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DemocracyOS

Ils font la Civic Tech

Ils font la CivicTech : qui sont les 50 premiers inscrits de l’annuaire CivicThèque ?

14 janvier 2017 • By

En lançant ce blog il y a un an, j’avais également la volonté de recenser « ceux qui font » la CivicTech par le biais d’un simple annuaire collaboratif.

civictheque civic tech civictech annuaire

 

Aujourd’hui, 50 acteurs de cet écosystème ont fait le choix de rejoindre la CivicThèque.

 

Merci à :

Civocracy, CommunecterFluicityMade in vote, Citizen Lab, Nova Ideo, Mon avis citoyen, Oui Ville, Territoire citoyen, Bouge ma ville, My open city, NeoCity, VoxMapp, Vooter qui proposent des plateformes pour réinventer la démocratie locale et permettre d’impliquer d’avantage le citoyen.

Change.org, numéro 1 mondial des pétitions en ligne qui a transformé le citoyen en partenaire social et l’a invité à la table des négociations.

Inseme qui veut permettre la participation de tous aux assemblées télédiffusées.

La civic start up, The Good Lobby qui a pour ambition de démocratiser le lobbying en permettant à des académiques, des professionnels et à leurs employeurs d’offrir gratuitement leurs services aux ONG travaillant pour d’importantes causes sociales et/ou sociétales.

Collecticity, une plateforme de financement participatif pour les projets publics. Elle permet aux particuliers d’investir dans des projets d’intérêt général proposés par des collectivités territoriales.

Baztille qui à l’instar de MaVoix veut faire élire des citoyens qui appliquent les décisions des membres du collectif.

Quorum, une application web et mobile destinée aux équipes de campagnes, ONG, associations, mouvements citoyens et aux créateurs de changement.

QualiScore qui propose de fournir des données transparentes pour valoriser les atouts des communes.

CitizenLab qui propose une alternative qui prend comme point de départ une relation nouvelle entre l’Etat et la société civile.

Voxe et son comparateur de programmes politiques, Vérité Politique qui évalue le degré d’honnêteté des élus et des partis politiques et Parlement et citoyens qui permet aux citoyens de co-construire les lois avec les élus.

LeDrenche, un média qui donne les clefs aux internautes pour se forger une opinion et AgoraLabTV qui propose de créer des débats TV interactifs avec les citoyens.

50 acteurs civic tech civictech annuaire civictheque

AssemblCap Collectif, des solutions d’intelligence collective et de nouvelles plateformes de participation citoyenne à grande échelle. Demok, plateforme (application et site web) recensant tous les projets et propositions de lois à l’étude en France.

DigitaleBox et Nation Builder, qui proposent un logiciel de gestion des relations avec les électeurs et de stratégie électorale.

DemocracyOS, une plateforme open source : libre, gratuite, indépendante. Son but est de favoriser la participation de tous à la fabrique de décisions politiques, à l’heure où internet a changé presque tous les aspects de notre vie quotidienne.

Belem et son système de vote «blockchain», c’est-à-dire sécurisé, transparent et efficace pour Nous Citoyens.

Directement inspirée des plateformes de streaming de jeux vidéo, Accropolis s’adresse à un large public de citoyennes et de citoyens qui ont soif de compréhension des enjeux publics et veulent se réapproprier leur démocratie.

Engage, Citizen Clan, qui facilitent l’implication, la mobilisation, l’action collective via les technologies et les Bricodeurs qui éduquent aux Civic Tech.

Demodyne, une plateforme de gouvernance citoyenne directe, au niveau local et national

Questionnez vos élus : qui propose aux citoyens de poser publiquement des questions à leurs élus, à ces derniers d’expliquer leur action et d’afficher leur volonté de rendre des comptes à leurs électeurs.

InCity et son service de surveillance par les citoyens de l’espace public en vue de son amélioration et Democras, un réseau social citoyen.

Le projet ContentCheck qui regroupe des partenaires académiques et une équipe de journalistes du journal Le Monde dans le but de développer une manière d’automatiser le fact-checking pour contextualiser et enrichir factuellement le débat politique.

UFO, qui veut accélérer l’avènement des Villes Contributives

Loomio qui propose un outil de prise de décisions collectives.

Babele, une plateforme collaborative de création de projets sociaux.

Livedem, un outil collaboratif permettant l’expression populaire, le débat public non partisan et le relais auprès des élus.

PolitizR qui rebat les cartes en créant un espace numérique où les élu(e)s débattent des propositioons citoyennes.

Stig, mon e-parti qui ont pour ambition d’offrir une vision de l’opinion et de la volonté citoyenne.


Réflexions

Les Civic Tech survivront-elles aux élections présidentielles de 2017 ?

22 décembre 2016 • By

Ce post est le dernier d’une série de 4 billets dédiés aux impasses de la CivicTech. Cette fois, les acteurs de la Civic Tech partagent leurs visions sur l’avenir de cet écosystème : survivra-t’il aux élections présidentielles de 2017.

La Civic Tech survivra t'elle aux élections présidentielles de 2017

Clara Boudehen – Chargée de mission au cabinet d’Axelle Lemaire

J’espère bien que les Civic Tech survivront à l’élection de 2017 et qu’elles ne sont pas dépendantes du gouvernement actuel. La présidentielle de 2017 est l’occasion pour beaucoup d’entre-elles de se développer et de prouver leur pertinence par des actions concrètes. Par exemple, ‪Voxe.org mène le projet Hello2017 pour informer les citoyens tout au long de l’année, ‪Change.org à lancé Changez 2017 qui propose aux citoyens de faire remonter leurs idées pour la présidentielle. 2017 n’est qu’une échéance mais le mouvement est lancé pour que participation ne se résume plus seulement à l’élection.

Les présidentielles de 2017 ne sont qu'une échéance pour les CivicTech

L’un des défis pour la survie des Civic Tech est son financement. Quelques unes ont déjà trouvé leur modèle économique, mais ce n’est pas le cas de toutes. Pour garantir leur indépendance politique et financière, ces initiatives n’ont pas intérêt à vivre uniquement grâce aux subventions publiques. Aux Etats-Unis, l’écosystème Civic Tech est très développé grâce au investissements de grandes entreprises et à la philanthropie, ce qui est moins commun en France. Axelle Lemaire a choisi de marrainer le projet d’incubateur Civic Tech porté par Démocratie Ouverte et financé par des acteurs privés et para-publics, dans l’optique d’accompagner l’émergence des futures innovations démocratiques et ainsi pérenniser cet écosystème.

Selon moi, les Civic tech survivront à l’échéance présidentielle car leur champ d’application le plus naturel est la démocratie locale en France. De nombreux élus locaux se sont engagés à instaurer un nouveau rapport avec les citoyens, en mettant en plaça des budgets participatifs, des consultations sur les projets d’aménagement ou sur l’avenir de leur ville.

 

Jérôme Richez – Liberté Living Lab

Les civic tech assureront-elles la distraction de la présidentielle ? L’appétence actuelle peut le faire craindre. Pour autant, cette présidentielle et les législatives dans la foulée seront peut-être les dernières élections sans véritable rapport de force citoyen. Ce qui est pointé du doigt aujourd’hui, c’est à la fois un fonctionnement politique et médiatique.

Avec les civic tech, les citoyens deviennent non seulement porteurs de solution, ils se transforment collectivement en « médias », une des composantes essentielles à la démocratie : vérification des informations, attachement pour le fond, capacité à imposer des sujets, à faire émerger des voies progressistes, à faire dialoguer… Ces « citoyens-médias » devraient être actifs dès 2017. Quelle sera la prise de conscience collective ?

 

Valentin Chaput – DemocracyOS

Oui car beaucoup de projets civic-tech ne cherchent pas à entrer dans le jeu électoral qui obnubile le pays pendant un an, mais cherchent au contraire à accompagner la transition vers une société où toutes les décisions sont prises de manière plus collective et plus horizontale.

Florent Guignard – Le Drenche

Cela dépend de la nature de l’initiative. Je n’ai aucun doute que des initiatives comme Parlement et Citoyens, Voxe.org (présent dans 17 pays), Fluicity, Le Drenche ou d’autres survivront à 2017, car soit elles existent depuis plusieurs années ou dans plusieurs pays, soit elles ne sont pas liées à 2017.
En revanche, une partie des initiatives disparaîtra après les élections ; les primaires citoyennes, ou plus généralement toutes celles montées cette année dans le but d’influer l’élection présidentielle auront beaucoup de difficultés à se réinventer une fois cette échéance passée… mais une partie d’entre elles renaîtront 5 ans plus tard, car il y a peu de chances que les choses aient fondamentalement changé d’ici là. C’est une forme de darwinisme des initiatives qui n’est pas forcément malsaine ; à la fin, seules les initiatives qui répondent à un besoin de fond survivront, sous une forme ou sous une autre, et c’est la société qui en sortira gagnante.

 

Vincent Moncenis – DigitaleBox

L’industrie des CivicTech n’est pas née avec la présidentielle française de 2017, cette échéance contribue d’ailleurs à la notoriété et à l’adoption des civictech sans lui nuire, donc elles survivront aux élections présidentielles 2017.

Si certaines CivicTech voient la fin des élections présidentielles comme une date butoir ou la fin de leur projet, c’est qu’elles ont structurellement un problème, une absence de business model, une carence dans leur offre produit ou de service.

C’est le point faible de la scène CivicTech française jusqu’à présent, trop de structures n’ont pas encore passé le cap économique. Structuré en association, parfois dépourvu de business model, avec parfois une approche purement militante les plaçant sur une audience limitée, ces projets peuvent être rattrapés par la réalité une fois l’élection terminé.

Sans raison d’être, sans valeur ajoutée pour l’utilisateur une fois l’élection passé, il y a un vrai risque pour ces projets de disparaitre, c’est dramatique pour eux mêmes, mais c’est aussi dommageable pour la CivicTech toute entière. L’énergie nécessaire, la réalisation du projet, les financements engagés, le temps investit ne doivent pas être perdus ! Cela revient à revenir à l’an 0 pour toutes les parties prenantes du projet et cela ralentit la CivicTech française.

Tous les projets CIvicTech se doivent réfléchir à leur business model et leur pérennité, se structurer en entreprise, intégrer une vision entrepreneuriale et industrielle pour investir des bénéfices dans la recherche et développement pour continuer à developper les meilleurs produits au meilleur prix.

La santé et les performances de cet écosystème en dépendent en France. Nous ne sommes pas seuls, la scène CivicTech est globale. Si nous souhaitons exister, nous devons nous battre à armes égales avec nos concurrents étrangers. Ils sont nombreux, très avancés, très bien structurés et très bien financés, adossés à des fonds d’investissements.

Une fois ce constat fait, aidons nous les uns les autres et avançons.

 

Thomas Champion – Politizr

Difficile de répondre sans faire de civictech fiction… Les mouvements citoyens type “Nuit Debout” risquent d’être réactivés en cas de victoire de l’extrême droite. Certaines startups ou entreprises civictech fortement marquées à gauche et dépendantes d’un financement gouvernemental risquent de disparaître si elles ne pivotent pas. Et en dehors des résultats électoraux : quel avenir pour des initiatives comme laprimaire.org qui par définition devraient disparaitre après les élections ? Une transformation en “parti” politique pour les prochaines échéances électorales peut-être ? Un peu comme Ma Voix ?

Fin de la Civic Tech de gauche ?

En ce qui concerne Politizr, les élections prochaines sont un excellent moyen de faire la promotion de la plateforme mais ne sont en aucun cas une fin en soit. Nous poursuivrons notre développement après les élections présidentielles et législatives.

 

Julie de Pimodan – Fluicity

Une civic tech ne pourra avoir un réel poids que si elle est capable de reproduire le rapport de force qui existe entre les élus et les citoyens. Répondre à une commande publique est donc un non sens, puisque cela revient à créer un outil qui représente le gouvernement et non les citoyens.

 

Maxime Barbier – Bluenove / Assembl

On peut imaginer un éventuel rapprochement de certaines solutions complémentaires. Ira-t-on vers une convergence des acteurs ? En tout cas, je pense que des coopérations sont à monter entre les différents acteurs pour adresser globalement des problématiques.
Je pense aussi que de nouvelles technologies civiques sont à inventer post élection, notamment dans le suivi de programmes, dans la co-définition de nouveaux dispositifs publics, dans la mobilisation collective dans la mise en œuvre d’actions locales, dans la co-évaluation des politiques publiques…


Réflexions

Et si la Civic Tech était vouée à l’échec ? 1/4

17 décembre 2016 • By

Ce post est le premier d’une série de 4 billets dédiés aux impasses de la Civic Tech.

J’ai proposé aux acteurs de cet écosystème et au cabinet d’un ministère en charge de ces sujets (qui a beaucoup retardé la publication de ce post et n’a finalement jamais répondu), de partager leurs visions sur les 4 grands freins qui, selon moi, entravent le développement en France des technologies civiques.

Impasses Civic Tech : droit dans le mur ? CivicTech 1/4

Premier thème abordé aujourd’hui ==> Quels publics et quels apports de la CivicTech : est- ce un terme « gadget » pour donner du sens aux consultations publiques, comment ces outils peuvent toucher une part représentative de la population ou au contraire sont-ils excluant pour une grande part de la population française ? 

 

Florent Guignard – Le Drenche

Très peu de gens connaissent la Civic tech, c’est un des principaux défis, une poignée sont conscients de l’apport que cela peut représenter.

Néanmoins, une majorité de citoyens partagent les constats de base ; donc la situation peut évoluer assez rapidement. Certains signaux montrent que les choses vont rapidement évoluer ; le début de l’intérêt des médias pour le secteur, l’arrivée de futurs poids lourds (entreprises arrivant avec de grosses mises de départ). Dès que les grands médias auront véritablement intégré une partie de ces outils, une majorité de personnes sera au courant et consciente de ce que cela peut représenter.

Eviter l’exclusion, c’est difficile ; les citoyens déjà exclus du système auront peu de chances d’être ré-intégrer grâce aux civic tech. De fait, si l’on veut corriger ce problème, cela passe par une culture d’inclusion et de participation citoyenne, qui mettra plusieurs années, voire dizaines d’années à avoir des effets.

 

Jérôme Richez – Co-fondateur du Liberté Living Lab

Combien de français sont connectés à internet ? Voilà le « pour qui » des civic tech. Le « pour qui » est plus une question d’infrastructure que de culture.
La question sous-jacente est « par qui » ? Par qui sont créées les civic tech et quelles sont les questions posées en terme de gouvernance, d’indépendance (financière, politique, technologique) et de transparence ? Par qui seront-elles régulées, s’auto-réguleront-elles, leur faudra t-il un contre-pouvoir, un organe de réflexion critique, un « conseil constitutionnel des civic tech » ?
L’autre question sous-jacente est « pour quand » ? Des interfaces utilisateurs grand public ? Des formes hybrides digitales et physiques ? Une relation démocratique en continu inscrite dans la constitution.

 

 

Valentin Chaput – DemocracyOS

Comme toute phase d’innovation, elle part des early adopters qui sont forcément les plus intéressés et les plus connectés, avant de toucher le grand public. Dans le cas des civic-tech il y a en plus un cas particulier : les premiers clients qui doivent investir dans ces projets pour les financer et les crédibiliser – les dirigeants politiques – ne sont pas tous des early adopters naturels, par méconnaissance ou par peur du phénomène. C’est par l’évolution de leurs demandes qu’ils vont permettre de dépasser le stade de la simple consultation (et c’est à nous de faire pression pour qu’ils avancent). Le jour où une décision est réellement prise sur une plateforme civic-tech, les participants affluent – le budget participatif est un bon exemple. Les porteurs de projet civic-tech ont évidemment une responsabilité énorme, d’abord dans la tenue d’un discours plus mature et plus modeste que le déjà ressassé « on uberise la politique » et ensuite dans la création d’outils adaptés à la résolution de problèmes concrets.

 

 

Nicolas Patte – Cap Collectif

Aujourd’hui, on doit dire honnêtement qu’une majorité des Français est sans doute mitigée quant à l’apport supposé exercé par la technologie, en particulier d’internet, sur la vie démocratique. C’est en tout cas ce qui ressort en filigrane d’une étude de 2014 commanditée par la Commission nationale du débat public à TNS Sofres. Ce chiffre, nous avons envie de croire qu’il évolue positivement, puisque depuis 2 ans de très nombreuses initiatives numériques ont vu le jour. Mais cela reste à démontrer.

Dépasser le stade de la consultation n’est pas qu’un voeu pieux, c’est également un objectif assumé. La philosophie de la “CivicTech” ne vient pas de nulle part, elle est largement inspiré par le courant “OpenGov”, qui vise à inventer de nouvelles manières de faire (de) la démocratie en s’appuyant sur les trois grands piliers de ce que nous avons traduit en France par “démocratie ouverte” : plus de transparence, plus de participation (co-décision), plus de collaboration (co-construction). Jusqu’à présent, la culture de la participation s’est largement cantonnée à offrir à la population un formulaire aveugle : remplir une case et cliquer sur le bouton “envoyer”, c’est de la “démocratie participative”.

Évidemment nous ne partageons pas ce point de vue et pensons que la prochaine étape c’est la participation transparente des citoyens à des questions de politique publique, aux budgets locaux, à la fabrication des lois, aux échanges d’arguments des différentes parties, et ainsi de suite.

Après, “toucher l’ensemble de la population” n’est pas un but en soi. On ne peut pas forcer les gens à participer à la vie démocratique. L’exhaustivité est un objectif louable mais elle n’a aucune valeur intrinsèque si elle n’est pas associée à une grande diversité de participants. Or pour toucher un maximum de gens et s’assurer de cette diversité des opinions, il est nécessaire qu’un sentiment global de confiance refasse surface dans la population. C’est-à-dire un engagement très fort du politique dans la tentative de rafraîchissement de la démocratie. Et donc un travail de longue haleine pour convaincre nos décideurs politiques et nos élites que la participation des citoyens aux décisions publiques n’est ni une perte de temps ni une perte d’argent, mais un gain colossal en matière d’intelligence collective. C’est une plus-value extraordinaire qui améliore à terme la productivité de l’Etat, multiplie sa force de travail, augmente la diversité de ses données-sources et remet la confiance dans le “système” au coeur des débats.

 

Thomas Champion – Politizr

Pour le plus grand nombre, sans pour autant tomber dans l’angélisme : nous savons très bien qu’une part de la population n’est ni intéressé par la politique, ni disponible pour s’impliquer, ni « connecté ». L’ambition de Politizr est d’être un relais numérique pour les élus et les citoyens, un moyen de poursuivre des discussions entamées dans le cadre de rencontres physiques que la plateforme permet de rendre accessible à tous.

Impasse

 

Chloé Pahud – Civocracy

Qui est conscient aujourd’hui de l’apport potentiel de la technologie sur la vie publique et démocratique ?

Les élus commencent à s’intéresser à l’apport de la technologie sur la vie publique mais aussi les agents dans les collectivités, pour nous, ils ont été nos meilleurs ambassadeurs.

Nous pouvons dépasser le stade de la simple consultation en étant très clair sur les résultats d’une discussion, mais aussi en intervenant pendant la discussion, en réagissant aux idées, en expliquant ce qui est faisable et pourquoi, en invitant les personnes concernées ou les experts, … ?

Pour toucher l’ensemble de la population ou pour le moins une part représentative de celle-ci, il y a 3 étapes indispensables : bien cibler son audience en lançant une discussion pour savoir à qui on veut parler, lancer une bonne campagne et choisir des sujets appropriés.

Enfin, pour éviter l’exclusion et intégrer l’ensemble des citoyens dans la vie politique et publique, nous devons combiner la technologie et le terrain, en multipliant les efforts et les expérimentations, en étant ouvert sur une approche bottom-up.

 


Jeremie Paret – STIG

Il faut impliquer les élus dans les solutions et ne surtout pas les exclure ; il faut qu’ils soient valorisés pour avoir envie de participer. Il est également nécessaire de concevoir des outils qui soient ultra-simples à utiliser, pas dans ce qu’ils permettent de faire, mais plutôt comment ils permettent de le faire, et beaux. Mettre l’accent sur le mobile est aussi une piste puisque les smartphones sont plus simples d’utilisation que les ordinateurs.

 


Julie de Pimodan – Fluicity

Je pense que l’obsession d’aller toucher l’ensemble des citoyens va à l’encontre du développement rapide des civic tech. La démocratie est une notion vivante, qui doit sans cesse s’expérimenter et évoluer avec les mouvements de notre société. On vit dans un monde hyper fragmenté: un grand nombre de médias touchent un grand nombre d’audiences qui sont sensibles à un grand nombre de sujets. Aujourd’hui les personnes les plus actives en démocratie sont les plus de 55 ans. La civic tech (comme la démocratie) peut difficilement toucher l’ensemble de la population. Aujourd’hui on a besoin de faciliter l’accès à la citoyenneté à la majorité silencieuse et le numérique est le moyen le plus évident pour atteindre cet objectif. Il faut encourager le développement de la civic tech, même avec ses imperfections si on souhaite qu’elle puisse avoir un jour un impact important.

 

Maxime Barbier – BlueNove / Assembl

Aujourd’hui, la Civic tech ne rencontre que des pionniers dans les organisations publiques. Principalement parce qu’elle remet en cause des approches traditionnelles d’élaboration des politiques publiques. La mobilisation citoyenne n’est pas aujourd’hui un réflexe pour les décideurs politiques et acteurs publics.

L’objectif n’est pas d’intégrer l’ensemble des citoyens, mais de faciliter l’engagement de ceux qui veulent s’investir pour apporter leur contribution à la conception et mise en œuvre des politiques publiques. Il s’agit d’activer des communautés éphémères, en fonction des sujets, et de les mobiliser dans des démarches d’intelligence et d’action collective.

Aujourd’hui, il est encore difficile d’aller au-delà des approches de consultation. On arrive à proposer des dispositifs d’aide à la décision (budget participatifs, priorisation collective de projets), mais on ne dispose pas d’outils et de méthodologies pour faciliter le passage à l’action. L’une des résistances est la capacité des collectivités et ministères à expérimenter des idées et projets recommandés par les citoyens.

 


Contributions

Les français veulent plus de démocratie participative !

1 juin 2016 • By

Après un #mardigital de haut niveau organisé par Axelle Lemaire et Claude Bartolone, la CivicTech était encore une fois à l’honneur hier à Paris avec un événement organisé par la banque en ligne monabanq. Une soirée placée sous le signe de l’échange et du partage autour de la nouvelle société collaborative naissante et de la démocratie participative.

Les intervenants passionnés et dynamiques ont échangé sur leurs parcours et leurs visions du monde de demain au cours de 2 tables rondes. Une première centrée sur les CivicTech et une seconde un peu plus large sur la quête de sens des citoyens dans leur quotidien, leur travail et leurs engagements politiques.

Les français et la société collaborative

Pour démarrer la soirée une première étude sur la société collaborative a été présentée par Edmond Prin, directeur d’études chez TNS Sofres. Comme le soulignera un peu plus tard Antonin Leonard (OuiShare) c’est la première fois que l’on parle de société collaborative plutôt que simplement d’économie ou de consommation collaborative. Une terminologie qui change la donne et élargie le débat en étudiant le collaboratif dans son ensemble.

En ce qui concerne la partie démocratie participative qui nous intéresse plus particulièrement ici il y a quelques chiffres marquants qui ont retenu notre attention. Comme le décalage entre la pratique de ce type d’actions et le ressenti des français sur le manque d’attention des médias sur le sujet. Si vous voulez retrouver l’infographie en intégralité, c’est par ici.

 

Un panel CivicTech passionné et passionnant

On ne parlait en fait pas vraiment de CivicTech et d’outils ou de plateformes hier soir sur la Seine au pied de la Tour Eiffel. Ce sont bien les gens, porteurs de projets, citoyens et élus, qui étaient au centre des échanges. On retiendra le parcours initiatique d’Armel LeCoz et son tour de France des élus pendant les dernières municipales pour aller dormir chez les maires et comprendre les campagnes locales au plus près du terrain. Une expérience en forme de déclencheur pour l’engagement d’Armel dans Démocratie Ouverte et les plateformes connexes.

Puis ce fut le tour de Valentin Chaput de DemocracyOS de nous présenter son parcours et l’essence de son engagement avec l’open source et la technologie ouverte au service de la démocratie. L’histoire de DemocracyOS et son code ouvert venant d’Argentine, son équipe française qui contribue à optimiser le code et le met à disposition au monde entier. Une belle histoire de l’open source et du libre au service de la démocratie qui nous donne envie d’y croire et de foncer.

Baztille a ensuite présenté son concept, et la promesse est belle. Demain vous pourrez télécommander vos députés ! Le principe est assez simple, chaque jour une question est posée à la communauté des utilisateurs de Baztille et les citoyens donnent leur avis. En utilisant les quelques minutes ou quelques secondes à leur disposition chaque jour pour s’engager, à leur échelle, et sans contrainte de temps ou de lieu grâce au mobile. Une utopie pour certains, une réalité qui commence à grandir chez Baztille qui fonce sans se retourner pour tester, pour essayer.

Les outils c’est bien, mais ça ne suffit pas

Armel LeCoz l’a très bien rappelé pendant cette table ronde. Les plateformes ne sont que des outils au service d’une prise d’un changement de posture vis à vis de la politique.

De nouvelles méthodes doivent faciliter la reprise de pouvoir du citoyen, les CivicTech font partie de ces solutions mais il ne faut pas oublier de se connecter au terrain et aux aspirations de ces citoyens prêts à s’engager si on leur redonne confiance.

Car c’est bien par la communauté que viendra le succès de ces nouvelles formes de démocratie. On le sent déjà avec des mouvements tels que MaVoix, c’est aussi le cas chez Baztille ou DemocracyOS, les communautés commencent à grossir, et c’est bien par le passage à une nouvelle échelle en termes d’usages que ces CivicTech pourront réellement peser.

Dans cette table ronde comme dans la suivante avec des acteurs du changement comme OuiShare, Ticket For Change et Bluenove, l’optimisme est de mise : c’est par la France qu’arrivera la vague démocratique nouvelle qui permettra le changement de modèle tant attendu.

Hier soir on avait vraiment envie d’y croire.


Liens de la semaine

Les liens CivicTech de la semaine #18

23 mai 2016 • By

Chaque dimanche (et cette semaine, un peu à la bourre, le lundi), retrouvez les liens Civic Tech de la semaine.

Les liens civictech civic tech de la semaine 18

Les Français ont toujours un désir de politique – La Croix

Il y a donc toujours un désir de politique et notre sondage montre que la volonté d’engagement reste également intacte. Mais celle-ci cherche aujourd’hui de nouveaux moyens d’expression. Les Français préfèrent signer une pétition en ligne que manifester, participer à des consultations citoyennes plutôt que faire la grève, adhérer à des mouvements nouveaux ou participer à des débats spontanés comme « Nuit debout » qu’adhérer à un parti traditionnel.

« Il y a un souhait manifeste de dépasser les partis et de faire de la politique autrement par le biais d’une démocratie plus participative et plus citoyenne. Une démocratie horizontale plus que verticale », confirme Aurélien Preud’Homme.

Les-Francais-toujours-desir-politique

 

Comment le numérique peut transformer durablement la démocratie – Benjamin des Gachons, Directeur France Change.org

Du côté de la plateforme Change.org, et dans cette même logique d’empowerment des citoyens, nous venons de lancer notre « guide du lobbying citoyen » mettant en avant de manière didactique les ressorts des mobilisations citoyennes ayant abouti à des changements concrets, sur la base des bonnes pratiques développées par nos 7 millions d’utilisateurs en France. Sur le modèle des formations au crowdfunding dispensées par les sites de financement participatif, notre ambition est de former toujours plus de citoyens au crowdcampaigning, c’est-à-dire à ces mobilisation des foules, ces campagnes citoyennes participatives dont l’impact va croissant.

 

La démocratie directe sur Internet : utopie ou réalité ? – Le Figaro

Il semble aussi en France qu’on retrouve ces initiatives open source, citoyennes et novatrices au sein de milieux populaires et entrepreneuriaux plutôt frustrés par le manque d’efficacité de l’Etat. Le parallèle avec les Etats Unis est ici utile, puisqu’après la campagne Obama 2008, c’est un appel à l’action de Tim O’Reilly, une personnalité de l’industrie technologique, qui porta le concept de CivicTech sur les fonts baptismaux: dans son appel, O’Reilly fustige l’inefficacité du modèle gouvernemental, qu’il présente comme un distributeur automatique («vending machine»): en entrée l’argent du contribuable, en sortie un produit peu satisfaisant mais unique. Il préconise des plateformes globales et interopérables fournies par le gouvernement, que les citoyens pourraient s’approprier. Depuis lors, le développement de Change.org (qui lors du débat sur la loi Khomri a trouvé sa place de choix en France), l’implication de grands mécènes comme le fondateur d’Ebay Pierre Omidyar, le succès de SeamlessDocs, ont consacré les avancées de ce secteur aux Etats Unis: le terme de CivicTech l’a aussi définitivement emporté sur celui de government 2.0.

 

Le mouvement des civic-tech : révolution démocratique ou promesse excessive ? – Loïc Blondiaux

Transportons-nous cependant par la pensée dans un monde dans lequel des civic tech comme Voxe, Ma Voix, La primaire.org, Communecter, Stig, Democracy OS, Civocracy, Loomio, Parlement et citoyens, Democracy Earth… pour ne citer que celles-là feraient l’objet d’usages fréquents et massifs. Nul doute que notre monde politique en serait bouleversé. Dans un tel monde, la distance entre élus et citoyens se serait considérablement réduite et les possibilités de dialogue, de coopération, de mobilisation et de participation des citoyens au processus de décision, à toutes les échelles, seraient décuplées. Les civic tech préfigurent un tel monde, elles ne sont pas pour l’instant encore suffisamment visibles ou puissantes pour le faire advenir. Nous sommes peut-être fin 1788, mais la Révolution politique par le numérique se fait encore attendre.

 

Thierry Herrant (Publicis): «Les mobilisations numériques deviennent des armes politiques de médiatisation massive» – L’opinion (Abonnés)

Le directeur général du pôle image et contenus de Publicis consultants analyse les nouvelles formes de mobilisations : appels en ligne, pétitions numériques, Nuit debout…

« Le numérique, si vous ne pratiquez pas, vous ne comprenez pas », prévient Benoît Thieulin – Usine Digitale

Le deuxième plan, serait peut-être de préparer l’arrivée d’un nouveau système, si celui-ci a du mal à se réformer, compte tenu du caractère révolutionnaire de cette transformation. L’Etat-nation tel qu’il est conçu avec une démocratie représentative déléguée qui produit du droit, avec un rythme d’élections tous les 5 ou 7 ans, est-il l’horizon indépassable de notre politique ? Je ne crois pas. Est-ce que le modèle de la grande entreprise, qui a dominé les échanges économiques, va rester dominant dans les années qui viennent ? Je suis convaincu que non. Je ne dis pas qu’il va disparaître. Mais je pense qu’il va y avoir une explosion des nouvelles formes d’échanges économiques. Et donc d’autres types de régulations politiques.

Le numérique est un outillage des individus. L’un des pouvoir qu’il leur donne c’est la capacité d’auto-organisation. Les grandes organisations, économiques ou politiques, ne vont plus avoir seules le monopole des organisations collectives. Il faut donc avoir une pensée double : accompagner les institutions traditionnelles, françaises ou européennes, car la transition pourrait être très brutale, et réfléchir au système qui est en train d’émerger.

 

Réformer autrement, avec les citoyens – Jean Vincent Placé

Oui, on peut rendre les politiques publiques plus efficaces et moins coûteuses. Et nous le démontrons tous les jours. Le Gouvernement a choisi, en 2012, une méthode, retenue par la plupart des grands pays qui ont conduit leurs réformes avec succès. Une méthode dont tous les observateurs, toutes les grandes institutions publiques, disent qu’elle est un levier majeur pour transformer durablement l’action publique. Cette méthode c’est l’évaluation des politiques publiques. Et, parce que je la porte désormais au sein du Gouvernement, je peux en témoigner : ça marche.

Chacun pourra le constater librement. En toute transparence, j’y suis très attaché, nous mettons les rapports de ces évaluations sur la place publique (sur le site modernisation.gouv.fr). Et comme nous l’avions déjà fait en novembre 2014, jeudi 19 mai se tiendra à la maison de la radio un séminaire présentant le résultat des soixante-dix évaluations de politique publique engagées depuis 2012 et qui ont, d’ores et déjà permis d’économiser plus de 7 Mds € en trois ans, une somme non négligeable.

Civic Tech : démocratie augmentée ou régression démocratique ? – Le nouvel économiste

Après tout, n’est-il pas dans l’essence d’une démocratie évoluée d’accepter la montée en puissance de contre-pouvoirs, d’encourager de nouveaux espaces de prise de parole et de délibérations publiques ? Le défi que lance le numérique aux politiques – en accélérant la circulation des idées, en renforçant l’engagement des citoyens, et en accroissant l’exigence de transparence et d’‘accountability’ (l’obligation de rendre des comptes) – est donc salutaire, car il n’y a rien de mieux au fond que de mettre le système sous pression pour le faire progresser. La belle histoire forgée par les thuriféraires de la démocratie numérique autour de la figure de citoyens numériques mieux informés, plus éclairés et par la même plus pondérés et ouverts au dialogue, est toutefois bien trop enjolivée. En démultipliant les possibilités d’expression – sur les réseaux sociaux, chacun se croit désormais autorisé à exprimer son opinion et peut même prétendre au statut de leader d’opinions – Internet aurait tendance à créer du dissensus plutôt que du consensus. Avec à la clé l’accentuation de la balkanisation de l’opinion publique en autant de communautarisme d’idées dans lesquels on se rassemble par affinités idéologiques pour trouver des adversaires à combattre. Sans compter le risque de donner la part belle aux minorités agissantes et organisées.

 


Liens de la semaine

Les liens CivicTech de la semaine #17

16 mai 2016 • By

Chaque dimanche (et cette semaine, lundi pour cause de long week end), retrouvez les liens Civic Tech de la semaine.

Les liens civictech de la semaine 17 civic tech

 

Open data : la Bretagne principal initiateur du futur référentiel national des données essentielles de marchés publics – Localtis

Organisé par le SGMAP en partenariat avec le conseil régional de Bretagne, l’association Breizh Small Business Act et le soutien de la French Tech de Rennes-Saint-Malo, le BarCamp était justement destiné à accélérer la diffusion de la démarche à l’échelle nationale.
Les participants – des collectivités territoriales bretonnes, des start up, des éditeurs de logiciels ou encore un groupement d’achat public – ont été pour cela invités à s’appuyer sur ce premier outil pivot et à en tester le format (disponible en version beta sur data.gouv) afin d’en faire un référentiel national. Il s’agissait en particulier de veiller à proposer des données homogènes et des analyses claires et pertinentes et de s’assurer de la simplicité de l’outil en explorant le point de vue de l’utilisateur. « L’utilisation d’un référentiel commun au niveau national doit garantir l’interopérabilité des données, encourager leur réutilisation ».

 

Projet de loi égalité, les citoyens auront leur mot à dire – La Croix

Le gouvernement n’a pas perdu tout espoir de retrouver grâce aux yeux des Français. Il ne veut, en tout cas, pas manquer une occasion de tenter de se faire apprécier.

Le dernier projet de loi du quinquennat, baptisé « égalité et citoyenneté », lui en fournit une. Jeudi 12 mai, Patrick Kanner, ministre de la ville, l’écologiste Emmanuelle Cosse, en charge du logement et Ericka Bareigts, secrétaire d’État à l’« égalité réelle », ont officiellement inauguré un site Internet où les internautes sont invités à donner leur avis sur ce texte.

Une méthode qui tranche avec celle adoptée pour réformer le Code du travail, alors que le gouvernement a fait appel au 49-3 pour imposer son texte. Patrick Kanner l’assure, la « volonté de dialogue » est là. Le gouvernement entend aussi souligner son adhésion à « l’Open Government Partnership » au niveau mondial, alors que la France doit assurer la présidence de ce mouvement collaboratif en 2016.

 

Civic Hall encourage l’innovation civique à New York – L’Atelier

  • Nous organisons chaque année la conférence Personal Democracy Forum – qui aura lieu les 9 et 10 juin 2016 à New York. Cet événement est unique car il rassemble différents secteurs/domaines/mondes qui n’ont pas pour habitude d’interagir : la politique, la technologie, le monde académique, la presse, l’entrepreneuriat social, les professionnels de la RSE (Responsabilité sociale de l’entreprise) etc.Après 12 années, l’événement a rencontré un tel succès, que les participants ont émis le souhait d’avoir un lieu pour se rassembler plus régulièrement. Civic Hall est donc un espace de travail communautaire et un lieu de rencontres qui oeuvre dans le domaine de la Civic Tech. Par Civic Tech, j’entends toute technologie conçue pour contribuer au bien public.

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  • Le procureur général de NYC nous a approché récemment, et nous a demandé de construire une application qui permettrait aux victimes de violence domestique d’avoir sur leur smartphone leur ordre de protection. L’ordre de protection est un document légal qui indique qu’une personne doit être protégée, de sorte que si un officier de police intervient lors d’une dispute conjugale, la victime peut prouver que le conjoint n’est pas autorisé à être près d’elle. Nous avons donc pensé que c’était une très bonne idée, mais que l’on pouvait aller bien plus loin. Nous avons rassemblé le bureau du procureur général, le bureau des violences domestiques de la mairie de NY, plusieurs organismes à but non lucratif, globalement tous les acteurs new-yorkais travaillant sur les problématiques liées aux violences domestiques. Et nous leur avons demandé « de quoi cette communauté a-t-elle besoin en termes de technologies ? »
    Peut-être une messagerie instantanée vers un conseiller spécialisé, peut-être un réseau de soutien. Nous avons donc commencé une collaboration avec 6 agences et 6 organismes à but non lucratif pour fournir des solutions technologiques en réponse au problème de violence domestique.

 

  • New York est la meilleure ville pour commencer mais notre idée à long terme n’est pas de n’avoir qu’un Civic Hall ici, nous espérons un jour en avoir plusieurs dans d’autres villes.

    Peut-être y aura-t-il des espaces physiques comme celui dans lequel nous sommes, mais nous pensons que les activités et projets que nous menons ici devraient aussi être accueillis dans les bibliothèques, car les bibliothèques sont les espaces municipaux les plus sous-utilisés dans notre société, tout en renfermant un grand potentiel sur la scène civique.

    Alors que nous travaillons à démanteler l’âge industriel et les structures économique et politique que celui-ci nous a apportées, le moyen de reconstruire de nouvelles structures au XXIème siècle passera par la collaboration, la communauté, et par des espaces séculaires qui favorisent les rencontres entre citoyens comme Civic Hall.

Google peut-il prédire le résultat des présidentielles de 2017 ? – Contrepoints

Googe prévoir résultats élections civic tech civictech techpol

  • Google Trends est un outil mis à disposition par Google pour connaître sur son moteur de recherches le volume de celles-ci entre aujourd’hui et n’importe quelle date du passé depuis la création de Google, ou presque. M’interrogeant assez souvent sur la question de savoir si un mauvais buzz est meilleur que l’absence de buzz tout court, je me suis amusé à regarder au cours des élections passées le volume de recherches générées par des candidats opposés, pour comparer si le candidat faisant le plus parler de lui — que ce soit en bien ou en mal — était in fine élu ou pas.

  • Les résultats que j’ai obtenus le sont sur une période permettant d’étudier les élections présidentielles de 2007 (Nicolas Sarkozy bat Ségolène Royal) et de 2012 (François Hollande bat Nicolas Sarkozy).Les résultats de Google Trends sont sans équivoque. On observe en 2007 que Nicolas Sarkozy est bien le candidat qui a généré le plus de recherches, et on constate que François Bayrou et Ségolène Royal se tiennent dans un mouchoir de poche derrière, ce qui reflète assez bien le premier tour de la présidentielle.En 2012, on constate bien que François Hollande a généré plus de recherches sur sa personne que Nicolas Sarkozy, ce qui correspond bien aux résultats de l’élection.Verdict : le candidat ayant le plus généré de recherches d’internautes en France au cours des deux dernières élections présidentielles a bien été le candidat élu.

 

Swiss Town Begins Accepting Bitcoin for Public Services – Bitcoin.com

The small town is already known for its fast growing fintech operations, even being called “Crypto Valley” by some, with 15 fintech-oriented companies being located there.  Apparently the town council has hopes Zug’s trend as a financial tech hub continues  — having embraced the new identity with this legislative move.

In a report by local publication StadZug, town mayor Dolfi Müller Stated:

« We want to express our openness to new technologies by expressing our own experiences (with bitcoin). We will invite Fintech companies in Zug to exchange ideas with the City Council. Our goal is to meet their needs for optimal development in our thriving economic environment. »

 

Partenariat pour un gouvernement ouvert : les collectivités et les citoyens invités à contribuer – Localtis

Suite au lancement de ce sommet le 20 avril dernier, le secrétaire d’Etat chargé de la réforme de l’Etat et de la simplification a présenté une communication en conseil des ministres, ce 11 mai, sur le sujet. « Cet événement sera, ce qui est inédit en France, conçu avec les collectivités locales, les associations, les chercheurs, mais aussi les citoyens eux-mêmes », peut-on lire dans le compte rendu du conseil des ministres. Ouverte jusqu’au 20 juillet, une plateforme en ligne est destinée à permettre cette co-construction.

 

“Sadiq: transform London into a Civic Tech City” – NeswStatesMan Tech

Civic technology, a growing field led by social enterprises developing new digital tools, allows citizens to better connect with and hold to account those in power. However, from our own research, we see that current civic tech services are not achieving the reach or impact their developers had hoped for: indeed, they tend to be used by those already comfortable dealing with governmental agencies.

The new mayor has a timely opportunity to establish London as the civic tech hub for the world, allowing more people – including those from excluded and marginalised groups – to participate in the civic life of their city.

As noted by Will Perrin on Talk About Local, in his swearing-in speech Mayor Khan said ‘‘I am determined to lead the most transparent, engaged and accessible administration London has ever seen”. So what would this mean in practice?

Le Réveil, premier mouvement collaboratif en Afrique centrale, lance sa plateforme participative – Le Réveil Gabon

Une première en Afrique centrale. Le mouvement citoyen Le Réveil lance un appel aux forces vives de la Nation, sous forme d’une consultation démocratique. Une action qui s’est matérialisée par le lancement de sa plateforme le lundi 09 mai 2016, à Libreville, créant ainsi le premier mouvement collaboratif d’Afrique centrale.

Le Réveil entend, par cette action forte, innovante et inédite, offrir un espace de discussion à nos concitoyens. 7 axes majeurs, correspondant à 7 grandes thématiques ont été définis par l’équipe Le Réveil pour construire le Gabon de demain.

Le reveil civictech gabon civic tech

A travers ces grandes lignes, les compatriotes pourront faire des propositions qui seront synthétisées dans un document appelé « Cahiers d’Espérances du Gabon ».

Le Réveil s’est fixé une mission de donner la parole aux Gabonais, réveiller le débat et l’enrichir de toutes les bonnes idées qu’ils proposeront. Pour ce faire, il ambitionne de fédérer les énergies au sein d’une même dynamique et d’initier une nouvelle forme d’expression démocratique.

 

Donnons un nom à notre région – Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées

  • La nouvelle région, issue de l’union de Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, lance une grande consultation sur son futur nom.
  • Qui peut participer ? Toute personne âgée de 15 ans minimum habitant dans la région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées ou ayant des attaches dans celle-ci.Donnons un nom consultation LRMP
  • Suite à cette consultation citoyenne, les élus régionaux adopteront en Assemblée plénière le 24 juin 2016, une résolution comportant l’avis au Gouvernement relatif à la fixation du nom définitif de la nouvelle région. Un décret en Conseil d’Etat devra valider ce nom avant le 1er octobre 2016.

Bienvenue dans une France qui bouillonne – Point d’aencrage

Nous vivons une période de rare ébullition démocratique. Des dizaines de bulles représentant autant d’initiatives et de collectifs s’agglutinent, s’entrechoquent, tentent parfois de fusionner, et cette agitation collective finit par surgir à la surface de l’écho médiatique. Rien qu’au mois d’avril, une pétition a réuni 100 000 personnes en une semaine pour que l’élection présidentielle reste ouverteaux candidatures citoyennes, #MaVoix a tiré au sort son premier candidat qui se présentera à l’élection législative partielle de Strasbourg fin mai, et 30 000 citoyens ont commencé à faire leur choix parmi plus de 70 candidats non affiliés à des partis sur l’application de laprimaire.org.

 

Technologie civique et activisme : quelle démocratie à l’ère d’internet ? – OuiShare

Cette démocratie a de nouveaux visages. Vous connaissiez peut-être Fluicity, La Primaire ou Voxe. Nous vous proposons aujourd’hui d’aller voir l’innovation civique telle qu’elle s’invente de l’autre coté de l’Atlantique et de revivre le OuiShare Fest 2015 à travers une intervention de Pia Mancini (Democracy OS) et un échange entre Alessandra Orofino (Meu Rio) et Jeremy Heimans (Avaaz.org), animé par Diana Filippova.

Pia Mancini est argentine. Elle a co-fondé le parti politique Partido de la Red et le logiciel open source Democracy OS pour réintégrer le citoyen dans le processus démocratique à l’heure d’Internet et du smartphone.

 

Élection : comment Voxe.org va révolutionner la présidentielle – LePoint

En plus d’exposer les programmes, nous allons mettre un système pour discuter directement avec les candidats. Actuellement, ce sont eux et les médias qui choisissent des thèmes qui sont débattus. Grâce à ce que nous mettrons en place, on pourra s’adresser directement aux politiques : je poste une question et je m’assure que mes amis soutiennent la démarche. S’ils sont 200 à « liker » mon message, le candidat s’adressera non seulement à eux, mais aussi à tous ceux qui font partie de leurs réseaux sociaux.

 

 


Ils font la Civic Tech

Mettre les citoyens à la fabrique des décisions politiques : interview de DemocracyOS France

15 avril 2016 • By

DemocracyOS a pour ambition de transformer le rapport des citoyens à la politique, à l’heure où internet a changé presque tous les aspects de notre vie quotidienne… sauf le fonctionnement de nos démocraties. Inventée en 2012 par des développeurs et politologues en Argentine, elle est reprise dans le monde: Mexique, États-Unis, Espagne… et désormais en France.

Depuis, la solution fait parler d’elle dans les médias français et en ligne, c’est d’ailleurs une des initiatives Civic Tech qui est la plus citée dans les interviews publiées sur ce CivicTechno. Retour sur l’arrivée de de la plateforme dans l’hexagone avec cette interview de l’équipe française de DemocracyOS, ils font la Civic Tech cette semaine.

Logo DemocracyOS France

Comment ce projet est-il arrivé sur le territoire français ? Pourquoi selon vous, la plateforme intéresse plus que d’autres acteurs ? 

DemocracyOS intéresse parce que c’est une belle histoire en plus d’être une bonne plateforme. Tout a commencé en Argentine avec une équipe désireuse de transformer le rapport des citoyens à la politique. Ils ont fondé le Partido de la Red et la plateforme DemocracyOS, avec en tête un projet assez proche de ce que cherche à réaliser #MaVoix aujourd’hui : permettre aux citoyens de reprendre leur place à la table des décisions. Puis la renommée de DemocracyOS a dépassé les frontières argentines grâce à la conférence TED de Pia Mancini en 2014 et la sélection au prestigieux Y Combinator. La plateforme étant très facilement réplicable, elle a été traduite et utilisée à travers le monde, par le gouvernement mexicain, par des activistes tunisiens pour travailler sur une révision constitutionnelle, par la coalition dont faisait partie Podemos à Barcelone.

 

Et puis en France, avec notre association qui existe depuis déjà un an. Cela paraît peu, mais quand nous avons lancé le meetup Open Source Politics au printemps 2015, il n’y avait que quelques initiatives réellement civictech en France, notamment Regards citoyens et Voxe.org. Depuis, c’est l’ébullition, et ce site en est une illustration. Enfin, dernier facteur important, nous sommes l’une des rares plateformes de débat et de vote à faire le choix de l’open source. Pour nous, l’opengov est avant tout une démarche de transparence il est donc absolument essentiel que les consultations citoyennes ne se passent pas sur des plateformes propriétaires dont le code est par définition fermé et non consultable par les citoyens.

Vous vous attendiez à ce que des députés votent une loi de « modernisation » de l’élection présidentielle qui vise à verrouiller un peu plus le système en place ?

On ne s’y attendait pas car cela va à l’encontre de ce que nous voyons autour de nous dans la sphère de l’innovation citoyenne qui veut justement ouvrir le champ de la représentation au-delà des partis politiques traditionnels. Que ce soit volontaire ou non, cela démontre encore le décalage entre des élus installés depuis des années dans des carrières politiques professionnelles et l’insatisfaction d’une très large majorité de Français.

Concrètement, comment fonctionne la plateforme ?

Contactez-nous ! DemocracyOS est une plateforme open source, donc son code est disponible sur Github et vous pouvez directement et gratuitement déployer votre propre instance. Nous améliorons régulièrement la documentation pour vous aider à utiliser l’outil. Nous pouvons évidemment apporter un support supplémentaire pour aider quelques projets porteurs auxquels nous croyons. Enfin, si votre collectivité souhaite que nous adaptions la plateforme à ses besoins ou que nous créions des fonctionnalités supplémentaires, nous pouvons convenir d’une convention pour financer ces développements. C’est ce que nous avons fait avec les mairies de Nanterre et Paris.

Vous écrivez dans votre manifeste « qu’il est temps d’utiliser cet outil (…) pour une démocratie plus ouverte, de remettre sur la table la promesse qui est celle de Notre République : le gouvernement de tous, par tous et pour tous. » Comment comptez vous mettre DemocracyOS entre les mains des citoyens, des politiques et des institutions ?

Avec un an de recul, nous avons compris qu’un temps était nécessaire pour se familiariser avec les outils avant de se servir de tout leur potentiel. En 2015, nous avons lancé plusieurs débats test sur des sujets d’actualité comme le projet de loi renseignement et sur la COP 21. Cette année, nous avons un partenariat avec la ville de Nanterre pour rendre accessible en ligne un maximum de consultations publiques et nous avons expérimenté une restitution de mandat en ligne avec la mairie de la Paris. Nous voulons continuer à développer ces usages. Nous savons que les jeunes urbains diplômés y ont plus facilement accès que le reste de la population à l’heure actuelle. Il est essentiel que l’Etat et les collectivités territoriales nous aident à toucher les publics les plus défavorisés et les moins connectés en investissant dans des consultations grand public et en soutenant l’écosystème civictech.

Retrouvez le bilan d’activité de DemocracyOS France pour ce début d’année ici 

Liens de la semaine

Les liens CivicTech de la semaine #12

10 avril 2016 • By

Chaque dimanche, retrouvez les liens Civic Tech de la semaine.

Les liens Civic Tech de la semaine - CivicTech

Pour une « Repossession Démocratique » en urgence – Frédéric Lefebvre sur le HuffPost

Mais n’est-ce pas aussi au politique de dessiner les moyens d’une expression citoyenne?
En faisant appel aux citoyens par le développement de la démocratie digitale. J’ai lancé les premières assises de la démocratie digitale à l’Assemblée nationale, la première consultation digitale des Français du monde entier.

Je vais lancer la première votation digitale ciblée, d’initiative parlementaire, sur la liberté d’affiliation au RSI…

Avec des élus du PS et des écolos, je travaille avec l’Estonie, petit pays d’Europe, pionnier de la e-gouvernance, je consulte Audrey Tang, icône mondiale, Hackctiviste démocratique à Taïwan sur la consultation des citoyens, et j’ai ainsi fait voter, à l’unanimité, le principe de la consultation des Français sur l’ensemble des projets de loi et propositions de loi au Parlement.

Au-delà de ces nouveaux moyens de participation, je veux poser la question cruciale d’une Repossession Démocratique par le vote. Et pour cela des changements radicaux doivent être mis en œuvre.

#NuitDebout : la ville virtuelle en accès ouvert sur Stig Beta – Stig

Nous avons en conséquence créé dans Stig Beta une ville virtuelle Nuit Debout afin que les citoyens puissent y exprimer leurs idées.

L’accès à la beta pour cette ville virtuelle est ouvert (pas besoin d’invitation). Inscrivez-vous à Stig via ce lien depuis votre smartphone pour participer : https://sti.gr/nuitdebout

Stig est et reste totalement neutre et fournit son outil à titre d’expérience de gouvernance collective. Stig est un outil de démocratie participative et n’a aucun lien direct ou indirect avec un quelconque parti ou organisation politique.

Primaire de la droite : NKM utilise aussi NationBuilder – Numerama

NationBuilder fait l’unanimité pour la conquête de la présidentielle française, de Jean-Luc Mélenchon à Alain Juppé, et désormais NKM. Nous avons jeté un coup d’œil au code source du site de campagne de la candidate et comme on peut le voir dans la capture ci-dessous on y observe de nombreuses références à NationBuilder.

Peu de candidats déclarés se passent  des services du CMS leader de la techpol. Une véritable homogénéisation du militantisme web est en train de se produire autant à gauche qu’à droite, où on retrouve partout les outils de NationBuilder — moins celui de son concurrent français Digitalebox.

Voyage dans l’univers des démocrates militants – Agora 2017 pour AgoraVox

En effet, pendant que le système médiatico politique fournit ses armes pour nous saouler pendant les 12 prochains mois avec la présidentielle, il se crée en ce moment de nombreux mouvements qui souhaitent une rénovation profonde de notre système politique pour aller vers plus de démocratie. Il y a plusieurs galaxies dans cet univers des démocrates militants plus ou moins radicaux.

Retrouvez les initiatives (inscrites par Agora2017) qui veulent faciliter l’information, l’expression et l’action des citoyens dans le cadre actuel dans ce post.

Succès du Civic Bar Camp pour la Nuit des Débats – Mairie du 18e, Paris

Grâce à l’expérience des équipes de DemocracyOS, de la mairie du XVIIIe et des Studios Singuliers, mettant à disposition leurs scribes et facilitateurs, ainsi que la plate-forme DemocracyOS en live, les participants se sont réorganisés par tables thématiques, avec comme objectif de développer la réflexion jusqu’à émettre des propositions citoyennes pour chacun de ces sujets. Assez spontanément, des personnes d’horizons différents se rencontrant pour la première fois ont réussi à se coordonner en groupes de travail au sein de ce qui ressemblait à un petit parlement citoyen.

Envie de participer au prochain Hackathon citoyen ? Toutes les infos dans le post de la Mairie.

LaPrimaire.org, un casting en ligne pour faire émerger un candidat citoyen – Le Figaro

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  • D’ici au au second semestre 2016, les créateurs de LaPrimaire.org veulent mobiliser 100.000 citoyens . Plus de 20.000 internautes et 200 candidats ont déjà adhéré au projet, fondé sur la culture collaborative du 2.0 et le constat du manque de représentativité des formations politiques. «Nous ne sommes pas un parti politique. Nous ne portons pas de programme politique», proclame le manifeste de la primaire. «Nous ne sommes pas un mouvement citoyen de démocratie directe, précise David Guez. Nous ne prônons pas de réforme des institutions.» L’ambition des créateurs de LaPrimaire.org est de sortir de la «professionnalisation de la politique».

  • L’important n’est pas là à ses yeux: «L’idée, c’est d’être pleinement opérationnels pour les européennes en 2019.» Autrement dit, créer une dynamique, d’abord citoyenne, ensuite électorale. Hormis le numérique, quelle différence avec un parti politique? «Dans les partis, la parole est verrouillée, regrette l’élue rennaise. Allez à une réunion d’une section locale: il ne s’y passe rien.» Tout le contraire, selon David Guez, des rencontres organisées par LaPrimaire.org. «Dans une même salle, j’ai un altermondialiste et un libéral», explique-t-il. «Il n’y a pas de ligne, abonde Charlotte Marchandise, on n’a pas besoin d’être le petit doigt sur la couture du pantalon.»

Présidentielle : les nouvelles règles suscitent l’ire des «petits» candidats – Les Echos

Un « tripatouillage », un « rapt » voire même un « attentat »…. La double proposition de loi, organique et ordinaire , visant à réformer certaines modalités de l’élection présidentielle, qui devrait être adoptée définitivement ce mardi par l’Assemblée nationale, a suscité des critiques virulentes. Elles émanent des « petits » candidats, qui considèrent que ces nouvelles dispositions les empêcheront de concourir de façon équitable contre ceux des « grands » partis – comprendre « le PS, Les Républicains et le Front national », qui, eux, voient dans ce double projet de loi une modernisation des règles.

Le gouvernement ouvre le code source du calculateur des impôts

Découvrez Communecter, l’application web qui remet le citoyen au coeur de sa localité !


Liens de la semaine

Les liens CivicTech de la semaine #11

3 avril 2016 • By

Chaque dimanche, retrouvez les liens Civic Tech de la semaine.

Les liens CivicTech Civic Tech de la semaine

Lancement de #NotreDémocratie – Rénovons les pratiques politiques !

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Lancement de #NotreDémocratie : nos propositions citoyennes pour une rénovation des pratiques politiques.
Après 2 mois de concertation, 5 débats et 212 contributions,
Exigeons de nos élus qu’ils s’engagent ENFIN !

Partout en France, des citoyens s’organisent et ouvrent de nouveaux espaces démocratiques pour sortir notre pays de ses impasses politiques . Débattons de ces nouveaux enjeux !
En présence de:
– Florent Guignard, Le Drenche
– David Guez, LaPrimaire.org
– Claude Posternak, La Transition
– Léonore de Roquefeuil, Voxe.org
– Axelle Tessandier, Axl Agency
– Thomas Werquin, Axe Culture

C’est quoi une présidentielle moderne ? – Huffington Post

Nous voulons participer, entendre et incarner des idées et visions nouvelles, qui sont en accord avec leur temps, avec cette transformation numérique qui pourrait re-enchanter l’engagement citoyen. Les initiatives de « civic tech » n’ont cessé de se multiplier ces derniers mois. Beaucoup d’entre elles visent notamment à ne pas nous laisser imposer le casting de 2017. Nouveaux visages, surprise generationnelle, L’élan est là. C’est donc le moment adéquat de sortir une loi de « modernisation »…

Non à la loi de « modernisation » de l’élection présidentielle #PrésidentielleOuverte – Change.org

Non à la loi de "modernisation" de l'élection présidentielle #PrésidentielleOuverte

De nouvelles initiatives émergent. Laprimaire.org et la transitionreprésentent cette volonté de renouvellement, en permettant à des candidates ou candidats indépendants d’apparaître.

Voxe, MA VOIX, Fluicity, ReGéneration, Democracy OS, GOV … les initiatives dites de « civic tech » se multiplient, et témoignent d’un mouvement en marche, d’une force: celle de la réinvention, d’un nouveau contrat citoyen à réécrire.

Le monde se transforme, et contrairement aux idées reçues, nombreux sont les femmes et les hommes qui ont envie non seulement de changement mais de l’incarner et d’y participer. Une démocratie représentative en France, c’est plus de diversité, de mixité, des parcours différents, un renouvellement générationnel. L’enjeu est de taille, c’est la clé pour innover, créer demain.

La meilleure façon de se plaindre est l’action. Ce mouvement, porté par la révolution numérique, est en train de grandir et tel un empire assiégé, les élus, qui sont censés être les représentants du peuple, se barricadent et ignorent les signaux. 

Présidentielle 2017 : mobilisation sur Change.org contre une loi défavorable aux candidats hors parti – We Demain

La Transition, La Primaire.org, Le Réveil Français, Ma Voix… Ces derniers mois, nombreux sont les mouvements à avoir émergé pour représenter une alternative citoyenne lors de l’élection présidentielle de 2017. Problème : s’ils présentaient un ou plusieurs candidats à ce scrutin, ces nouveaux acteurs ne partiraient pas avec les mêmes chances que les 14 responsables politiques qui se sont d’ores et déjà déclarés candidats.

C’est du moins ce que dénonce la pétition « Non au projet de loi de modernisation de l’élection présidentielle #PrésidentielleOuverte », lancée par une « passionnée de Civic tech « , l’entrepreneuse Axelle Tessandier, mardi 29 mars sur la plateforme Change.org. Une pétition qui fait suite à une virulente tribune intitulée « Faut-il en pleurer ou avoir la nausée ? », publiée sur le site duHuffington Post par l’ancienne députée et ministre de l’environnement Corinne Lepage. Plus de 20 000 citoyens ont déjà signé la pétition, à peine plus de 24 heures après sa mise en ligne.

La loi de “modernisation” de la présidentielle est un grand bond en arrière – Geoffroy de DemocracyOS

L’objectif derrière ces changement pas aussi légers qu’ils n’en ont l’air, c’est de limiter la participation à la présidentielle aux grands partis politiques, déjà médiatiques, et disposant d’un réseau important de militants et d’élus disciplinés. C’est l’absolu contraire des réformes nécessaires pour revitaliser notre démocratie. C’est l’opposé du renouvellement de la classe politique que souhaitent les Français.

Terrifiée par le rejet dont elle fait l’objet dans la population et qu’elle découvre peu à peu, l’élite politique cherche à tout prix à protéger la rente sur laquelle elle vit — quitte à ce que cela nécessite de changer les règles du jeu pour éviter l’entrée en politique de forces nouvelles et de visages neufs.

Preuve de cette panique: la proposition de loi passe en procédure accélérée, ce qui permet de limiter le nombre de votes sur un texte par les différentes Chambres, et de réduire le temps dédié au débat parlementaire.

La présidentielle américaine se joue aussi sur YouTube et ses pubs vidéo – Numerama

YouTube vient de dévoiler un rapport qui montre une explosion du visionnage de vidéos politiques depuis le début des primaires américaines. Les internautes ont regardé 100 fois plus de contenus sur YouTube qu’il n’en a été diffusé sur les chaînes de télévision. Et le site devient un support publicitaire pour les candidats.

Choisissons nos candidats pour les élections de 2017 – LaPrimaire.org

Fin des partis politiques ? Observatoire de la vie politique / Cevipof / Janvier 2015

Comment est-ce possible que plus de 90% d’entre nous n’ayons pas confiance dans les partis politiques et pourtant, nous continuons de voter pour les candidats issus de ces mêmes partis politiques ? La réponse est simple : nous n’avons pas le choix ! Les partis politiques ont le monopole de désignation des candidats aux élections qui, de fait, ne sont plus réellement démocratiques. Les partis politiques, jadis formés pour être des viviers d’idées et de construction de programmes, sont aujourd’hui devenus des espaces de cooptation qui enferment leur membres dans une logique électoraliste. Est-ce qu’un citoyen qui ne serait pas affilié à un parti politique aurait une chance d’être élu ? Non, car les partis se sont organisés comme des machines à gagner les élections : leur seul objectif et la seule chose à laquelle ils sont vraiment bons, notamment grâce à leur maillage national très dense. Si nous voulons redonner du souffle à notre démocratie, il nous faut donc à tout prix casser ce monopole des partis sur les élections.

Ça suffit ! – La Transition

En catimini, à la veille du weekend pascal, le Parti socialiste, avec la complicité muette des Républicains*** vient de faire voter une loi anti-démocratique pour museler la parole citoyenne. Pour préserver les seuls intérêts d’une oligarchie agonisante, onze députés (oui, vous avez bien lu onze personnes décident de l’égalité des Français devant le choix démocratique le plus important de notre République) ont voté le changement des règles concernant l‘accès à l’élection présidentielle.

Première lame, ils rendent plus difficile l’obtention des 500 signatures. Les élus devront dorénavant transmettre eux-mêmes leur parrainage au Conseil Constitutionnel alors que jusqu’à présent ils le remettaient au candidat ou à ses représentants. Un maire pourra ainsi vous promettre de vous donner sa signature et ne pas le faire.

Sous couvert de « transparence », on publiera même la liste complète des élus ayant parrainé un candidat. C’est tout simplement un contrôle supplémentaire exercé par les partis, pour surveiller et donc tenir leurs élus.

Deuxième lame, si le candidat arrive malgré tout à obtenir ses signatures. Il s’agira d’un candidat de seconde zone avec un temps de parole moindre. La loi met en effet fin au principe d’égalité du temps de parole entre les différents candidats.

Le numérique, un outil au service de la démocratie locale – La gazette des communes

Dans quelle mesure le numérique contribue-t-il à renouveler la démocratie locale ? En élaborant le premier baromètre de la démocratie locale numérique, le think tank Décider ensemble, en partenariat avec OpenDataSoft et relayé par La Gazette des communes, a voulu apporter sa contribution à cette question qui a émergé avec la massification d’Internet et la multiplication d’outils numérique de participation citoyenne, dont certaines collectivités s’emparent depuis quelques années. Les résultats de cette enquête (voir encadré) ont été présentés ce mardi 22 mars au Sénat.

Pétitions en ligne : que demande le peuple ? – Le Monde

Pétitions en ligne civic tech civictech

 

Ces victoires sont-elles l’exception ? L’indignation à portée de clic est-elle en train de devenir un outil incontournable de la démocratie directe ? A l’heure où la défiance à l’égard des systèmes traditionnels de représentation politique ne cesse de croître, cette forme d’engagement citoyen a en tout cas le vent en poupe. « Les pétitions en ligne sont des indicateurs de mouvements d’opinion, et c’est ce qui les rend intéressantes. Car des outils de connaissance de l’opinion, à part les sondages, on n’en a pas tellement », souligne Romain Badouard, chercheur au laboratoire Agora (sciences de l’information et de la communication) de l’université de Cergy-Pontoise.

 

 


Ils font la Civic Tech

Des députés tirés au sort à l’Assemblée nationale avec Ma Voix ?

25 mars 2016 • By

Le collectif Ma Voix a pour ambition de « hacker » l’Assemblée Nationale en faisant élire des citoyens volontaires, formés et tirés au sort. Cette expérience démocratique inédite est programmée pour les législatives de juin 2017 mais l’agenda politique leur offre une première tentative à l’occasion de la législative partielle de Strasbourg qui se tiendra au printemps.

#MaVoix

J’ai proposé à Quitterie de Villepin qui est notamment à l’origine du projet, de le présenter dans une interview. Elle m’a répondu que le collectif ne veut pas entretenir le phénomène de « personnification » et que c’est pour ça qu’ils ne donnaient pas d’interview aux médias traditionnels malgré de nombreuses sollicitations.

Elle m’a donc proposé de réaliser une entretien d’un genre nouveau, leur première interview collective. Au final, 22 volontaires ont pris le temps de répondre à mes questions. Merci à Toan, Valentin, Hugo, Guits, Hervé, Didier, Cat, Mélanie, Bruno, Arnaud, Marie, Jeff, Quitterie, Sly et les autres. Ils font la Civic Tech cette semaine.

Élire des parlementaires issus du processus de sélection électoral que l’on connaît sous la Ve République, c’est dépassé et non représentatif du peuple, selon vous ? En quoi ?

L’élection présidentielle est concomitante de celle des députés. Il n’y a plus de distinction entre les pouvoirs et, comme on le constate de plus en plus, le parlement est devenu le scribe de l’exécutif. De plus, les députés adhérents à un parti ne représentent en fait qu’un très faible pourcentage de la population.

Les limites de la sélection de représentants par l’élection, telle que définie aujourd’hui, sont le non renouvellement des charges politiques, l’absence de possibilité de contrôle, de révocation si les promesses sont trahies et l’abandon complet des citoyens du gouvernement de leur Etat. On élit toujours les personnalités les plus médiatisées et celles qui ont investie le plus dans leur campagne, ce qui entraîne la formation d’une caste politique et par définition un manque de représentativité de nos élus. C’est dépassé, car aujourd’hui il y a une vraie envie de démocratie, de croissance du devoir citoyen, on ne veut plus donner tout les 5 ans des chèques en blanc.

Les députés sont maintenant considérés comme appartenant à une élite, éloignées des considérations des électeurs, et accrochés à leur siège plutôt qu’à leurs électeurs. Ils deviennent des professionnels de la politique avec une carrière à préserver, donc des votes à privilégier

Le processus de sélection actuel des candidats repose sur des partis politiques dont la forme est dépassée (réflexion externalisée dans les think-tanks, réseaux militants limités aux élus et collaborateurs, faible prise en compte des transformations du monde, concentration des enjeux autour des personnes et des carrières politiques professionnelles…). C’est ce processus là que nous voulons changer grâce aux formations, aux plateformes numériques et au tirage au sort.

Ce modèle a été construit dans un autre contexte historique, à une époque où il n’y avait pas internet, pas les mêmes modes de circulation de l’information, pas les mêmes types d’engagements des individus, etc.

En quoi les politiques actuels ne seraient plus les représentants du peuple ?

Dès le départ, l’idée de représentation est tronquée, c’est l’idéologie sous la bannière de laquelle s’est ralliée à un moment donné une majorité d’électeurs qui est représentée. L’abstention, le vote blanc ne sont pas pris en compte dans le comptage des suffrages, pourtant les citoyens qui choisissent cette voie délivrent un message, qui est souvent laissé de côté, et cette partie du peuple représente plus de 50% des inscrits sur les listes aujourd’hui.

Leurs choix et leurs actions sont souvent très éloignés de leur programme sur lequel nous les élisons, et nous n’avons que très peu de moyens de les interpeller en cours de mandats pour leur indiquer nos positions, nos souhaits et nos choix précis, loi par loi par exemple. Personnellement j’ai l’impression de faire un chèque en blanc et je n’aime pas ça !

Les députés devraient voter en leur âme et conscience, mais en réalité ils votent plutôt en fonction des consignes de leur parti. Dans les deux cas, ils ne demandent jamais ce que pensent les électeurs sur chaque sujet, sur chaque loi. Seul, Frédéric Lefebvre, député des français de l’étranger qui essaie les pétitions pour connaître l’avis des français.

Vous dites « Il n’y a plus rien à attendre de ceux qui nous gouvernent ». On pourrait vous accuser de populisme… Qu’est-ce qui vous différencie de ce mode de pensée ?

Pour moi, il n’y a plus rien à attendre de ceux qui nous gouvernent AUJOURD’HUI. Mais je suis contre le populisme ou l’anti-système. Tant que les politiques resteront un système ou ils ont droit de faire ce qu’ils veulent, sans aucune conséquence et que leur carrière et plus importante que le reste, on pourra mettre qui l’on veut au « pouvoir », même Gandhi, ce sera toujours le même résultat.

Nous ne sommes pas populistes, au contraire. Nous cherchons à arrêter le défaitisme, arrêter la complainte, ce constat qui dirait tous pourris et qui justifierait tout, nous le refusons. Non, les politiques ne sont pas les seuls responsables. Nous sommes tous responsables. Nous avons été responsables de ce jeu, car nous l’avons joué, nous avons été accrocs à la petite phrase politique, à l’actualité trop rapide, nous avons cru que les choses étaient ainsi, nous avons joué le jeu des élections, nous avons pour certains été militants ou en politique, nous avons eu des réveils difficiles. Mais nous sommes responsables dans les deux sens. Nous pouvons construire notre avenir et changer les règles du jeu. Parce que nous sommes responsable nous n’avons rien à attendre de ceux qui nous gouvernent, car nous avons été déçus, très bien, nous sommes exigeants envers nous-même et nous allons construire les alternatives, proposer et avancer…

Le système de la Vème république est incapacitant pour les femmes et les hommes que nous sommes, il entrave nos projets de civilisation nouvelles, mais il est parfois pratique : nous nous déresponsabilisons et nous rejetons toujours la faute sur les autres et ceux qui nous dirigent. A tort ou à raison. Qu’on le veuille ou non, ils sont le produit de notre action ou inaction. Même les abstentionnistes sont responsables de la situation actuelle, oui, y compris eux. Si nous avons toutes les raisons d’être en colère car nous nous sentons pris au piège, nous pouvons constater simplement l’échec des politiques en général. Pourquoi les mêmes personnes depuis 30 ans dans le même système pourraient faire mieux demain qu’hier ?
Il y a en fait un problème s’ils échouent tous, cette version de la démocratie est anachronique et dépassée. Cette colère que nous ressentons tous est une formidable énergie et une force qu’il faut transformer en proposition, en plaisir et envie d’aller de l’avant et d’inventer un horizon nouveau pour la démocratie. Certains autres mouvements politiques surfent sur la colère, sur la peur de l’autre, le rejet, ils disent « tous pourris », mais ils veulent eux aussi qu’on leur délègue notre responsabilité. Et pourquoi feraient-ils mieux que les autres ? Avec les mêmes institutions, les mêmes banques et les mêmes lobbies. Nous voulons sortir de cette délégation qui nous enlève notre capacité à être debout, vivant et décideur de notre présent et avenir. #MaVoix c’est prendre et assumer sa responsabilité. Individuelle. Au sein du collectif. C’est le « Je » dans le « Nous ». C’est être démagogique de dire : « prenons nos responsabilités, décidons, assumons, soyons comptables » ? Et donc à l’inverse de celles et ceux qui attisent peur et haine de l’autre, nous voulons au contraire aller vers l’Autre, ce citoyen qui ne nous ressemble pas, mais avec qui nous devons construire de fait la société dans laquelle nous vivons.

Est-il réaliste de vouloir « co-construire » et décider ensemble quand il s’agit de participer, via l’Assemblée,  à la bonne marche d’une nation de 70 millions d’habitants ?

Prise de décision du collectif Ma Voix #MaVoix

Nous ne cherchons pas à être d’accord sur tout, nous cherchons les modalités qui nous permettrons de débattre sainement. Il se trouve qu’aujourd’hui nous avons des outils pour cela, des citoyens engagés qui ont envie de prendre leur place à la table des décisions et qui comprennent la responsabilité que cela implique, des outils de débat en réel et online, et petit à petit se développent à travers le monde différents outils pour partager et voter en ligne. Oui c’est réaliste.

Les moyens technologiques, méthodiques ont évolué, nos institutions datent d’un siècle dépassé. Le collectif #MaVoix est une expérience, une expérience n’est pas forcément couronnée de succès, mais elle a le mérite d’essayer. Nos 50 députés présents en moyenne sur 577 sont ils plus capables et légitimes de décider pour 70 millions de français ?

La fabrique de la loi est déjà un processus de co-construction entre le Gouvernement et le Parlement, l’Assemblée nationale et le Sénat, les majorités et les oppositions qui s’expriment via les amendements… sans parler de l’influence des corps intermédiaires. Il s’agit désormais d’élargir la table de discussion et de décision pour que d’autres voix s’expriment. Grâce à des outils numériques, nous pouvons commencer à répondre aux défis de temps et d’espace qui rendaient jusqu’ici indépassable la démocratie représentative élective.

Quelles sont ces « méthodes » et « outils d’intelligence » collective que vous développez ?

Pour vivre ensemble en décidant ensemble, il faut que nous apprenions à le faire. Nous en sommes loin. Nous n’apprenons pas dans nos écoles à faire « avec », à faire ensemble. Nous apprenons plutôt la compétition, le chacun pour soi, rentrer dans des cases, des castes et des moules. Pour réaliser la transition dont nous avons besoin, nous avons besoin de déconstruire ce que nous avons appris, et de nous former les uns les autres à toutes les nouvelles matières qui vont nous aider à faire cette mutation. Heureusement, beaucoup de nouvelles sciences, visions et outils émergent et sont documentés : internet et démocratie, reinventing organisation, community organizing, la facilitation, l’holacratie, la sociocratie, beaucoup de pionniers sont là pour éclairer la route, comme l’Université du Nous, par exemple, ou encore Frédéric Laloux, Dominique Cardon, Dominique Rousseau, Cynthia Fleury, Michel Bauwens, Richard Stallman, et tant d’autres… Il y a un gros enjeu de formation pour les citoyens que nous sommes dans #MaVoix. Il y a comme une école dans le projet. Nous construisons un MOOC pour former les citoyens aux institutions du Parlement. Car pour hacker un système, il faut le connaître. On va donc se former aux institutions mais aussi à la transmission pair à pair des connaissances d’intelligence collective : techniques de facilitation, initiations aux matières citées ci-dessus. #MaVoix est une expérience apprenante. On ne sait pas où on va, mais on sait qu’on apprend. Toutes les réunions sont montées comme cela en 2 parties : on se nourrit d’abord, puis on enrichit l’expérience. Enfin, nous testons différents sites de prise de décision en ligne comme DemocracyOS, et Cocorico, en particulier, et des contributeurs construisent brique après brique les outils dont nous avons besoin. Tout est sur le github #MaVoix pour les développeurs que ça intéresse. Nous testons un premier vote avec un protocole blockchain. Au lieu d’en parler, nous nous sommes dits que ça serait plus intéressant de le tester et de comprendre comment ça marche et ce que ça nous apporte ou pas. C’est assez excitant de découvrir en même temps autant de matières émergentes, c’est une sacré chance que nous nous offrons à travers #MaVoix. C’est la contre partie de notre engagement en temps et en énergie, quelle récompense !

Si l’on comprend bien, dans votre modèle, le député n’est qu’un hologramme destiné à recevoir les ordres de ceux qui l’ont fait. Bien des fois, il faudra voter « oui » ou « non » à une proposition de loi, à une orientation budgétaire, et vous ne serez pas toujours d’accord entre vous. Comment cela se passera-t-il alors ?

Le vote de la loi fonctionne toujours sur le mode oui/non/abstention. Un plateforme comme DemocracyOS permet de connaître la répartition des votes. Si #MaVoix n’avait qu’un(e) député(e), il voterait comme le résultat majoritaire exprimé sur la plateforme ; s’il y avait plusieurs député(e)s, ils voteraient en proportion des résultats.

Imaginons : on a 10 députés MaVoix. Sur la loi « X », on dénombre sur la plateforme de vote 30% de non, 50% de oui et 20% d’abstention. Alors 3 députés MaVoix voteront non, 5 voteront oui et 2 s’abstiendront.

Tout dépendra du nombre de députés. S’il n’y en a qu’un, ce sera, effectivement, délicat. Mais à partir de trois, le vote de nos députés reflétera la diversité des décisions sur la plateforme.

Nous ne cherchons pas à être d’accord sur tout, mais à trouver les modalités pour débattre et pour voter. Effectivement dans l’expérience #MaVoix la promesse de départ est que les députés répercuteront à l’AN les votes des électeurs. Mais ne pas être d’accord c’est un signe de bonne santé, il y a un débat avant, qui permettra aussi de se positionner, de se forger sa conviction, de prendre position ou de s’abstenir d’ailleurs. Le député peut aussi faire remonter ce qui se passe à l’AN, puisque nous n’y avons pas toujours accès. Mais à un moment donné, c’est le vote, et là les citoyens se prononcent, là effectivement le député répercute les votes. Il y a une différence notable c’est que c’est les citoyens qui débattent et se positionnent et non les députés et il est beaucoup plus difficile pour un groupe politique et des lobbys de retrouver chacun des électeurs chez eux et de faire pression.

Le député est effectivement un moyen. Des femmes et des hommes d’accord pour jouer le jeu du maillon de la chaîne. Sans elles et eux, ça ne serait pas possible de faire cette expérience inédite. MAIS en ce qui concerne la décision et l’expression de la délibération, nous n’avons pas à nous mettre d’accord. Ce n’est pas ça la promesse de #MaVoix. « Tu votes pour qui ? » « Je vote pour #MaVoix » = je vote pour me positionner. » Ma voix compte. Telle qu’elle. Nous ne sommes pas dans un cas exécutif, nous sommes dans l’Assemblée Nationale. L’expression de toutes et tous. Nous appliquerons donc la proportionnelle. Nous retranscrirons tel quel le résultat du vote sur le nombre de députés la proportion de oui, de non, d’abstention. Question de cohérence, et ça permettra d’avoir un climat plus serein, pas besoin de gagner un groupe de députés, juste faire entendre sa voix. Ce n’est pas un affrontement mais un positionnement. Ca change tout. Dans #MaVoix, il n’y a pas de camp contre camp. Il n’y a pas de frontières idéologiques préconçues. Il y a des gens, tous différents qui s’allient un jour sur un sujet, s’affrontent le lendemain sur un autre, etc… Ils se respectent eux-mêmes toujours puisqu’ils n’ont pas à adopter la posture d’un parti, ils ont juste à être eux-mêmes et à penser par eux-mêmes. Evidemment en se nourrissant du débat dans l’Espace Public, mais en détenant personnellement la clé de décision toujours à la fin. Qui mise bout à bout forme une décision collective.

 

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Cette interview est composée d’une sélection des réponses qui résument les différentes réactions des 22 membres du collectif. L’ensemble de leurs réponses est disponible ici.