas des civic-tech il y a en plus un cas particulier : les premiers clients qui doivent investir dans ces projets pour les financer et les crédibiliser – les dirigeants politiques – ne sont pas tous des early adopters naturels, par méconnaissance ou par peur du phénomène. C’est par l’évolution de leurs demandes qu’ils vont permettre de dépasser le stade de la simple consultation (et c’est à nous de faire pression pour qu’ils avancent). Le jour où une décision est réellement prise sur une plateforme civic-tech, les participants affluent – le budget participatif est un bon exemple. Les porteurs de projet civic-tech ont évidemment une responsabilité énorme, d’abord dans la tenue d’un discours plus mature et plus modeste que le déjà ressassé « on uberise la politique » et ensuite dans la création d’outils adaptés à la résolution de problèmes concrets.

 

 

Nicolas Patte – Cap Collectif

Aujourd’hui, on doit dire honnêtement qu’une majorité des Français est sans doute mitigée quant à l’apport supposé exercé par la technologie, en particulier d’internet, sur la vie démocratique. C’est en tout cas ce qui ressort en filigrane d’une étude de 2014 commanditée par la Commission nationale du débat public à TNS Sofres. Ce chiffre, nous avons envie de croire qu’il évolue positivement, puisque depuis 2 ans de très nombreuses initiatives numériques ont vu le jour. Mais cela reste à démontrer.

Dépasser le stade de la consultation n’est pas qu’un voeu pieux, c’est également un objectif assumé. La philosophie de la “CivicTech” ne vient pas de nulle part, elle est largement inspiré par le courant “OpenGov”, qui vise à inventer de nouvelles manières de faire (de) la démocratie en s’appuyant sur les trois grands piliers de ce que nous avons traduit en France par “démocratie ouverte” : plus de transparence, plus de participation (co-décision), plus de collaboration (co-construction). Jusqu’à présent, la culture de la participation s’est largement cantonnée à offrir à la population un formulaire aveugle : remplir une case et cliquer sur le bouton “envoyer”, c’est de la “démocratie participative”.

Évidemment nous ne partageons pas ce point de vue et pensons que la prochaine étape c’est la participation transparente des citoyens à des questions de politique publique, aux budgets locaux, à la fabrication des lois, aux échanges d’arguments des différentes parties, et ainsi de suite.

Après, “toucher l’ensemble de la population” n’est pas un but en soi. On ne peut pas forcer les gens à participer à la vie démocratique. L’exhaustivité est un objectif louable mais elle n’a aucune valeur intrinsèque si elle n’est pas associée à une grande diversité de participants. Or pour toucher un maximum de gens et s’assurer de cette diversité des opinions, il est nécessaire qu’un sentiment global de confiance refasse surface dans la population. C’est-à-dire un engagement très fort du politique dans la tentative de rafraîchissement de la démocratie. Et donc un travail de longue haleine pour convaincre nos décideurs politiques et nos élites que la participation des citoyens aux décisions publiques n’est ni une perte de temps ni une perte d’argent, mais un gain colossal en matière d’intelligence collective. C’est une plus-value extraordinaire qui améliore à terme la productivité de l’Etat, multiplie sa force de travail, augmente la diversité de ses données-sources et remet la confiance dans le “système” au coeur des débats.

 

Thomas Champion – Politizr

Pour le plus grand nombre, sans pour autant tomber dans l’angélisme : nous savons très bien qu’une part de la population n’est ni intéressé par la politique, ni disponible pour s’impliquer, ni « connecté ». L’ambition de Politizr est d’être un relais numérique pour les élus et les citoyens, un moyen de poursuivre des discussions entamées dans le cadre de rencontres physiques que la plateforme permet de rendre accessible à tous.

Impasse

 

Chloé Pahud – Civocracy

Qui est conscient aujourd’hui de l’apport potentiel de la technologie sur la vie publique et démocratique ?

Les élus commencent à s’intéresser à l’apport de la technologie sur la vie publique mais aussi les agents dans les collectivités, pour nous, ils ont été nos meilleurs ambassadeurs.

Nous pouvons dépasser le stade de la simple consultation en étant très clair sur les résultats d’une discussion, mais aussi en intervenant pendant la discussion, en réagissant aux idées, en expliquant ce qui est faisable et pourquoi, en invitant les personnes concernées ou les experts, … ?

Pour toucher l’ensemble de la population ou pour le moins une part représentative de celle-ci, il y a 3 étapes indispensables : bien cibler son audience en lançant une discussion pour savoir à qui on veut parler, lancer une bonne campagne et choisir des sujets appropriés.

Enfin, pour éviter l’exclusion et intégrer l’ensemble des citoyens dans la vie politique et publique, nous devons combiner la technologie et le terrain, en multipliant les efforts et les expérimentations, en étant ouvert sur une approche bottom-up.

 


Jeremie Paret – STIG

Il faut impliquer les élus dans les solutions et ne surtout pas les exclure ; il faut qu’ils soient valorisés pour avoir envie de participer. Il est également nécessaire de concevoir des outils qui soient ultra-simples à utiliser, pas dans ce qu’ils permettent de faire, mais plutôt comment ils permettent de le faire, et beaux. Mettre l’accent sur le mobile est aussi une piste puisque les smartphones sont plus simples d’utilisation que les ordinateurs.

 


Julie de Pimodan – Fluicity

Je pense que l’obsession d’aller toucher l’ensemble des citoyens va à l’encontre du développement rapide des civic tech. La démocratie est une notion vivante, qui doit sans cesse s’expérimenter et évoluer avec les mouvements de notre société. On vit dans un monde hyper fragmenté: un grand nombre de médias touchent un grand nombre d’audiences qui sont sensibles à un grand nombre de sujets. Aujourd’hui les personnes les plus actives en démocratie sont les plus de 55 ans. La civic tech (comme la démocratie) peut difficilement toucher l’ensemble de la population. Aujourd’hui on a besoin de faciliter l’accès à la citoyenneté à la majorité silencieuse et le numérique est le moyen le plus évident pour atteindre cet objectif. Il faut encourager le développement de la civic tech, même avec ses imperfections si on souhaite qu’elle puisse avoir un jour un impact important.

 

Maxime Barbier – BlueNove / Assembl

Aujourd’hui, la Civic tech ne rencontre que des pionniers dans les organisations publiques. Principalement parce qu’elle remet en cause des approches traditionnelles d’élaboration des politiques publiques. La mobilisation citoyenne n’est pas aujourd’hui un réflexe pour les décideurs politiques et acteurs publics.

L’objectif n’est pas d’intégrer l’ensemble des citoyens, mais de faciliter l’engagement de ceux qui veulent s’investir pour apporter leur contribution à la conception et mise en œuvre des politiques publiques. Il s’agit d’activer des communautés éphémères, en fonction des sujets, et de les mobiliser dans des démarches d’intelligence et d’action collective.

Aujourd’hui, il est encore difficile d’aller au-delà des approches de consultation. On arrive à proposer des dispositifs d’aide à la décision (budget participatifs, priorisation collective de projets), mais on ne dispose pas d’outils et de méthodologies pour faciliter le passage à l’action. L’une des résistances est la capacité des collectivités et ministères à expérimenter des idées et projets recommandés par les citoyens.

 


Liens de la semaine

Les liens CivicTech de la semaine #27

20 novembre 2016 • By

Vous pouviez habituellement retrouver ici chaque dimanche les liens Civic Tech de la semaine : cette revue de liens a pris, encore une fois, un peu de retard. Cette rubrique va probablement passer à un rythme mensuel pour assurer une meilleure régularité. 

Pour cette fois, ce sera donc les liens Civic Tech des dernières semaines 😉

Les liens civic tech de la semaine 27 civictech

 

Primaire à droite : comment les candidats ont géré leur campagne numérique – France Inter

Mais le fait le plus notable – et le plus nouveau – de cette campagne numérique, qui devrait aller en augmentant d’ici l’élection présidentielle fin 2017, c’est que les candidats se sentent de plus en plus prêts à contourner les médias “traditionnels” que sont la presse écrite, la radio et la télé au profit d’une confrontation directe avec leur audience.

Reste pour les candidats à attirer les jeunes : et pour cela ils se rendent directement sur leur terrain. Le réseau social Snapchat, le plus populaire chez les 15-24 ans, a été expérimenté par un seul des candidats : Bruno Le Maire, par l’intermédiaire de son équipe “Les jeunes avec BLM”. C’est peut-être sur ce terrain que les candidats sont le plus en retard, alors qu’aux Etats-Unis, Hillary Clinton comme Donald Trump avaient largement investi ce terrain.

 

Enquête sur la Civic Tech : comment des plates-formes citoyennes comptent sauver la démocratie – Les Inrocks

“On s’est rendu compte que les gens se plient à l’exercice et répondent très sérieusement à la question posée, parce qu’il y a derrière un véritable enjeu. Tous les participants ont saisi l’importance qu’allaient avoir leurs commentaires ou leurs publications, qu’ils n’étaient pas sur Facebook entre amis”, expliquent Clara Boudehen et Florent de Bodman. Les haters se font donc rares quand il s’agit de changer la société et d’impacter la chose publique. Bon à savoir.

Selon Axelle Lemaire, le rôle du peuple n’a jamais été fondamentalement repensé depuis la Révolution française et c’est précisément ce sur quoi devraient réfléchir les différentes Civic Tech. “En France, on est en république et on aime le répéter, mais la réalité, c’est que dans les pratiques institutionnelles et politiques on a plus l’impression d’être dans une république monarchique”, expose la secrétaire d’Etat.

 

Vidéo : Au Liberté Living Lab la Tech sert l’intérêt général – The Good Life

Lieu d’hybridation entre social et business, le Liberté Living Lab fait figure d’OVNI dans le paysage des startups françaises. En plein cœur de Paris, le site de 2 000 m2 héberge 200 résidents pluridisciplinaires avec un objectif commun : innover en faveur de l’intérêt général. Reportage dans le premier hub de la Civic Tech en France.

 

Civic Tech – Le journal des idées / France Culture 

Il y a enfin les Civic Tech de lobbying citoyen, comme make.org, dont le fondateur exprime dans l’hebdomadaire son ambition de « créer une intelligence collective ». Il fait le constat d’une « décomposition citoyenne » causée par « le corporatisme, le communautarisme, l’individualisme ». Face à cela la plate-forme entend relayer les propositions des internautes, confronter les plus fortes d’entre elles aux élus et décideurs, et obtenir en cas d’accueil favorable un engagement concret de leur part. Face au « décalage immense entre les aspirations de la société et la capacité du système à y répondre », selon les termes de notre secrétaire d’Etat au numérique, les Civic Tech proposent un arsenal d’outils pour faire de la médiation citoyenne, ainsi qu’un « début de réponse au malaise démocratique ».

 

La révolution numérique doit remettre les citoyens au centre de notre démocratie – Emmanuel Grégoire / HuffPost

Si le numérique permet aux institutions de s’ouvrir davantage à ses citoyens, il permet également à ces derniers de développer d’eux même des outils visant à s’approprier la chose publique. Plate forme de pétition en ligne, espace numérique de dialogue et de réflexions en ligne, comparateurs de programmes politiques… Une multitude d’outils sont créés chaque jours par des citoyens engagés désireux de mettre les technologies au service du bien commun. Le développement des « civic tech » témoigne de l’appétence renouvelée des citoyens pour s’investir dans la vie publique. C’est également une possibilité de renouveler l’offre démocratique classique en s’inspirant de son modèle horizontal, ouvert et innovant. La Ville de Paris travaille d’ailleurs à la création d’un « Civic Hall » pour apporter sa pierre à cet de cet écosystème riche d’une multitude d’acteurs.

Explique moi… le Partenariat pour un Gouvernement ouvert – Le Drenche

L’Open Government Partnership – OGP – ou Partenariat pour un Gouvernement Ouvert – PGO – a été lancé en septembre 2011 par huit pays fondateurs (Brésil, Indonésie, Mexique, Norvège, Philippines, Afrique du Sud, Royaume-Uni et États-Unis). Il compte aujourd’hui 70 pays membres, ainsi que des ONG et représentants de la société civile.

#hello2017 : pour mieux se préparer aux élections de 2017 – GeekZone

Initialement lancée en 2012, au moment de l’élection présidentielle, Voxe.org est une association loi 1901 qui vise à utiliser les outils numériques pour tenter de redonner aux jeunes le goût de la politique. En partenariat avec Curious (une plateforme de communication entre citoyens et personnalités influentes) et Kawaa (un outil pour faciliter les rencontres entre personnes partageant les mêmes centres d’intérêts), Voxe.org vient de lancer #hello2017, un site qui offre aux internautes un espace de débat et d’engagement plutôt inédit, articulé autour de quatre axes principaux : information, comparaison (entre les programmes de différents candidats), interpellation (pour interagir directement avec eux) et rencontre (pour constituer des groupes citoyens de discussion et d’action).

Quels bénéfices attendez-vous des technologies civiques (plateformes et applications citoyennes) ? – Enquête réalisée du 9 au 16 septembre auprès de 478 maires, adjoints au maire, DGS et responsables communication de municipalités.

Quels bénéfices attendez-vous des technologies civiques (plateformes et applications citoyennes) ?

 

[Civic Tech] Le numérique peut-il améliorer les démocraties ? –  FrenchWeb

La quasi-totalité des startups de civic tech ne créent pas d’innovation technologique à proprement parler, ni même sociétale. Elles utilisent des techniques connues et éprouvées de bases de données, de sites web, d’applications mobiles et de réseaux sociaux. Leurs modèles de données observables sont généralement très rudimentaires.

Est-ce qu’elles pourraient bénéficier de ruptures technologiques majeures? Est-ce que l’intelligence artificielle pourrait devenir une forme alternative de démocratie participative? Celle du big data, des objets connectés et des algorithmes ?

 

Qui est la start-up qui développe la civic-tech à Nice – La Tribune 

Démarrée ce 10 novembre l’expérimentation avec la métropole Nice Côte d’Azur devrait durer un an. Trois discussions sont déjà actives, pour une durée de 45 jours, autour de sujets comme quels services innovants pourraient être proposés au quotidien, quels services en télé-présence seraient utiles dans le moyen et le haut pays et quels services innovants rendraient le trajet en tramway plus agréable.

L’objectif de Civitocracy est de permettre un débat constructif mais aussi de donner l’opportunité aux citoyens de faire remonter les problématiques qui lui paraissent essentielles. En une journée, 140 personnes se sont inscrites sur la plateforme.

 

Axel Dauchez lance une plateforme de lobbying citoyen – L’ADN

Notre premier enjeu est de faire émerger des propositions citoyennes de manière massive. Tout le reste en découle.  Pour y parvenir, nous sommes sur un système de contributions simples. Nous avons mis en place une première initiative avec BFM et RMC. Chaque semaine, nous proposons sur leurs antennes une thématique sur un sujet de politique nationale. Les auditeurs sont invités à soumettre leurs solutions sur make.org, ou à venir consulter et à voter pour celles des autres. A partir des propositions recueillies, nous rédigeons une note de synthèse à destination des journalistes qui peuvent utiliser ces éléments à l’antenne. Ils commencent déjà à le faire et cela change leur manière d’interviewer les politiques. Mais le changement se fait aussi du côté des citoyens : leur rôle ne consiste plus uniquement à voter… il peuvent proposer des solutions. Quant aux élus, ils ne sont plus attendus sur l’expression de promesses, mais sur leur engagement concret à les mettre en place. Cela représente un véritable changement culturel pour l’ensemble des parties.

 

Biznext : « Le coup d’État citoyen », la politique à l’heure du numérique – La Tribune 

La Tribune propose une masterclass interactive sur la politique lors de la prochaine édition de Biznext, le 14 novembre au Casino-Théâtre Barrière à Toulouse. Elisa Lewis, co-auteure de Le Coup d’État citoyen, et Léonore de Roquefeuil, présidente de Voxe.org, partageront leur analyse et diront pourquoi la campagne pour les élections de 2017 ne ressemble à aucune autre. Interview d’Elisa Lewis.

 

#Inventons2017 : Le manifeste des jeunes pour la Présidentielle – Les Echos 

Marre de ne pas être entendu(e) ? Les Echos START avec Make.org, Sciences Po et Facebook vous donnent voix au chapitre pour la Présidentielle 2017. Une occasion inédite de faire du lobbying citoyen directement auprès des candidats. Explications.

20 propositions pour des conseils de quartier 2.0 – Valentin Chaput / Mediapart

Nous avons débuté notre collaboration au premier trimestre 2016 en organisant deux “meetups” pour rassembler une cinquantaine d’habitants des environs. Ces deux ateliers créatifs nous ont permis de définir nos attentes collectives — que les conseils de quartier ne remplissent pas à l’heure actuelle — puis nos idées sur les activités, les méthodes décisionnelles et les supports numériques qu’il faudrait développer pour donner plus d’attractivité et d’impact à ces rendez-vous citoyens. Nous les avons ensuite comparées au fonctionnement existant des conseils de quartier en assistant à plusieurs séances. Nous avons synthétisé ces travaux dans une liste de 20 propositions qui ambitionnent de dynamiser l’engagement démocratique local en attirant des participants plus divers aux réunions, en développant de nouveaux formats débouchant sur de véritables décisions co-construites avec les citoyens et de nouveaux outils numériques adaptés.

 

 

 

 


Liens de la semaine

Les liens CivicTech de la semaine #18

23 mai 2016 • By

Chaque dimanche (et cette semaine, un peu à la bourre, le lundi), retrouvez les liens Civic Tech de la semaine.

Les liens civictech civic tech de la semaine 18

Les Français ont toujours un désir de politique – La Croix

Il y a donc toujours un désir de politique et notre sondage montre que la volonté d’engagement reste également intacte. Mais celle-ci cherche aujourd’hui de nouveaux moyens d’expression. Les Français préfèrent signer une pétition en ligne que manifester, participer à des consultations citoyennes plutôt que faire la grève, adhérer à des mouvements nouveaux ou participer à des débats spontanés comme « Nuit debout » qu’adhérer à un parti traditionnel.

« Il y a un souhait manifeste de dépasser les partis et de faire de la politique autrement par le biais d’une démocratie plus participative et plus citoyenne. Une démocratie horizontale plus que verticale », confirme Aurélien Preud’Homme.

Les-Francais-toujours-desir-politique

 

Comment le numérique peut transformer durablement la démocratie – Benjamin des Gachons, Directeur France Change.org

Du côté de la plateforme Change.org, et dans cette même logique d’empowerment des citoyens, nous venons de lancer notre « guide du lobbying citoyen » mettant en avant de manière didactique les ressorts des mobilisations citoyennes ayant abouti à des changements concrets, sur la base des bonnes pratiques développées par nos 7 millions d’utilisateurs en France. Sur le modèle des formations au crowdfunding dispensées par les sites de financement participatif, notre ambition est de former toujours plus de citoyens au crowdcampaigning, c’est-à-dire à ces mobilisation des foules, ces campagnes citoyennes participatives dont l’impact va croissant.

 

La démocratie directe sur Internet : utopie ou réalité ? – Le Figaro

Il semble aussi en France qu’on retrouve ces initiatives open source, citoyennes et novatrices au sein de milieux populaires et entrepreneuriaux plutôt frustrés par le manque d’efficacité de l’Etat. Le parallèle avec les Etats Unis est ici utile, puisqu’après la campagne Obama 2008, c’est un appel à l’action de Tim O’Reilly, une personnalité de l’industrie technologique, qui porta le concept de CivicTech sur les fonts baptismaux: dans son appel, O’Reilly fustige l’inefficacité du modèle gouvernemental, qu’il présente comme un distributeur automatique («vending machine»): en entrée l’argent du contribuable, en sortie un produit peu satisfaisant mais unique. Il préconise des plateformes globales et interopérables fournies par le gouvernement, que les citoyens pourraient s’approprier. Depuis lors, le développement de Change.org (qui lors du débat sur la loi Khomri a trouvé sa place de choix en France), l’implication de grands mécènes comme le fondateur d’Ebay Pierre Omidyar, le succès de SeamlessDocs, ont consacré les avancées de ce secteur aux Etats Unis: le terme de CivicTech l’a aussi définitivement emporté sur celui de government 2.0.

 

Le mouvement des civic-tech : révolution démocratique ou promesse excessive ? – Loïc Blondiaux

Transportons-nous cependant par la pensée dans un monde dans lequel des civic tech comme Voxe, Ma Voix, La primaire.org, Communecter, Stig, Democracy OS, Civocracy, Loomio, Parlement et citoyens, Democracy Earth… pour ne citer que celles-là feraient l’objet d’usages fréquents et massifs. Nul doute que notre monde politique en serait bouleversé. Dans un tel monde, la distance entre élus et citoyens se serait considérablement réduite et les possibilités de dialogue, de coopération, de mobilisation et de participation des citoyens au processus de décision, à toutes les échelles, seraient décuplées. Les civic tech préfigurent un tel monde, elles ne sont pas pour l’instant encore suffisamment visibles ou puissantes pour le faire advenir. Nous sommes peut-être fin 1788, mais la Révolution politique par le numérique se fait encore attendre.

 

Thierry Herrant (Publicis): «Les mobilisations numériques deviennent des armes politiques de médiatisation massive» – L’opinion (Abonnés)

Le directeur général du pôle image et contenus de Publicis consultants analyse les nouvelles formes de mobilisations : appels en ligne, pétitions numériques, Nuit debout…

« Le numérique, si vous ne pratiquez pas, vous ne comprenez pas », prévient Benoît Thieulin – Usine Digitale

Le deuxième plan, serait peut-être de préparer l’arrivée d’un nouveau système, si celui-ci a du mal à se réformer, compte tenu du caractère révolutionnaire de cette transformation. L’Etat-nation tel qu’il est conçu avec une démocratie représentative déléguée qui produit du droit, avec un rythme d’élections tous les 5 ou 7 ans, est-il l’horizon indépassable de notre politique ? Je ne crois pas. Est-ce que le modèle de la grande entreprise, qui a dominé les échanges économiques, va rester dominant dans les années qui viennent ? Je suis convaincu que non. Je ne dis pas qu’il va disparaître. Mais je pense qu’il va y avoir une explosion des nouvelles formes d’échanges économiques. Et donc d’autres types de régulations politiques.

Le numérique est un outillage des individus. L’un des pouvoir qu’il leur donne c’est la capacité d’auto-organisation. Les grandes organisations, économiques ou politiques, ne vont plus avoir seules le monopole des organisations collectives. Il faut donc avoir une pensée double : accompagner les institutions traditionnelles, françaises ou européennes, car la transition pourrait être très brutale, et réfléchir au système qui est en train d’émerger.

 

Réformer autrement, avec les citoyens – Jean Vincent Placé

Oui, on peut rendre les politiques publiques plus efficaces et moins coûteuses. Et nous le démontrons tous les jours. Le Gouvernement a choisi, en 2012, une méthode, retenue par la plupart des grands pays qui ont conduit leurs réformes avec succès. Une méthode dont tous les observateurs, toutes les grandes institutions publiques, disent qu’elle est un levier majeur pour transformer durablement l’action publique. Cette méthode c’est l’évaluation des politiques publiques. Et, parce que je la porte désormais au sein du Gouvernement, je peux en témoigner : ça marche.

Chacun pourra le constater librement. En toute transparence, j’y suis très attaché, nous mettons les rapports de ces évaluations sur la place publique (sur le site modernisation.gouv.fr). Et comme nous l’avions déjà fait en novembre 2014, jeudi 19 mai se tiendra à la maison de la radio un séminaire présentant le résultat des soixante-dix évaluations de politique publique engagées depuis 2012 et qui ont, d’ores et déjà permis d’économiser plus de 7 Mds € en trois ans, une somme non négligeable.

Civic Tech : démocratie augmentée ou régression démocratique ? – Le nouvel économiste

Après tout, n’est-il pas dans l’essence d’une démocratie évoluée d’accepter la montée en puissance de contre-pouvoirs, d’encourager de nouveaux espaces de prise de parole et de délibérations publiques ? Le défi que lance le numérique aux politiques – en accélérant la circulation des idées, en renforçant l’engagement des citoyens, et en accroissant l’exigence de transparence et d’‘accountability’ (l’obligation de rendre des comptes) – est donc salutaire, car il n’y a rien de mieux au fond que de mettre le système sous pression pour le faire progresser. La belle histoire forgée par les thuriféraires de la démocratie numérique autour de la figure de citoyens numériques mieux informés, plus éclairés et par la même plus pondérés et ouverts au dialogue, est toutefois bien trop enjolivée. En démultipliant les possibilités d’expression – sur les réseaux sociaux, chacun se croit désormais autorisé à exprimer son opinion et peut même prétendre au statut de leader d’opinions – Internet aurait tendance à créer du dissensus plutôt que du consensus. Avec à la clé l’accentuation de la balkanisation de l’opinion publique en autant de communautarisme d’idées dans lesquels on se rassemble par affinités idéologiques pour trouver des adversaires à combattre. Sans compter le risque de donner la part belle aux minorités agissantes et organisées.

 


Ils font la Civic Tech

Ils font la CivicTech : qui sont les 20 premiers inscrits de la CivicThèque ?

9 avril 2016 • By

En lançant ce blog en début d’année, j’avais également la volonté de recenser « ceux qui font » la CivicTech en France et à l’international par le biais d’un simple annuaire collaboratif : la CivicThèque.

civictheque civic tech civictech

Aujourd’hui, 20 acteurs Civic Tech se sont inscrits. Ils proposent tous des solutions qui répondent aux nombreuses expressions (il n’y a qu’à voir le phénomène #NuitDebout) d’une forte demande de renouveau démocratique en plein état d’urgence, de crise économique et sociale.

Merci à :

Civocracy, Communecter et Fluicity qui proposent des plateformes pour réinventer la démocratie locale et permettre d’impliquer d’avantage le citoyen.

Change.org, numéro 1 mondial des pétitions en ligne qui a transformé le citoyen en partenaire social et l’a invité à la table des négociations.

Baztille qui à l’instar de MaVoix veut faire élire des citoyens qui appliquent les décisions des membres du collectif.

Voxe et son comparateur de programmes politiques, Vérité Politique qui évalue le degré d’honnêteté des élus et des partis politiques et Parlement et citoyens qui permet aux citoyens de co-construire les lois avec les élus.

LeDrenche, un média qui donne les clefs aux internautes pour se forger une opinion et AgoraLabTV qui propose de créer des débats TV interactifs avec les citoyens.

DigitaleBox, Nation Builder français, qui propose un logiciel de gestion des relations avec les électeurs et de stratégie électorale.

20 inscrits à la CivicThèque civictech civic tech

Belem et son système de vote «blockchain», c’est-à-dire sécurisé, transparent et efficace pour Nous Citoyens.

Engage qui facilite l’implication, la mobilisation, l’action collective via les technologies et les Bricodeurs qui éduquent aux Civic Tech.

InCity et son service de surveillance par les citoyens de l’espace public en vue de son amélioration et Democras, un réseau social citoyen.

Le projet ContentCheck qui regroupe des partenaires académiques et une équipe de journalistes du journal Le Monde dans le but de développer une manière d’automatiser le fact-checking pour contextualiser et enrichir factuellement le débat politique.

Loomio qui propose un outil de prise de décisions collectives.

PolitizR qui rebat les cartes en créant un espace numérique où les élu(e)s débattent des propositioons citoyennes.

Stig qui a pour ambition d’offrir une vision en temps réel de l’opinion et de la volonté citoyenne.

Un prochain billet rapidement pour dresser un nouvel état de la CivicTheque.